Malgré les initiatives mises de l'avant par le gouvernement, la proportion d'étudiantes inscrites en informatique et en génie est en baisse depuis 2001. Avez-vous une explication ?

On ne réussira jamais à obtenir un pourcentage de 50 % de femmes dans certains domaines. Il y a sans doute aussi des facteurs génétiques. L'explication réside fort probablement dans le fait qu'elles ne parviennent pas à s'imaginer dans ces carrières. Ce qui compte, c'est de les exposer à certains modèles. C'est le but de la journée " Les filles et les sciences, un duo électrisant ", au cours de laquelle nous accueillons 850 adolescentes de 12 et 13 ans pour les initier de façon ludique aux carrières en sciences. Si, à la fin de cette journée, elles préfèrent tout de même tourner le dos aux sciences, au moins, elles l'auront fait en connaissance de cause.

De nombreuses entreprises ont intérêt à encourager les femmes à faire carrière dans le domaine scientifique. Quel rôle les employeurs peuvent-ils jouer ?

Appuyer financièrement l'événement et y déléguer leurs employés, de préférence des femmes, pour organiser des ateliers. Les employeurs souffrent d'une pénurie de main-d'oeuvre qui s'aggravera au cours des prochaines années. Ils courent à leur perte s'ils ne s'y attaquent pas en tentant de recruter des femmes. Or, quand nous frappons à leur porte, il arrive trop souvent qu'on nous traite sur le même pied que ceux qui veulent faire commanditer leur prochain tournoi de hockey ou une pièce de théâtre. C'est comme s'ils ne se sentaient pas touchés par une problématique plus large. C'est pourtant une question de responsabilité sociale.

Que font les filles dans le cadre de l'événement que vous représentez ?

Nous débutons par un atelier créatif. L'an dernier, elles devaient construire une montgolfière. Pendant l'après-midi, elles participent à des ateliers pratiques, où elles apprennent comment faire du ciment, de la fibre optique, etc. L'idée est de leur montrer à quoi peuvent servir les sciences, en leur mettant les mains dedans.

Cela prend combien de temps à organiser ?

À Montréal, nous sommes une quinzaine d'organisatrices bénévoles, et nous y consacrons chacune 2 000 heures par an.