En vedette en 2011 : l'énergie, l'immigration et la démographie

Publié le 18/12/2010 à 00:00

En vedette en 2011 : l'énergie, l'immigration et la démographie

Publié le 18/12/2010 à 00:00

L'année 2011 sera celle de l'énergie. Pour le meilleur, mais aussi pour le pire.

Le meilleur : les sources sont plus nombreuses que jamais. On peut maintenant rouler au pétrole, au gaz naturel, à l'électricité, à l'éthanol ou à l'hydrogène. Les mois qui viennent verront d'ailleurs l'arrivée sur le marché d'une nouvelle génération de véhicules qui vont peu à peu redéfinir nos modes de transport.

La production d'électricité est en mutation. Le charbon demeure le combustible le plus employé du monde dans les centrales thermiques, mais ses travers environnementaux dérangent, même en Chine, et on lui cherche des substituts. Le retour en grâce de l'énergie nucléaire le confirme.

Le Québec se retrouvera dans une situation enviable : ses surplus d'électricité propre seront mis à contribution, ici comme ailleurs. Au Québec, au tarif actuel, charger la Leaf de Nissan (autonomie de 150 kilomètres) devrait coûter environ 1 $... Hydro-Québec est également en mesure d'alimenter les voisins ontariens et américains et cette demande accrue devrait se traduire par des prix à l'exportation à la hausse.

En 2011, les tarifs d'Hydro n'augmenteront pas au Québec ; du côté du gaz naturel, l'offre abondante pourrait même se traduire par une facture moins salée. Pour les consommateurs, ce répit sera bien accueilli.

Soif insatiable d'or noir

Le pire, maintenant : du côté du pétrole, la situation est beaucoup plus trouble.

L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) vient juste de réviser à la hausse ses prévisions pour la demande mondiale en 2011. Il y a peu de nouveaux gisements en exploitation alors même que l'appétit pour l'or noir augmente sans cesse. Quinze millions de véhicules de plus envahissent chaque année les routes chinoises. La récession a provoqué un recul temporaire du prix du baril de brut, mais cette pause est terminée.

S'il n'y avait que le jeu de l'offre et de la demande... Les prix du pétrole sont très sensibles aux tensions internationales. Or, les yeux vont se tourner vers l'Iran et ses prétentions nucléaires. Israël n'apprécie pas la menace, et la possibilité d'une frappe par ses avions chasseurs ne doit pas être exclue. Même des pays arabes, comme l'Égypte, l'Arabie saoudite et le Qatar, auraient suggéré à Washington d'intervenir par la force. L'Iran ne demeurerait pas les bras croisés si cela arrivait.

Un conflit régional aurait inévitablement des répercussions internationales. Tout blocage du côté du détroit d'Ormuz, par lequel transitent tous les jours près de 18 millions de barils de pétrole (le tiers du commerce mondial) serait lourd de conséquences. Les prix pourraient s'envoler et l'économie mondiale en souffrirait douloureusement.

Qu'on évite ou non ce scénario catastrophe, les hauts et les bas du monde énergétique risquent de dominer la scène en 2011.

La population québécoise augmente

Le Québec devrait atteindre la marque des 8 millions d'habitants en 2011. En 2009, sa population a augmenté de 1 %, une première en 20 ans. La tendance à la hausse s'est probablement maintenue en 2010, mais il faudra attendre les données de l'Institut de la statistique du Québec pour que cela se confirme.

À quoi attribuer cette poussée ? À une meilleure natalité, encouragée par les mesures adoptées par le Québec pour aider les familles, notamment les garderies à tarifs réduits et le congé parental. On peut avoir et élever un enfant, ici, dans des conditions correctes.

Mais l'élément clé demeure l'arrivée croissante de citoyens. Le Québec veut ouvrir davantage ses portes aux immigrants. Près de 50 000 d'entre eux se sont établis ici en 2009. En très grande majorité, ce sont des gens qualifiés, prêts à contribuer au développement du Québec si on leur en donne l'occasion.

Cette popularité est-elle due au fait que nous sommes plus fins qu'ailleurs ? En réalité, le mérite en revient à la vigueur relative de l'économie du Québec, qui a traversé la récession sans s'écrouler. On le voit aussi avec le solde migratoire interprovincial, toujours négatif - les Québécois sont plus nombreux à s'établir dans d'autres provinces que l'inverse -, mais le mouvement s'atténue. On craint comme la peste le déclin démographique du Québec. Avec un peu de chance, l'année nouvelle devrait plutôt montrer que la tendance à l'accroissement de la population, même modeste, est bien ancrée.

De mon blogue

www.lesaffaires.com/rene-vezina

Démographie : la meilleure nouvelle depuis longtemps

En 2009, le Québec a connu la plus forte augmentation de sa population depuis 20 ans. [...] Les gens ne bougent pas par plaisir : ils vont là où ils peuvent espérer gagner leur vie. Le Québec a mieux fait que ses voisins pendant la récession. Il était donc plus attrayant. Comme dirait l'autre, " It's the economy, stupid " (suite sur le blogue).

Vos réactions

" Les immigrants font les jobs qu'on ne veut pas faire (femme de chambre, chauffeur de taxi, récolteurs, nannies, concierge). [...] Arrêtez de dire que les immigrants vivent au crochet des Québécois. La majorité travaille, paie des impôts et ne fraude pas plus le fisc que les Québécois pure laine. "

- JeffSimm

" Tiens, ça va changer du discours habituel du genre '' le Québec est pauvre économiquement et n'attire donc pas assez d'immigrants'', '' les garderies et programmes sociaux, ça coûte cher et ça ne rapporte rien '', etc. "

- Olivier M.

rene.vezina@transcontinental.ca

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