Les 10 stars du S&P/TSX depuis 10 ans

Publié le 25/06/2011 à 00:00

Les 10 stars du S&P/TSX depuis 10 ans

Publié le 25/06/2011 à 00:00

Par Dominique Beauchamp

OSISKO

Corporation minière Osisko a défié bien des sceptiques en transformant le gisement Canadian Malartic en une mine en exploitation. Et ce, en respectant son échéancier et son budget, reconnaît Christine Décarie, gestionnaire de portefeuille chez Groupe Investors.

Maintenant que la société minière se hisse parmi les producteurs intermédiaires, la barre monte d'un autre cran, prévient toutefois Stéphane Gagnon, gestionnaire de portefeuille au Fonds des professionnels.

" Il ne s'agit plus d'accroître la valeur économique d'un gisement en explorant, quand l'or grimpe. Il lui faudra dorénavant produire les quantités prévues et tirer la teneur espérée. Les investisseurs suivront aussi davantage ses flux de trésorerie ", dit-il.

En tant que producteur, Osisko doit encore faire ses preuves. L'entreprise bénéficie toutefois d'une forte monnaie d'échange, sa valeur boursière de 5,4 milliards de dollars (G$), pour réaliser des acquisitions, ajoute Mme Décarie.

SEMAFO

Entrée dans l'indice S&P/TSX en décembre 2009, Semafo a aussi fortement bénéficié de l'envolée du prix de l'or et de sa transformation depuis 2008 de société d'exploration en producteur d'or.

Sa performance future dépendra de la hausse potentielle de 75 % de sa production, d'ici 2015, de sa capacité à contenir la hausse de ses coûts et des résultats de sa nouvelle campagne de forage de 39 M$.

Semafo explore davantage ses trois propriétés, surtout la mine Mana au Burkina Faso, afin de mesurer le potentiel d'augmenter sa taille. Explorer et produire en Afrique de l'Ouest n'est toutefois pas sans risque. Quelque 73 % de sa production d'or provient du Burkina Faso, où un soulèvement militaire a secoué le gouvernement, en avril dernier. D'ailleurs, l'action de Semafo a perdu 52 % depuis son sommet des 52 dernières semaines de 14,44 $, atteint en décembre 2010.

COUCHE-TARD

Les perspectives d'avenir d'Alimentation Couche-Tard sont celles qui suscitent le plus d'enthousiasme chez quatre financiers qui suivent l'exploitant de 5 874 dépanneurs même si celui-ci a échoué dans sa tentative d'acheter Casey's General Stores, l'an dernier.

" La trajectoire de croissance de Couche-Tard est plus facile à imaginer que celle d'autres détaillants, parce que son secteur est encore très fragmenté. De plus, les pétrolières cèdent leurs stations d'essence, ce qui crée des occasions d'achat ", dit Marie-Ève Savard, analyste chez Investissements Standard Life.

D'ailleurs, la filiale américaine de Couche-Tard, Circle K, vient entre autres de mettre la main sur 115 dépanneurs de la bannière ExxonMobil dans le sud de la Californie, qui augmenteront de 46 % le nombre de ses dépanneurs dans ce marché clé.

Christine Décarie, gestionnaire chez Groupe Investors, pense que l'industrie des dépanneurs amorce une phase de consolidation, favorable à la stratégie d'Alimentation Couche-Tard qui consiste à moderniser les dépanneurs acquis et à relever leurs marges.

" Sur un horizon de 10 ans, les perspectives de placement d'Alimentation Couche-Tard sont attrayantes. L'entreprise a de bonnes chances de voir ses volumes de vente d'essence croître dans un marché qui, lui, n'augmente plus aux États-Unis ", fait valoir Marc L'Ecuyer, gestionnaire chez Cote 100.

SAPUTO

La feuille de route du fromager Groupe Saputo inspire confiance à Pierre Bernard, gestionnaire indépendant, et à Mark Pugsley, vice-président, portefeuille d'actions chez Investissements Standard Life.

" Il est très rentable pour les actionnaires lorsqu'une entreprise comme Saputo croît avant tout en augmentant d'abord ses revenus, qu'elle alimente cette croissance par des acquisitions stratégiques et qu'elle répartisse aussi bien son capital ", dit-il.

Groupe Saputo a bien récompensé ses actionnaires ces dernières années, mais son titre est loin d'être une aubaine, fait remarquer Stéphane Gagnon, gestionnaire de portefeuille au Fonds des professionnels. " Il lui faudra réaliser de très bonnes acquisitions pour aussi bien performer en Bourse. "

M. Bernard aime l'approche à petits pas de Saputo dans ses acquisitions à l'étranger et son habileté à optimiser ses coûts et à gérer ses risques. " Lino Saputo Jr. sait également bien s'entourer ", mentionne M. Bernard.

METRO

De son côté, Metro peut encore procurer de bons rendements grâce à la gestion rigoureuse de ses coûts et de son capital, mais le potentiel de croissance des prochaines années est plus difficile à cerner.

