Les eaux Nestlé contre-attaquent

Publié le 08/11/2008 à 00:00

Les eaux Nestlé contre-attaquent

Publié le 08/11/2008 à 00:00

Les embouteilleurs répliquent à la campagne de dénigrement dont est victime l'industrie de l'eau de source.

Alors que l'eau Eska, à Amos, mise sur la qualité de son produit, Nestlé, de son côté, joue plutôt la carte de l'entreprise citoyenne. " On offre des solutions de remplacement aux villes et aux commissions scolaires qui songent abolir la vente d'eau en bouteille ", dit Michel McArthur, directeur de la chaîne d'approvisionnement pour Nestlé Waters Canada, membre du géant suisse de l'agroalimentaire Nestlé.

Car l'eau embouteillée a mauvaise presse. Des villes comme London, en Ontario, en ont interdit la vente dans quelques immeubles municipaux, et des entreprises ont supprimé l'eau en bouteille de leurs machines distributrices.

Ses détracteurs reprochent à cette industrie de concurrencer - inutilement - l'eau du robinet au mépris de l'environnement. On estime que 550 millions de bouteilles en plastique non consignées prendront le chemin du dépotoir en 2008 au Québec.

Récupération hors foyer

L'industrie se devait de réagir. Tout comme Eaux Danone Naya, Nestlé est membre de la Table pour la récupération hors foyer. L'organisme regroupe des membres publics et privés qui promeuvent le recyclage des déchets dans les espaces publics.

Récemment, la Table a versé 66 400 $ à la Ville de Lévis pour l'installation des contenants de récupération dans les parcs et les aires publiques de la ville.

" Selon nous, la récupération hors foyer est encore la meilleure façon de récupérer l'ensemble des matières recyclables, plus efficace encore qu'une mesure comme la consigne qui ne vise que les contenants de boissons ", dit M. McArthur.

Des projets-pilotes dans des lieux publics réalisés par la Table pour la récupération hors foyer en 2006 ont donné des taux de récupération des contenants de plus de 70 %, dépassant l'objectif de 60 % de la Politique québécoise de gestion des matières résiduelles.

" C'est une bonne chose pour Nestlé de faire valoir ses bons coups auprès des institutions ", juge Nicolas Delorme, président de l'agence Interforce Marketing, une société de services-conseils de Montréal. Il croit que celles-ci réfléchiront à deux fois avant d'interdire la vente d'eau en bouteille dans leurs immeubles.

Plusieurs sources, une seule marque

Nestlé Waters, qui possède les marques Montclair, Nestlé Pure Life, Perrier et S. Pellegrino, clame offrir un produit laissant une faible empreinte sur l'environnement, bien moindre que celle laissée par les sodas ou la bière, notamment au chapitre du transport.

L'eau embouteillée de marque Nestlé Pure Life vient de plusieurs sources différentes - une par grand marché de consommation. Cette façon de faire permet de réduire les besoins en transport.

La Nestlé Pure Life vendue au Québec et en Ontario est captée à Puslinch, près de Guelph, en Ontario, à plus de 600 kilomètres de Montréal. Nestlé possède un centre de distribution à Laval. " Il n'est pas exclu qu'on cherche une source au Québec à l'avenir ", précise le responsable de la chaîne d'approvisionnement de Nestlé Waters.

Cette stratégie est à l'opposé de celle de l'eau Eska, une marque appartenant à Eaux Vives Water Bottling. Cette société se targue de mettre en bouteille un produit unique, qu'elle va puiser sous un esker en Abitibi.

Nestlé se défend pour autant de mettre en bouteille un produit de base sans valeur ajoutée. " L'eau en bouteille est une boisson santé qui n'a pas de calories et qui est rafraîchissante. C'est très pratique et elle utilise moins de plastique que n'importe quelle autre boisson ", dit Michel McArthur.

De plus, Nestlé a réduit de 15 % la quantité de plastique de ses bouteilles au début 2007.

andre.dubuc@transcontinental.ca

À la une

Les profits d’Alphabet bondissent

17:08 | AFP

La maison mère de Google a été portée par la publicité, le cloud et l’IA.

Microsoft fait mieux que prévu au premier trimestre

17:19 | AFP

Dans les échanges électroniques postérieurs à la clôture de la Bourse, l’action Microsoft gagnait près de 5%.

Les prévisions d’Intel déçoivent

18:43 | AFP

Les prévisions pour la période en cours ont hérissé le marché.