Quel rôle jouent les obligations de sociétés ?

Publié le 20/10/2012 à 00:00

Quel rôle jouent les obligations de sociétés ?

Publié le 20/10/2012 à 00:00

Par D.B.

1 Une petite prime

Les obligations émises par les sociétés s'insèrent dans la portion du portefeuille consacrée aux titres à revenu fixe. Elles procurent un rendement supplémentaire à l'investisseur, car pour que leurs titres trouvent preneur, les entreprises doivent verser un coupon d'intérêts supérieur à celui des obligations gouvernementales.

2 Comme des actions

Les obligations de sociétés se comportent davantage comme des actions, puisque la capacité des entreprises à verser leurs intérêts et à rembourser leurs dettes à l'échéance dépend de leurs bénéfices. Les cotes de crédit des obligations reposent sur cette solidité financière.

La capacité d'une entreprise à respecter ses engagements financiers influe également sur le cours de ses obligations, en plus des taux d'intérêt.

3 Un brin plus risqué

Les obligations de sociétés ont la réputation d'offrir des rendements plus intéressants que ceux des obligations gouvernementales, avec une volatilité similaire. Ce n'est pas le cas, puisqu'elles sont susceptibles de baisser en période de récession, explique Raymond Kerzérho, directeur de la recherche chez PWL Capital.

«Je suis très prudent avec ce type de fonds, parce que les investisseurs comprennent mal le risque supplémentaire qu'ils doivent assumer. Par exemple, les obligations de sociétés à rendement élevé [pacotille] sont deux fois plus volatiles que les obligations gouvernementales», indique Michel Marcoux, président d'Avantages Services Financiers.

«Lors de la récession de 2002, les obligations américaines de pacotille, soit de moins bonne qualité, ont perdu 12 % de leur valeur au pire de la récession. Lors de la crise de 2008, ces obligations avaient plongé de 33 %», rappelle Dan Hallett, directeur de la gestion d'actif de HighView Financial Group.

En revanche, un fonds typique d'obligations de sociétés de première qualité (investment grade) a probablement perdu de 5 à 6 % de sa valeur au pire de la crise de 2008. Il a toutefois réussi à terminer l'année 2008 avec un rendement positif, inférieur à 5 %, cite en exemple M. Hallett.

Le principal fonds négocié en Bourse d'obligations de sociétés canadiennes, l'iShares DEX All Corporate Bond Index (Tor., XCB) a perdu 0,62 % en 2008, lors de la crise financière.

La part du portefeuille à consacrer à ces titres

Les obligations de sociétés, combinées à tout autre placement à revenu élevé (comme les actions privilégiées ou les fonds obligataires tactiques, par exemple) ne devraient pas constituer ensemble plus de la moitié des placements à revenu fixe d'un portefeuille diversifié, suggère Dan Hallett, directeur de la gestion d'actif de HighView Financial Group.

Pour les investisseurs plus prudents, ces placements devraient se limiter au quart de la portion à revenu fixe du portefeuille, ajoute-t-il.

D'ailleurs, l'indice de référence de l'ensemble du marché obligataire canadien est un bon repère à cet égard. Les obligations de sociétés comptent pour 30 % de l'indice obligataire universel DEX, note Pat Chiefalo, analyste de fonds chez Financière Banque Nationale.

Pourquoi de telles balises ? «Les investisseurs doivent comprendre que les obligations de sociétés de première qualité se comportent davantage comme des obligations gouvernementales. Les obligations de pacotille s'apparentent davantage aux actions», répond Larry Berman, président d'ETF Capital Management.

Chez BurgeonWest Bick Securities, certains clients n'ont pas du tout de fonds d'obligations de sociétés, car ils ne peuvent pas se permettre d'exposer leurs besoins de revenu au risque de crédit des sociétés, explique son vice-président, John J. de Goey.

Les clients n'ont jamais plus de 15 % de l'ensemble de leur portefeuille dans les fonds négociés en Bourse d'obligations de sociétés, soit le tiers de la répartition moyenne de 45 % consacrée aux titres à revenu fixe.

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