Le mercure grimpe et, avec lui, l'appétit pour le risque des investisseurs qui flairent la reprise économique.
Les Bourses, les devises, les secteurs et les titres qui profiteront le plus d'une embellie de l'économie mènent la charge.
Les investisseurs délaissent les secteurs et les titres stables qui ont servi de refuge l'an dernier et misent sur les titres technologiques et industriels, ainsi que sur ceux des banques, des assureurs, des détaillants et des producteurs de ressources.
Aux États-Unis, l'indice des titres cycliques Morgan Stanley a explosé de 98 % depuis le plancher du 9 mars. À Toronto, les titres de technologie ont grimpé de 78 % depuis le 9 mars, tandis que ceux de consommation essentielle n'ont gagné que 3 %.
L'élan d'optimisme des investisseurs est-il prématuré ? À court terme, le rebond et la ruée des investisseurs vers les secteurs cycliques pourrait s'essouffler, tellement la remontée a été rapide, prévient Vincent Delisle, stratège chez Scotia Capitaux. M. Delisle encaisse donc une partie des gains réalisés dans les industries bancaire, des métaux et du pétrole et augmente les liquidités à 5 % de son portefeuille modèle.
Retour du pendule
Toute rechute des Bourses serait toutefois de courte durée, dit M. Delisle, car de nombreux indicateurs économiques et financiers confirment que la reprise s'engage.
"C'est le retour du pendule. La récession est bel et bien deux fois pire que les récessions moyennes, mais la dégringolade de 57 % des titres l'an dernier, elle, a été trois à quatre fois pire que lors des récessions moyennes", explique M. Delisle.
Il faut aussi mettre les choses en perspective : le S&P 500 a rebondi de 33 % depuis le 9 mars, mais il n'est revenu qu'au niveau du 8 janvier. En outre, le gain de 18,7 % du S&P 500, en mars et avril, est le meilleur en deux mois depuis 1975. Ce gain succède au pire premier trimestre enregistré par l'indice new-yorkais.
Même si le rebond boursier repose en grande partie sur le retour des investisseurs pessimistes qui veulent profiter du mouvement haussier, il peut durer, croit le stratège Ed Yardeni, président de Yardeni Research.
"Le meilleur plan de relance pour les banques est une reprise économique. L'un et l'autre se renforceront", écrit-il.
dominique.beauchamp@transcontinental.ca
