Moment Factory met le cap sur la Californie et l'Europe

Publié le 26/11/2011 à 00:00

Moment Factory met le cap sur la Californie et l'Europe

Publié le 26/11/2011 à 00:00

En 2007, Éric Fournier laissait son poste de vice-président principal au Cirque du Soleil pour se joindre à Moment Factory. L'entreprise spécialisée dans la conception d'environnements multimédias avait alors une dizaine d'employés. Depuis, elle a multiplié sa taille par cinq et accumule les contrats à l'étranger. La chaîne d'information Euronews vient d'ailleurs de lui confier l'habillage multimédia de son futur siège social de Lyon qui sera inauguré en 2014. Moment Factory a aussi réalisé les effets spéciaux interactifs du pavillon du Canada à l'Exposition universelle de Shanghai, l'illumination des fontaines de la place des Festivals à Montréal et l'animation multimédia du pavillon de Bombardier pour le lancement des avions CSeries.

Les Affaires - Pourquoi avoir fait le saut à Moment Factory ?

Éric Fournier - Avant le Cirque, j'ai travaillé en conseil chez Secor et en stratégie chez Bombardier. Mais j'avais envie d'être entrepreneur depuis mes études en administration. À la mi-quarantaine, c'était le temps ou jamais ! Je voulais continuer à travailler dans le domaine de la créativité. Je connaissais déjà Moment Factory qui créait des mondes imaginaires pour les événements du Cirque.

L.A. - Vous dirigez l'entreprise avec deux associés. Il n'y a pas de président. Comment vivez-vous cela ?

É.F. - Très bien, car nos champs d'action et de leadership sont complémentaires. Saskchin Bessette s'occupe du contenu, de la créativité, de l'imagerie. Il insuffle la vision artistique. Dominic Audet est responsable de l'aspect technologique. Quant à moi, j'incarne le côté affaires, stratégie, finances, développement. Cette façon de diriger n'est pas traditionnelle, mais elle est adaptée aux défis de Moment Factory.

L.A. - Qu'avez-vous changé ?

É.F. - À l'époque, la structure financière de l'entreprise reposait sur deux cartes de crédit de 10 000 $. L'entreprise avait besoin d'être structurée, et c'est pour ça que Saskchin Bessette et Dominic Audet sont venus me chercher. De plus, elle arrivait à un tournant. Elle commençait à réaliser des installations multimédias permanentes, elle qui avait fait son nom avec l'événementiel. Il fallait rendre l'offre cohérente. J'ai élaboré un plan d'affaires pour canaliser les talents de Moment Factory vers des objectifs précis.

L.A. - Qu'est-ce qui a fait décoller la PME ?

É.F. - La tournée mondiale du groupe rock américain Nine Inch Nails, en 2009. Plutôt que de se mouler à la scénographie, comme c'est le cas habituellement, les musiciens voulaient que leurs mouvements influent sur les effets visuels. Notre scénographie interactive a fait parler d'elle partout et figure même parmi les dix meilleures de l'histoire du rock. Cette réalisation nous a donné de la crédibilité en plus de prouver la qualité de nos technologies. Après, les offres ont afflué.

L.A. - Quelle est votre vision ?

É.F. - Moment Factory a évolué, car de plus en plus de marchés demandent le multimédia. Tout le monde cherche à recréer les mondes imaginaires que vivent les jeunes dans les jeux vidéo. Nous venons de segmenter notre offre en six secteurs : espaces urbains, espaces intérieurs commerciaux, musées et centres d'interprétation, expériences de marques, événements et spectacles. Une tendance commune à ces secteurs, c'est l'interactivité qui permet aux gens de participer, moduler et influencer les environnements. L'installation de la Vitrine culturelle du Quartier des spectacles qui interagit avec les passants en est un exemple. L'installation interactive que nous avons créée pour le lancement d'Internet Explorer à Toronto en est un autre. Les spectateurs lançaient des balles sur un écran géant pour tuer des virus contrôlés par des gens à la maison. Aussi, nous mettrons bientôt en marché X-Agora, un logiciel que nous avons conçu et avec lequel nos clients pourront gérer eux-mêmes l'interactivité de leurs installations.

L.A. - Où voyez-vous la société dans trois ans ?

É.F. - Elle aura des places d'affaires à l'international, en Californie, à Los Angeles, en Europe. Il faut se rapprocher des marchés où les grands projets se développent, car la proximité avec les clients est critique pour ce qui est de la qualité de notre travail. Nous visons à ouvrir au moins un bureau à l'étranger en 2012.

L.A. - Qu'est-ce qui vous allume ?

E.F. - Je regarde à quel point l'entreprise a grandi depuis quatre ans, et je vois que le rêve et les ambitions que nous avions pour elle se sont concrétisés. C'est très stimulant. Aussi, Moment Factory incarne la fameuse créativité montréalaise dont on parle tant. Nous recevons des CV de jeunes du monde entier qui souhaitent travailler ici !

PROFIL

Nom : Éric Fournier

Titre : Producteur exécutif

Âge : 48 ans

Entreprise : Moment Factory

Fondation : 2001

Siège social : Montréal

Services : Conception et production d'environnements multimédias

Nombre d'employés : 55

Chiffre d'affaires : n.d.

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Ils ont de grandes ambitions et se donnent les moyens de les réaliser. Dans cette série, des entrepreneurs à succès racontent ce qui les propulse.

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