Exportations : la méthode Lisée

Publié le 01/12/2012 à 00:00

Exportations : la méthode Lisée

Publié le 01/12/2012 à 00:00

La diversification des marchés internationaux du Québec avec des interventions ciblées sera la priorité du gouvernement Marois, à l'intérieur des États-Unis, dans les pays du BRIC et en Afrique, dit Jean-François Lisée, que nous avons rencontré à son bureau de Montréal.

Aux États-Unis, Québec mettra le paquet pour développer nos exportations dans le sud du pays, précise le ministre des Relations internationales, de la Francophonie et du Commerce extérieur.

«C'est le marché émergent à l'intérieur même des États-Unis», dit-il. Le Texas est d'ailleurs déjà le deuxième marché d'exportation du Québec sur le marché américain après l'État de New York. En 2011, nos expéditions y ont atteint 5,9 milliards de dollars américains.

Pour accroître les exportations dans les États du sud, Québec misera sur des missions commerciales. Jean-François Lisée illustre le potentiel de cette approche avec l'exemple du Texas. En janvier 2012, trois des neuf entreprises qui ont participé à une mission dans cet État ont signé des ventes totalisant 7 millions de dollars. Et en octobre, cinq des sept entreprises qui sont allées au Texas ont conclu des ventes potentielles d'une valeur de 4 M$, dont Coencorp.

Cette PME de Brossard conçoit des systèmes de gestion automatisée du carburant de flottes de véhicules. De retour au Québec, Coencorp avait en main des projets potentiels d'un demi-million de dollars, dont près de 200 000 $ se sont depuis matérialisés en contrats.

Les chaînes logistiques

Québec ciblera aussi mieux ses interventions dans le BRIC. Par exemple, en Russie, le gouvernement aidera les entreprises québécoises à devenir des fournisseurs de groupes établis dans ce pays, comme le quincaillier français Leroy Merlin.

Selon M. Lisée, cette société voudrait diversifier sa chaîne d'approvisionnement en Russie pour y intégrer des entreprises situées à l'extérieur de ce pays. Une occasion en or pour les fournisseurs québécois de matériaux de construction.

«Ils sont d'ailleurs en train de devenir des fournisseurs de Leroy Merlin en Russie, dit le ministre. C'est le même climat, ça prend les mêmes matériaux, et nos entreprises savent approvisionner des détaillants avec de la qualité et de façon régulière.» Leroy Merlin n'a pas répondu à nos demandes de précisions.

Selon M. Lisée, cette stratégie d'intégrer les chaînes d'approvisionnement comporte un avantage important pour les entreprises québécoises : elles n'ont pas à gérer les risques d'affaires associés au marché russe, dont la corruption et une culture d'affaires différente. Ces risques incombent aux détaillants.

Par ailleurs, en Chine, Québec y privilégiera les missions commerciales ciblées. La plus récente, dirigée par François Gendron, vice-premier ministre et ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, en est un bon exemple. En novembre, il a accompagné des entreprises québécoises à des salons commerciaux à Zhuhai, à Hong Kong et à Shanghai. Ces villes accueillaient respectivement l'Airshow China (aéronautique), le Cosmoprof (cosmétiques) et le FHC China (agroalimentaire).

Le réseau en Afrique

L'Afrique se trouve au même niveau de développement économique que l'était la Chine il y a 20 ans, selon le Fonds monétaire international. C'est pourquoi Québec veut se positionner dès maintenant sur ce continent.

Le gouvernement Marois pourrait même ouvrir un bureau en Afrique, où il n'a aucune présence. «On est en train de travailler là-dessus sérieusement, et ça va devenir clair d'ici le printemps», dit le ministre, en précisant qu'une politique africaine sera déployée d'ici juin 2013. Elle visera à développer le commerce, les implantations d'entreprises et le tourisme.

«Nous voulons être au début de la vague de l'émergence, en particulier en Afrique francophone», dit Jean-François Lisée.

Pour développer les échanges économiques, son gouvernement s'appuiera sur le réseau d'influence d'Africains qui ont étudié au Québec. «Les cadres publics et privés ont été pour beaucoup formés dans nos universités, dit le ministre. Ils sont arrivés à des postes de pouvoir, autour des présidents, des chefs de l'opposition, des entreprises émergentes.»

3 000 Nombre de nouvelles entreprises que le gouvernement veut conduire à l'international d'ici trois ans. En 2009 (les données les plus récentes), le Québec comptait 10 681 entreprises exportatrices, soit moins qu'en 2006, où il y en avait 11 884 (un sommet). Source : Gouvernement du Québec

LES EXPORTATIONS DE MARCHANDISES DU QUÉBEC EN 2011

États-Unis 67,6 %

Union européenne 12,7 %

BRIC 6,3 %

Moyen-Orient 2,9 %

Amérique latine¹ 2,3 %

Afrique² 0,8 %

Autres 7,4 %

¹ Sans le Brésil ² Sans les pays du Moyen-Orient

Source : ISQ

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