" Je crains que l'épicier entre dans une période pendant laquelle il lui sera plus difficile d'améliorer ses marges, à cause de la concurrence accrue et de la hausse du prix des aliments ", dit Christian Godin, vice-président principal, actions canadiennes et directeur de la recherche chez Placements Montrusco Bolton.

" Le titre de Metro aura besoin du levier d'une autre acquisition majeure pour donner autant de rendement qu'au cours des dernières années ", dit Mme Décarie. Safeway et Overwaitea sont sur sa longue ligne de mire, mais impossible de prédire si et quand ces deux épiciers canadiens seront à vendre.

GILDAN

Vêtements de sport Gildan, le fabricant à bas coûts de t-shirts a encore beaucoup à offrir aux investisseurs puisqu'il double presque sa capacité de production.

Gildan commence aussi à servir plusieurs nouveaux marchés, soit les distributeurs nationaux de chandails à imprimer et les détaillants aux États-Unis, ainsi que les imprimeurs sérigraphes en Europe et en Asie.

" L'entreprise cherche à utiliser son avantage de coûts pour gagner des parts du marché des détaillants de masse. Le potentiel est énorme, mais je me demande si ce marché sera aussi rentable pour eux ", dit Christine Décarie, de Groupe Investors.

REITMANS

Les perspectives du principal détaillant de vêtements pour femmes Reitmans divisent les financiers. Les uns, dont Philippe Leblanc, gestionnaire de portefeuille chez Cote 100, y voient un détaillant bien nanti qui a passé l'épreuve du temps. D'autres, comme Stéphane Gagnon, du Fonds des professionnels, craignent que sa formule soit usée, à un moment où l'arrivée de Target au Canada en 2013 rendra la concurrence plus féroce.

" Target est une menace pour tous les détaillants, mais elle peut aussi fournir des occasions en affaiblissant des détaillants moins aguerris que Reitmans, qui bénéfice aussi d'un coussin de liquidités de 300 M$ ", dit Marie-Ève Savard, d'Investissements Standard Life.

" Avec sa clientèle établie, son bon rapport qualité-prix et son bilan exemplaire, Reitmans pourra éventuellement profiter du malheur des autres ", dit aussi Philippe Leblanc, gestionnaire de portefeuille de Cote 100.

La hausse de 57 % du dollar canadien depuis dix ans, qui a réduit le coût d'importation des vêtements, sera cependant un facteur moins favorable pour Reitmans à l'avenir.

SNC-LAVALIN

La société d'ingénierie-construction SNC-Lavalin n'a pas fini de bénéficier de la demande mondiale pour les ressources et des investissements en infrastructures, malgré les soubresauts économiques et l'instabilité du monde arabe, croit Pierre Bernard, gestionnaire de portefeuille indépendant.

SNC-Lavalin est notamment finaliste pour neuf projets de partenariat public-privé au Canada. L'entreprise compte aussi soumissionner plus activement pour de tels projets en Inde, en Colombie et au Chili.

M. Bernard surveillera aussi la stratégie que l'entreprise compte employer pour fouetter sa performance dans l'industrie pétrolière, où plusieurs contrats récents lui ont échappé. " Il leur faudra réaliser une acquisition pour se hisser à moyen terme parmi les chefs de file mondiaux de ce secteur ", dit-il.

Pour atteindre son objectif, SNC-Lavalin devra quadrupler la taille de cette division en vue de réaliser des revenus de 3 à 4 G$.

" Les besoins en infrastructures et en matières premières sont des tendances lourdes à long terme, mais il faut accepter le fait que le titre de SNC-Lavalin dépend du cours des denrées et des perspectives de l'économie mondiale ", explique Christine Décarie, de Groupe Investors.

TRANSFORCE

Stéphane Gagnon, du Fonds des professionnels, se dit impressionné par le virage du camionneur TransForce qui a gonflé la taille de sa division de transport de courrier et de colis, en acquérant DHL Express.

Sa stratégie de diversification dans une industrie impitoyable donne des résultats puisque TransForce a accru ses revenus de 19 %, son bénéfice d'exploitation de 35 % et son dividende de 15 %, au premier trimestre.

Après une croissance rapide, TransForce s'emploie enfin à renforcer son équipe de direction, signale Pierre Bernard.

L'entreprise dirigée par Alain Bédard, qui cumule les postes de président du CA, de président et de chef de la direction, vient de nommer les cadres Jean-François Dodier, Marc Fox, James P. Houston, Brian Kohut et Rob O'Reilly aux postes de vice-présidents exécutifs.

CANADIEN NATIONAL

Le titre du Canadien National n'est pas une aubaine, mais l'entreprise " a toujours été un ou deux pas devant son industrie pour déceler les besoins à combler ", dit Christine Décarie, de Groupe Investors.

Canadien National est toujours aussi bien placée qu'avant pour profiter du commerce mondial de marchandises et améliore sans cesse son réseau et ses services, dit pour sa part Pierre Bernard.

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