Les entreprises répondront-elles à l'appel ?

Publié le 11/04/2009 à 00:00

Les entreprises répondront-elles à l'appel ?

Publié le 11/04/2009 à 00:00

Les entreprises sauront-elles répondre à l'appel des organismes caritatifs, alors que bon nombre d'entre elles doivent réduire leurs coûts pour rester en vie ? La question se pose avec plus d'acuité cette année, tandis que la situation des institutions financières est fragilisée par la crise elles qui, année après année, sont parmi les plus généreux donateurs ?

" On garde le cap, les budgets pour les dons sont les mêmes cette année ", dit Ronald Monet, porte-parole de BMO Groupe financier.

L'institution financière a versé près de 56 millions de dollars l'an dernier, principalement aux organismes oeuvrant dans les secteurs de la santé (33 %) et de l'éducation (31 %). " Notre politique en regard des dons ne change pas ", affirme Denis Dubé, porte-parole de la Banque Nationale, en précisant que l'entreprise verse annuellement 1 % du bénéfice net moyen des trois dernières années.

Les dons de la Banque Nationale ont atteint 7,1 millions de dollars en 2008, année où son bénéfice net s'est élevé à 776 millions, en hausse de 43 % par rapport à l'exercice précédent. Mais au premier trimestre de 2009, le bénéfice net a chuté à 69 millions, comparativement à 255 millions lors des trois premiers mois de 2008.

Chez Telus, " la crise financière nous pousse à gérer notre budget de donation de façon plus posée ", dit Stacey Masson, directrice des relations médiatiques de cette entreprise des télécommunications.

Telus prévoit remettre cette année près d'un million de dollars à des organismes de bienfaisance québécois, principalement " là où les besoins sont les plus criants ". Il s'agit d'une légère baisse par rapport à l'année dernière.

Verser 1 % des profits

" Les entreprises donnent plus qu'avant, mais elles pourraient contribuer davantage ", estime Marcel Lauzière, président du conseil d'administration d'Imagine Canada, une organisation qui soutient le développement de la philanthropie et des organismes de bienfaisance.

Depuis plusieurs années déjà, Imagine propose que chaque entreprise au pays s'engage à verser l'équivalent d'au moins 1 % de ses profits. Or, seulement une grande entreprise sur deux applique ou dépasse le seuil suggéré par Imagine.

Souvent critiquées parce qu'elles engrangent des profits importants année après année, les grandes banques canadiennes et leurs filiales figurent néanmoins en tête de liste des plus importantes entreprises donatrices.

Ainsi, note l'organisme, plus de la moitié des dons d'entreprises au pays proviennent de l'industrie des finances et de l'assurance (32 %) et du secteur manufacturier (19,4 %). Or, ces deux secteurs sont particulièrement touchés par la crise économique et financière. " Il y a d'autres industries qui doivent aussi faire leur part ", croit Marcel Lauzière.

Des dons ciblés

Les entreprises sont aussi invitées à soutenir davantage les petits organismes. Imagine Canada note qu'elles tendent à diriger leur appui vers de grandes sociétés caritatives ou sans but lucratif : 84 % des dons sont versés à des organismes dont le revenu dépasse le million de dollars.

Aussi, les entreprises préfèrent donner aux organismes qui pourront maximiser leur rayonnement auprès du public. " Les dons des entreprises sont généralement ciblés et liés à leurs stratégies d'affaires ", dit Gil Desautels, vice-président principal au Québec de la firme conseil en philanthropie KCI.

" Il faut s'adresser aux bonnes entreprises. On n'ira pas frapper aux portes de Cascades, par exemple, qui s'intéressera plutôt à des organismes oeuvrant en environnement ", dit Lyne Richer, directrice de la Fondation La rue des femmes, un organisme communautaire qui vient en aide aux femmes itinérantes et en difficulté.

Des actions bénévoles

Les grandes entreprises s'éloignent de la philanthropie du simple chèque, note Imagine Canada. " Elles ne se contentent plus de remettre un chèque. Elles réfléchissent aussi beaucoup à l'impact de leurs dons et souhaitent des partenariats avec les organismes ", note M. Lauzière.

Commanditaire de la Coupe Rogers de tennis, la Banque Nationale a ainsi poussé plus loin son implication en lançant en 2007 le programme Les petits As qui vise à encourager et à accroître la pratique du tennis chez les jeunes.

Par ailleurs, l'action bénévole des employés est de plus en plus encouragée. Pendant leurs heures de travail, des groupes d'employés livrent des repas à des personnes âgées ou alitées, font des corvées domestiques, nettoient des parcs et participent à diverses formes de campagnes de collecte de fonds, tandis que d'autres donnent des conseils juridiques ou financiers.

pierre.theroux@transcontinental.ca

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