Faire carrière en région, c'est possible !

Publié le 02/02/2013 à 00:00

Faire carrière en région, c'est possible !

Publié le 02/02/2013 à 00:00

Le Groupe Investors, qui compte 800 conseillers au Québec, a ouvert trois succursales (Rimouski, Granby et Shawinigan) au cours des deux dernières années. «On assiste à une croissance de la demande en services financiers dans plusieurs régions», note Carl Thibeault, vice-président pour le Québec.

Les trois quarts des 145 000 emplois du secteur sont concentrés dans la région de Montréal. Cependant, certaines régions connaissent un véritable boom de l'activité. De belles occasions de faire carrière en dehors des grands centres urbains, mais aussi un casse-tête pour les employeurs, qui peinent à trouver de la main-d'oeuvre.

Dans sa série consacrée au Québec financier, le journal Finance et Investissement cite plusieurs régions en forte croissance : l'Abitibi, les Laurentides, Lanaudière, l'Outaouais et la Mauricie, qui ont enregistré une croissance de 17,5 % du nombre d'emplois en finance sur cinq ans. Pendant ce temps, la province affichait une hausse moyenne de 4,5 %.

Bassin plus restreint

«Les besoins sont là. Des gens de tous âges retournent aujourd'hui en région par attachement, mais aussi grâce à l'économie locale qui leur offre des occasions professionnelles», constate Carl Thibeault.

Le Plan Nord dope les régions de l'Abitibi-Témiscamingue et de la Côte-Nord. L'explosion des coûts de l'immobilier sur l'île de Montréal favorise l'étalement urbain et, du même coup, l'activité financière en Montérégie, dans Lanaudière et dans les Laurentides. Le tissu entrepreneurial de la Mauricie dynamise les besoins en services financiers des entreprises comme des particuliers.

Cette situation donne des maux de tête aux employeurs du secteur, qui peinent déjà à recruter à Montréal ou à Québec.

En région, le mal est pire, le bassin de main-d'oeuvre étant forcément plus restreint. «C'est plus difficile de recruter, notamment chez les jeunes», reconnaît Michael Rogers, vice-président régional ventes et recrutement de SFL.

Attirer les jeunes

«Pour remplacer les départs à la retraite, on essaie souvent de trouver le candidat à l'interne, mais on engage aussi des jeunes dès la fin de leurs études à l'université locale», dit Marie-Chantal Lamothe, vice-présidente ressources humaines de la Banque Laurentienne, qui possède 158 succursales dans la province.

L'institution a mis en place des partenariats avec l'Université du Québec à Chicoutimi. Elle fait également de la promotion dans les cégeps. «Les cégépiens peuvent être caissiers l'été. On espère ainsi leur donner le goût de continuer chez nous», ajoute-t-elle.

Aujourd'hui, 16 % seulement des employés du secteur de la finance au Québec se trouvent en région. Mais ce chiffre est appelé à augmenter au cours des prochaines années.

Cette situation n'est pas pour déplaire à certains jeunes qui préféreraient demeurer dans leur région d'origine pour y travailler si on leur offrait des occasions professionnelles intéressantes.

«L'exode des jeunes est une tendance en cours de renversement, affirme Louise Grégoire, directrice principale stratégies, programmes et services spécialisés en gestion et talents au Mouvement Desjardins. Quand on leur offre des emplois intéressants, beaucoup de jeunes choisissent de rester dans leur coin de pays.» Le Mouvement dispense des stages et a mis sur pied des programmes d'embauche pour les étudiants.

Les employeurs déploient donc beaucoup d'efforts pour recruter des jeunes et conserver le plus longtemps possible cette main-d'oeuvre formée aux habitudes de l'entreprise. Tout un défi, car, comme le rappelle Carl Thibeault, «la concurrence entre institutions financières, particulièrement en région, est très forte».

EN MAURICIE POUR Y RESTER

Revenu dans sa région natale - la Mauricie - il y a 10 ans, Éric Leblanc veut y rester. «Les grands espaces, la nature, le rythme de vie... tout me plaît» dit-il. Originaire de Bécancour, il a étudié l'informatique à Montréal pendant deux ans. À 19 ans, il s'est débrouillé pour trouver du travail dans sa région.

D'abord informaticien, il est devenu conseiller financier à la succursale du Groupe Investors à Trois-Rivières en 2009, qu'il dirige depuis octobre 2012. Il aimait la finance, voulait être son propre patron et travailler dans sa région. Mission accomplie ! «Pour développer mon activité, j'ai juste besoin d'un bassin de personnes dotées de revenus. Et les gens en région ont de l'argent !» explique-t-il.

La différence entre la région et Montréal ? «Ici, je pourrais avoir 1 000 clients au maximum. Mais ça ne me dérange pas, puisque je ne pourrais pas en servir plus à moi tout seul», reconnaît-il. Pour le reste, «j'ai la même rémunération, de l'ouverture et de l'avancement». Il pense ouvrir un bureau sur la rive sud de Trois-Rivières.

Un hic toutefois, la difficulté à recruter des conseillers. «Le bassin de main-d'oeuvre est plus restreint ici. Quand on organise un événement pour présenter nos carrières, on attire huit ou neuf personnes, comparativement au triple à Montréal ou à Québec.»

Éric Leblanc se voit poursuivre sa carrière en Mauricie. Pour le faire déménager, il faudrait que sa carrière plafonne ou qu'on lui offre un poste de responsabilité ailleurs. «Mais il faudrait vraiment qu'il y ait un plus», avoue-t-il.

7 000 Nombre de postes à pourvoir dans le secteur de la finance au Québec d'ici 2015. Source : Emploi Québec

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