Un contexte difficile, mais...

Publié le 23/06/2012 à 00:00

Un contexte difficile, mais...

Publié le 23/06/2012 à 00:00

Par Marie-Claude Morin

1 «L'investissement des entreprises est en hausse»

- Pierre Cléroux, vice-président, analyse économique, Banque de développement du Canada

L'économie du Québec va relativement bien. La croissance économique modérée repose surtout sur les entreprises, plutôt que sur les consommateurs ou le gouvernement. Il y a une bonne nouvelle là-dedans : l'investissement des entreprises (dans l'équipement, la machinerie et la construction non résidentielle) est en hausse, alors qu'il était en baisse de 2008 à 2010. Cela s'explique par les excellentes conditions de financement offertes actuellement, le faible niveau d'endettement des entreprises et leur confiance dans l'économie. Cette tendance devrait se maintenir.

À quoi peut-on s'attendre ?

La croissance devrait atteindre de 1,5 à 1,7 % cette année et environ 2 % l'an prochain. Cette amélioration reposera en bonne partie sur la progression des exportations. Ces dernières ne sont pas encore revenues au niveau prérécession, mais elles augmentent depuis environ 12 mois. Évidemment, il y a un point d'interrogation : l'économie américaine. Je garde confiance, malgré les inquiétudes dans le marché. Le secteur privé américain se porte assez bien, ce qui devrait continuer de stimuler nos exportations.

«Une certaine résilience»

2 - François Dupuis, économiste en chef, Mouvement Desjardins

Les inquiétudes de l'automne dernier et du début de l'hiver se sont un peu apaisées, même si les incertitudes restent élevées. L'économie semble prendre un peu de force depuis le printemps, ce qui est encourageant. Par contre, plusieurs données ont fluctué beaucoup, notamment les chiffres d'emploi, et on note une poussée très forte de la construction résidentielle. Le portrait est un peu flou, d'autant plus que l'environnement mondial est très fragile. Heureusement, la confiance des consommateurs remonte au Québec. Pour 2012, nous anticipons donc une croissance d'environ 1,5 %.

À quoi peut-on s'attendre ?

Tant que la crise ne s'amplifiera pas à l'échelle internationale, l'économie québécoise continuera de croître de 1,5 à 2 %. Sans sauter en l'air et se réjouir, on constate quand même une certaine résilience par rapport aux événements internationaux. C'est sûr que, si les choses empiraient en Europe, il y aurait éventuellement des conséquences ici. Les élections américaines sont également à surveiller. Il ne semble pas y avoir de récession à l'horizon, mais il faudra voir comment les Américains géreront leurs finances publiques et leur dette.

3 «Des occasions extraordinaires»

- Françoise Bertrand, pdg de la Fédération des chambres de commerce du Québec

Le climat n'est pas morose dans les entreprises, mais elles sont vigilantes. C'est clair que le manque de vigueur de l'économie américaine et la crise financière européenne représentent des nuages que les entreprises surveillent. Certaines fondaient des espoirs sur l'entente avec l'Union européenne pour accroître leurs exportations. Comme la demande européenne risque de vaciller, ces entreprises remettent en question certains investissements. Par ailleurs, le contexte actuel offre des occasions assez extraordinaires. La force du dollar canadien et l'affaiblissement de l'euro ont permis à Genivar et à CGI de réaliser des acquisitions qu'elles n'auraient peut-être pas pu envisager autrement.

À quoi peut-on s'attendre ?

Les entreprises devront rester vigilantes, parce que les choses ne sont pas gagnées. Nous faisons des progrès en ce qui a trait à la productivité, à la croissance, au développement de nouveaux marchés et à l'innovation, mais ça demeure des enjeux de taille. Il faudra aussi avoir l'oeil sur notre secteur manufacturier, parce qu'il implique de l'innovation ainsi que des fournisseurs de produits et de services. Cela dit, une entreprise en santé et bien capitalisée a la possibilité de faire un pas de géant dans le contexte actuel.

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