L'industrie du jeu vidéo se fait brasser

Publié le 11/05/2013 à 00:00

L'industrie du jeu vidéo se fait brasser

Publié le 11/05/2013 à 00:00

Même si l'industrie du jeu vidéo fait rayonner Montréal dans le monde, elle fait face à de nouvelles évolutions technologiques et à une remise en question de son modèle commercial.

Depuis le début de l'année, l'industrie a été secouée par des suppressions d'emplois importantes chez Funcom et chez Electronic Arts (EA), sans oublier la faillite de THQ, dont le studio montréalais a été racheté par Ubisoft.

Pendant ce temps, Sony et Microsoft se préparent au lancement de leurs consoles de nouvelle génération qui succéderont à la PS3 et à la Xbox 360 respectivement. De plus, une nouvelle console fonctionnant avec le système d'exploitation Android, la Ouya, sera lancée le 4 juin et proposera uniquement des jeux dont la version de base sera gratuite.

Comme si ce n'était pas assez, le concepteur de cartes graphiques Nvidia prépare la commercialisation de la console portable Project Shield, qui viendra faire concurrence à la 3DS de Nintendo et à la PS Vita de Sony.

«L'industrie du jeu vit en ce moment une tempête parfaite», dit Stéphane D'Astous, président du conseil d'administration d'Alliance numérique et directeur général d'Eidos-Montréal.

«De nouvelles consoles s'en viennent, un défi auquel nous sommes habitués. Mais nous devons aussi faire face à l'arrivée des jeux gratuits et des titres à télécharger, à la popularité grandissante des tablettes et à l'apport de l'informatique en nuage. Plusieurs modèles commerciaux se développent en parallèle, et l'industrie se transforme en accéléré», explique-t-il.

Virage technologique

M. D'Astous précise que l'ère des modèles d'entreprise reposant uniquement sur la production de jeux de console vendus de 50 à 60 $ l'unité et mis à jour tous les deux ans est révolue. «On se gratte la tête à savoir comment évolueront les habitudes des consommateurs entre la console traditionnelle, la console portable, la tablette et le téléphone intelligent», ajoute-t-il.

Pierre Tousignant, professeur au Centre national d'animation et de design (Centre NAD), précise que la plupart des studios de Montréal disposent déjà, depuis environ un an, de versions bêta des consoles en développement. «L'objectif des manufacturiers est évidemment que les consoles soient lancées avec un nombre raisonnable de jeux prestigieux», dit-il.

Selon lui, les récentes difficultés de Funcom et d'EA ainsi que la faillite de THQ ne signifient pas que l'industrie montréalaise du jeu vidéo est en train de rater un virage technologique. «La scène des jeux AAA (ceux qui bénéficient des plus gros budgets de développement) se porte bien à Montréal. Il faut comprendre que les studios qui ont connu des difficultés ont fait des choix qui se sont révélés mauvais», explique-t-il.

S'accrocher à une vision

Pour le président et chef de la direction d'Ubisoft Montréal, Yannis Mallat, les studios de jeu vidéo doivent s'accrocher à une vision en ces temps de turbulences : «Nous avons été confortés par l'annonce de Sony en février, alors que le fabricant présentait sa PS4. Nous nous sommes rendu compte que nous étions alignés sur leur vision de l'expérience qui sera offerte par les jeux de nouvelle génération. Il s'agira de jeux connectés sur plusieurs plateformes où il sera possible de continuer de jouer, qu'on se trouve devant un téléviseur, une tablette ou une console mobile», dit-il.

M. Mallat ajoute que les univers n'en seront que plus immersifs, puisque les joueurs pouront y plonger, quel que soit le lieu où ils se trouvent. À son avis, les prochains jeux seront aussi plus interactifs et pourront s'adapter aux joueurs en fonction de leurs préférences.

«Le rendu graphique sera évidemment bien supérieur et se rapprochera de l'expérience d'un ordinateur personnel», ajoute-t-il.

L'importance de la formation continue

La directrice générale de TechnoCompétences, Sylvie Gagnon, soutient que les studios toujours présents à la grandeur du Québec sont fins prêts pour l'arrivée des nouvelles consoles, car ils ont bien compris l'importance de la formation continue.

À ce chapitre, Yannis Mallat souligne que, chez Ubisoft Montréal, on investit plus de 80 000 heures par année en formation continue. «Pour concevoir de gros jeux AAA, il faut beaucoup de personnel de niveau intermédiaire et expérimenté. C'est pourquoi il est si important d'investir dans la formation à l'interne.»

Ubisoft compte 2 500 employés à Montréal et souhaite en ajouter 600 autres d'ici deux à trois ans.

8 979 L'industrie québécoise du jeu électronique comptait 8 979 employés en 2012, en hausse de 9 % par rapport à 2011. | Source : TechnoCompétences

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