Peut-on apprendre le métier d'entrepreneur ?

Publié le 11/04/2009 à 00:00

Peut-on apprendre le métier d'entrepreneur ?

Publié le 11/04/2009 à 00:00

" L'humain naît entrepreneur, c'est dans sa nature. C'est la société qui le bureaucratise ", dit Claude Ananou. Chargé de formation au Service de l'enseignement du management à HEC Montréal, ce fils, petit-fils et arrière-petit-fils de commerçants qui ont prospéré sur les rives de la Méditerranée a toujours un projet d'entreprise qui mijote dans sa tête. Son petit dernier, KiosK Prestige, fait dans l'affichage d'information sur des kiosques électroniques. Il ne craint pas les échecs, lui dont la famille a habité de modestes appartements et des châteaux, au gré des faillites et des bonnes fortunes.

" Entreprendre, ça fait partie de l'instinct de survie des humains, dit Nathaly Riverin, vice-présidente, vigie et développement, de la Fondation de l'entrepreneurship. L'humain s'est débrouillé en faisant du troc et en créant sa richesse. C'est comme ça qu'il a survécu. "

Se reprogrammer

Ainsi, nous posséderions tous ces qualités entrepreneuriales, inscrites dans nos gènes depuis l'âge des cavernes, qualités atrophiées au fur et à mesure que la civilisation nous a peu à peu transformés en employés, bureaucrates et fonctionnaires.

Cela dit, peut-on se reprogrammer ? Réapprendre ce qu'on a oublié, ces traits de caractères jugés essentiels pour réussir dans les affaires ?

" On peut développer ou redévelopper le sens de l'entrepreneurship, surtout chez les plus jeunes, poursuit Mme Riverin. On peut développer ses réflexes, son intuition, ses qualités relationnelles, sa gestion du stress ou sa tolérance au risque. "

La Fondation de l'entrepreneurship, de concert avec Marc Dutil, de Canam, vient d'ailleurs de créer l'École d'Entrepreneurship de Beauce (EEB), dédiée à la formation et à l'entraînement de la relève entrepreneuriale.

" Oui, on peut apprendre à devenir un meilleur entrepreneur ", dit Louise Péloquin, chargée de formation à HEC Montréal et responsable du profil entrepreneur au 1er cycle. " Mais la fibre entrepreneuriale, elle, on l'a ou on ne l'a pas. "

" Il faut des qualités de base ", constate aussi Sylvain Darche, président de Darche Solution, spécialisée dans le démarrage et le soutien aux entreprises.

L'anatomie de l'entrepreneur

Claude Ananou croit que cette fibre ne demande qu'à s'épanouir. " On a tous, au point de vue anatomique, les éléments pour développer sa fibre entrepreneuriale ", dit-il.

Anatomique, dites-vous ? Claude Ananou s'explique. Il croit que le muscle de la créativité, car il s'agit selon lui d'un muscle, se travaille au même titre que les biceps ou les abdominaux. " Plus on travaille ce muscle, plus il se développe. À l'inverse, si on ne fait rien, il s'atrophie. "

Le chargé de formation exerce le sens de la créativité de ses élèves à HEC Montréal en utilisant notamment le Tangram, un jeu chinois composé de sept pièces qui peuvent être assemblées en une multitude de figures géométriques.

" D'emblée, les élèves en font un carré, c'est une évidence. Mais on peut faire 3 000 figures autres que le carré. Ils doivent apprendre à penser out of the box. "

Quant à la tolérance au risque, qualité indispensable à tout entrepreneur, Claude Ananou le voit comme un " nerf ", plus ou moins sensible selon les personnalités. " Encore une fois, plus on le travaille, plus on développe une tolérance au risque, plus on arrive à relativiser ce qu'on peut perdre. "

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