Leurs coûts sont raisonnables, la province est accueillante, et le multiculturalisme qui y règne n'est pas pour déplaire : depuis quelques années, les MBA québécois ont la cote. Et leur clientèle, elle, s'en voit de plus en plus enrichie.
Ce qui fait la force d'une maîtrise en administration des affaires (MBA), c'est sa clientèle. Les étudiants le reconnaissent de plus en plus. C'est probablement ce qui explique la cote de popularité des MBA pour cadres et des MBA qui requièrent une grande expérience. «On s'inscrit à un MBA pour apprendre de l'expérience des autres», rappelle Michael D. Wybo, directeur du programme de MBA de l'École des hautes études commerciales de Montréal (HEC). «Plus les autres sont expérimentés, plus les discussions seront riches et plus la valeur du cours sera grande», dit-il.
Or, au cours des dernières années, c'est sur cette force que les universités ont planché. Les étudiants possèdent plus d'expérience qu'avant et proviennent d'horizons de plus en plus divers. «Avant, on pouvait s'inscrire au MBA sans expérience de travail», explique Robert H. Desmarteau, directeur des MBA et MBA pour cadres de l'ESG UQAM. «Aujourd'hui, on demande un minimum de quatre années d'expérience en entreprise», précise-t-il.
Arts, santé et développement durable
Traditionnellement, les formations de MBA s'adressaient à des professionnels de l'administration et à un certain pourcentage d'ingénieurs désireux de gravir les échelons vers des postes de cadre. Aujourd'hui, de plus en plus de gestionnaires des milieux des arts et de la culture, des soins de santé, de la philanthropie ou du développement durable s'inscrivent à ces programmes. «Avant, on en voyait très peu, affirme M. Desmarteau. Aujourd'hui, c'est de l'ordre de 10 %.»
Pour les universités, cette diversité est un atout. Pour les organisations aussi. «C'est dur, pour une organisation, surtout publique, de se passer des services d'un employé pendant un an, dit M. Wybo, mais elles sont de plus en plus nombreuses à comprendre l'intérêt de cette démarche.»
Étudiants du monde entier
Comme chaque année, les universités rivalisent aussi pour attirer des talents de l'étranger. Déjà présente sur quatre continents, l'ESG UQAM a réussi à signer une entente avec des universités de Russie et du Vietnam dans la dernière année. De par sa nature, Montréal attire des étudiants francophones provenant du Liban, de l'Afrique du Nord, de l'Europe, mais de plus en plus aussi de l'Amérique latine, de l'Inde, de la Chine et... du Canada anglais. «C'est étrange que nous ayons été reconnus à l'étranger avant de l'être dans le reste du Canada», constate M. Wybo.
Mais ce qui caractérise vraiment un étudiant inscrit au MBA, c'est surtout son intérêt. «Le profil de l'étudiant au MBA est quelqu'un qui est prêt à investir en lui-même, dans son avenir, car cela représente énormément de travail. Ce n'est pas une personne qui veut avancer seulement dans sa carrière, mais aussi dans sa vie personnelle.»