On m'avait dit qu'il était bon. Je l'ai trouvé excellent. Dans ses propos. Dans l'attitude.
L'entreprise qu'il dirige est la coqueluche de l'heure du Québec. Elle a créé plus de 300 spectacles dans le monde auprès de clients prestigieux comme le Cirque du Soleil, Céline Dion ou encore Madonna. Pourtant, Éric Fournier, associé et producteur exécutif de Moment Factory, est loin d'avoir la grosse tête. Il était récemment l'invité de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, et croyez-moi, l'auditoire buvait ses paroles.
Je me suis demandé pourquoi. Quel est le secret de ces dirigeants qui parviennent à nous captiver ? Deux choses me sont venues à l'esprit : l'humilité, soit la manière de faire passer son message sans être pompeux ou arrogant. Mais également la capacité d'aller toucher son public.
Ce matin-là, une phrase a particulièrement fait mouche : «On est ensemble et seul à la fois», a indiqué Éric Fournier. Il faisait allusion à la technologie qui nous connecte et nous isole en même temps. Depuis 1997, l'utilisation des médias électroniques est passée de 4 à 10 heures en moyenne par jour par personne, tandis que l'interaction sociale a chuté de 7 à 1 heure, a-t-il précisé.
L'effet a été immédiat. Ceux qui textaient ont stoppé net. Ceux qui mangeaient ont posé leurs couverts. Ceux qui écoutaient, souriaient du coin des lèvres...
Toute cette histoire pour dire qu'il est bien beau d'avoir des idées, mais encore faut-il savoir les communiquer. Ce point rejoint notre manchette sur la vaste opération charme lancée par les universités auprès des gens d'affaires pour qu'ils les aident à financer certaines de leurs activités. Une bonne idée en soi, que de tenter de créer cette culture des alumni si chère aux universités anglophones. Mais réussiront-elles, tout comme Éric Fournier, à transmettre leur message ? Ça reste à voir.
