Pas nationaliste pour autant

Publié le 08/01/2011 à 00:00

Pas nationaliste pour autant

Publié le 08/01/2011 à 00:00

Je ne suis pas nationaliste, ni provincial ni fédéral. Je le précise, car ma chronique pourrait vous mener à penser le contraire.

L'automne dernier, dans le port de Montréal, j'ai dîné avec un ami de Calgary sur un bateau de croisière dont il possède un des condos. Ce bateau fait le tour de la planète et on peut y vivre à l'année ou y monter à n'importe laquelle de ses escales, comme l'indique le site Web de la société. Nous estimons tous les deux depuis longtemps que de trop nombreuses entreprises canadiennes sont vendues à des intérêts étrangers, par exemple Seagram, Hiram Walker, Canada Cement, IAC, Alcan, Inco, Dofasco, etc. En conséquence, le marché boursier canadien ne permet plus une diversification appropriée par secteur d'activité.

De plus, ce qui nuit tout autant est que ces acquisitions font perdre aux villes canadiennes leurs sièges sociaux et que, sans eux, toutes sortes de services et de professions tendent à s'effriter. À mon arrivée au Canada en 1949, Montréal était la ville des sièges sociaux du pays. Ce n'est plus le cas, car le climat politique a favorisé leur déménagement vers Toronto et Calgary, voire à l'étranger. Les sociétés qui sont achetées par des intérêts étrangers voient habituellement leurs postes de direction transférés.

Eh bien, mon ami et moi estimions que trop de sociétés étaient parties et que nous devions faire tout notre possible pour éviter le même sort à Potash Corp, un exemple éloquent de ce phénomène en 2010. Peu de grands pays permettent la vente d'importantes entreprises de matières premières à des intérêts étrangers. Or, Potash Corp produit 25 % de la potasse vendue dans le monde.

Une douce victoire

Nous nous sommes donc activés en rédigeant des articles, en écrivant aux politiciens et en participant à des émissions de radio et de télévision, sans toutefois susciter beaucoup de réactions au début. Puis, le premier ministre de la Saskatchewan a compris le message et découvert que les citoyens de sa province s'opposaient à cette prise de contrôle. La partie était gagnée, d'autant plus qu'entre-temps les premiers ministres de l'Alberta, du Manitoba et du Québec avaient saisi le message. Bien qu'Ottawa ait d'abord favorisé cette acquisition et que la plupart des grands quotidiens anglophones l'appuyaient, Stephen Harper a fléchi devant les pressions politiques de sa forteresse conservatrice.

L'achat a donc été refusé. Il s'agit d'une " douce victoire " pour une cause qui pourrait non seulement changer les règles de prise de contrôle au Canada, mais qui est importante pour nos villes et les Canadiens qui se doivent de détenir un portefeuille d'actions canadiennes bien diversifié. Lorsqu'ils prennent leur retraite, les Canadiens restent habituellement au Canada et dépensent des dollars canadiens. Je préconise en outre la diversification étrangère.

Il reste maintenant à revoir les règles. Il m'apparaît très important que nos grandes entreprises de ressources naturelles demeurent de propriété canadienne.

J'espère que vous ne croirez pas que je suis devenu nationaliste pour autant !

lesaffaires.redaction@transcontinental.ca

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