Quelque chose à déclarer ? «Oui, ça m'a coûté moins cher»

Publié le 07/07/2012 à 00:00, mis à jour le 05/07/2012 à 09:27

Quelque chose à déclarer ? «Oui, ça m'a coûté moins cher»

Publié le 07/07/2012 à 00:00, mis à jour le 05/07/2012 à 09:27

Heureusement pour l'industrie touristique québécoise, les douaniers américains font tout pour avoir l'air désagréable. Parce que les tentations seront fortes d'aller faire un tour de l'autre côté de la frontière, cet été.

Le huard demeure pratiquement à parité avec l'aigle, malgré le récent léger repli. Le prix de l'essence a baissé, se déplacer ne coûtera pas trop cher et, de toute façon, le carburant est moins cher aux États-Unis. C'est d'ailleurs le cas pour un ensemble de produits de consommation qui demeurent obstinément et absurdement plus dispendieux au Canada, malgré toutes les explications lénifiantes qu'on veut bien nous servir.

Les amateurs de magasinage outre-frontières viennent d'ailleurs de voir bondir les exemptions personnelles aux douanes, gracieuseté du dernier budget fédéral, et ils peuvent maintenant dépenser davantage sans être taxés au retour. Pour un séjour mini-mal de 24 heures, par exemple, l'exemption est passée de 50 à 200 $.

Quelle que soit la raison, les gens ont l'humeur voyageuse. Un récent sondage Léger Marketing le confirme : près d'un Québécois sur quatre, plus que la moyenne nationale, dit vouloir se promener aux États-Unis en juillet et en août.

Les commerçants d'ici, eux, la trouveront moins drôle. Déjà que les consommateurs étaient plus frileux qu'avant... De savoir que le fric canadien fera résonner des caisses enregistreuses américaines peut faire grincer des dents. Mais peut-on blâmer les clients de vouloir profiter des aubaines et, surtout, de ne plus être astreints à toutes sortes de règlements qui finissent par faire gonfler la facture ?

Au Québec, le prix de l'essence est encadré. La Régie de l'énergie fixe un prix plancher. Elle n'a pas autorité sur la bière... mais la broue est elle aussi réglementée. Il en va de même pour le lait. Et, même quand les prix ne sont pas figés, on s'arrange pour les maintenir plus élevés. C'est le cas des oeufs et de la volaille, par exemple, sujets à ce qu'on appelle poliment la «gestion de l'offre», et qui coûtent résolument plus cher de ce côté-ci de la frontière. Sans parler de cette lenteur à ajuster les étiquettes sur une gamme étendue de produits divers pour tenir compte de la vigueur persistante du dollar canadien.

Remarquez, tout le monde n'est pas du genre à passer une nuit à Plattsburgh, à Burlington ou à Bangor pour avoir droit à cette exemption personnelle rehaussée. Dormir dans un Super 8 pour épargner sur l'achat d'un dindon ne serait pas très avisé. Mais si on peut joindre l'utile à l'agréable...

De quoi poser un beau défi aux détaillants de ce côté-ci de la frontière. Ils feront valoir l'importance de l'achat local. C'est vrai. Nous voulons bien résister au chant des sirènes américaines, mais donnez-nous une chance !

Secor dans des mains étrangères

C'est une véritable institution québécoise. Presque une marque. Autrefois fière de son indépendance. Elle portera désormais un nom composé, comme c'est souvent le cas des mariages contemporains : KPMG Secor.

Après 37 ans, la plus importante boîte indépendante de consultation stratégique du pays passe entre des mains internationales. Le 22 juin, la direction de Secor a fait savoir qu'elle acceptait l'offre de la Suisse KPMG, une des firmes qui composent ce qu'on appelle le «Big 4». Si tout se déroule comme prévu, la transaction sera officialisée vers la mi-juillet.

Le pincement au coeur est inévitable. Une autre entreprise d'ici bascule. Pourtant, Secor a régulièrement contribué à l'émergence de champions québécois qu'elle a accompagnés et conseillés au fil de leur développement. Et ses ténors parlaient de l'importance d'une économie forte, du rôle crucial des sièges sociaux... Oui, mais l'économie est plus éclatée que jamais. Jadis, l'enjeu était de faire bourgeonner le Québec inc. La bataille s'est transportée sur le front planétaire.

Les Raymond Chabot, Cossette, Desjardins, Ogilvy Renault et autres acteurs d'abord québécois ont, tôt ou tard, dû se demander comment faire pour prolonger leur rôle au-delà des frontières, parce que c'est ce que les clients leur demandaient. Certains ont conclu des alliances stratégiques. On peut présumer que les gens de Secor ont conclu que l'union avec un grand groupe mondial était devenue incontournable.

Les temps changent : KPMG Québec est dirigée par Nathalie Bernier, et la présidente du CA de Secor est Madeleine Chenette. Un tandem féminin aurait autrefois été inimaginable. Où est passé l'old-boys club ?

DE MON BLOGUE

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L'Alberta est en train de revenir à l'équilibre budgétaire [...] La Norvège jouit d'un des niveaux de vie les plus élevés du monde, parce qu'elle a justement mis à profit ses gisements de pétrole [...] Le Québec est lui aussi dans le même clan. Il pourrait également combiner toutes ses ressources, immenses.

Vos réactions

«Quelle est l'urgence d'exploiter à grands frais (et risques) du gaz naturel dont le prix est au sous-sol ? Il est là depuis des millions d'années ; il peut bien attendre quelques années de plus. Il suffit de laisser les autres faire toutes les erreurs possibles et vider leurs ressources un bon coup.»

- berixyz

«Rien ne garantit que ces ressources seront toujours en demande à ce moment. Il y a 125 ans, le foin et l'avoine constituaient la ressource énergétique pour le cheval. Il y a 50 ans, l'amiante constituait la ressource minérale la plus rentable du monde [...] Rien ne garantit que le pétrole, le gaz et les plastiques ne seront pas remplacés dans 50, 100 ou 200 ans.»

- jpthoma1

rene.vezina@tc.tc

blogue > www.lesaffaires.com/rene-vezina

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