Pour se lancer en affaires, les défis sont nombreux. «Il n'existe pas d'outils spécifiques pour aider les entreprises autochtones à démarrer : toutes les structures conçues pour aider les entrepreneurs, comme les centres locaux pour l'emploi ou les centres locaux pour le développement, ne touchent pas le milieu autochtone», précise M. Bastien.
Les programmes gouvernementaux, souvent axés sur l'aide à la communauté, ne sont pas toujours adaptés à l'entrepreneuriat. «On estime que les programmes offerts sont tournés à 70 % vers le développement communautaire et seulement à 30 % vers l'entrepreneuriat privé. L'argent est donc investi dans les organisations communautaires, où les retombées économiques sont moins importantes», indique M. Bastien.
Souvent, ce sont aussi les dispositions fiscales fédérales et provinciales qui peuvent constituer un frein à l'entrepreneuriat. «Il existe encore beaucoup de zones grises dans la fiscalité des Premières Nations, de sorte qu'il faut lire les derniers bulletins d'information pour savoir comment déclarer ses affaires de façon légale. Même les experts ne s'y retrouvent pas !» rapporte M. Bastien.
L'article 89 de la Loi sur les Indiens, qui prévoit l'insaisissabilité des biens indiens situés sur le territoire d'une réserve, complique également la tâche des entrepreneurs autochtones qui sont à la recherche de fonds auprès des banques.
«Les entrepreneurs doivent alors se tourner vers des organisations autochtones spécialisées dans le financement, qui pratiquent des taux beaucoup plus élevés», rapporte Pierre Bastien, de la Commission de développement économique des Premières Nations du Québec et du Labrador.
À tel point qu'aujourd'hui, «le vrai défi est non pas de savoir combien d'entreprises ferment, mais combien d'entreprises ne voient pas le jour en raison de ces défis», estime Dave Laveau, de Tourisme Autochtone Québec.
PRINCIPAUX SECTEURS D'ACTIVITÉ DES ENTREPRISES AUTOCHTONES AU CANADA
Services professionnels, scientifiques et techniques, éducation, santé, social 27 %
Construction 18 %
Secteur primaire 13 %
Arts, divertissement, restauration, hébergement 12 %
Manufacturier, transport, entreposage 10 %
Commerce de gros et de détail 9 %
Autres services 11 %
Source : Conseil canadien pour le commerce autochtone, 2011
LE TOURISME AUTOCHTONE AU QUÉBEC
150 entreprises
3 500 emplois directs
Source : Tourisme Autochtone Québec
