Un logiciel qui reconnaît les émotions
Les exploitants de centres d'appels pourront bientôt venir rapidement en aide à leurs employés aux prises avec un client mécontent. L'École de technologie supérieure (ETS) est sur le point de commercialiser un logiciel de reconnaissance des émotions, qui n'a pas encore de nom. Dirigés par Pierre Dumouchel, professeur titulaire au Département de génie logiciel et des technologies de l'information, les travaux ont bénéficié au départ d'une aide financière de Bell Canada. " Notre logiciel pourrait également être utilisé à des fins médicales ", souligne M. Dumouchel. Déjà, un centre hospitalier à Watertown, dans l'État de New York, teste l'application auprès de personnes souffrant d'alcoolisme et de toxicomanie. L'Université Columbia compte faire de même. Ces projets permettront de savoir si le logiciel est capable de fournir des données justes sur l'humeur des patients afin que leurs médecins puissent leur prescrire les médicaments adaptés et les doser correctement.
Gérer le contenu des groupes de presse... et des multinationales
Les besoins des entreprises en gestion et en analyse des contenus ne vont pas en diminuant. Au contraire. La division montréalaise d'Open Text, Nstein Technologies, en sait quelque chose. Son outil de recherche de navigation sémantique fait fureur dans les nombreux groupes de presse, dont le Globe and Mail et plusieurs journaux britanniques. En quoi consiste-t-il ? " Il permet de relier entre eux les multiples documents d'une entreprise : courriels, rapports, textes informatifs sur les produits, etc. Il peut ensuite affiner la recherche et naviguer sur l'ensemble de ces contenus, que l'utilisateur n'aurait probablement pas imaginé trouver au départ de sa quête d'informations ", explique Martin Brousseau, chef de produits. Autrement dit, l'outil réunit une foule d'informations pouvant permettre de répondre à des questions très précises. Par exemple : Quelles sont les dernières critiques sur un produit ? Quels sont les documents qui font mention d'acquisitions pour une entreprise donnée, au cours d'une certaine période ? En février 2010, l'achat de Nstein par Open Text, un fournisseur ontarien d'applications de gestion de contenus, est venu ouvrir d'autres avenues pour le produit. Notamment la gestion des archives et autres documents de multinationales. Plusieurs d'entre elles, des villes canadiennes et d'autres institutions publiques ont déjà fait part d'un grand intérêt pour la technologie née à Montréal.
Un logiciel pour James Bond
S'il y a un marché qui suit de très près l'évolution des logiciels de traduction automatique, c'est bien celui du contre- espionnage. Et le logiciel de traduction automatique Portage que développe le Centre national de recherche du Canada (CNRC) à Gatineau depuis 2004 intéresse justement nos voisins du Sud. Le projet a bénéficié d'une aide financière d'un million de dollars de la part de la Défense américaine. " Le logiciel peut rendre accessible à des intervenants unilingues anglophones des enregistrements et des textes en arabe, en pachtou, en farsi et en dari ", fait savoir Pierre Isabelle, chercheur au CNRC. Des langues qui intéressent l'administration Obama. L'équipe de M. Isabelle cherche actuellement une entreprise pour commercialiser ce logiciel qui peut également servir aux cabinets de traduction.
