Êtes-vous fait pour le travail autonome ?

Publié le 01/11/2008 à 00:00

Êtes-vous fait pour le travail autonome ?

Publié le 01/11/2008 à 00:00

Par Suzanne Dansereau

Être son propre patron et offrir ses services à titre de consultant paraît alléchant. Mais ce n'est pas pour tous, préviennent nos experts.

" Une personne sur dix a ce qu'il faut pour réussir ", estime Jean R. Gauthier, président de la firme de recrutement Gauthier et associés.

" Seulement deux personnes sur dix qui se lancent sur cette voie y restent ", estime de son côté le consultant Claude Bourdon, président du Groupe MBA, qui donne des formations sur le sujet.

Carl Boucher fait partie des travailleurs autonomes couronnés de succès. Cet ingénieur de 35 ans a quitté son poste de directeur de l'exploitation dans une grande entreprise, il y a plus d'un an, et s'en porte beaucoup mieux.

" On me demandait de voyager fréquemment. Il m'arrivait de me farcir 300 kilomètres en une journée. Ça me privait de temps avec ma famille ", dit M. Boucher, père de trois enfants, dont le petit dernier a 10 mois.

Carl Boucher vend désormais son expertise en stratégie opérationnelle. Il travaille à la maison. " Je suis à mon poste dès 7 h 30 le matin ", assure-t-il. Et il peut choisir ses clients en fonction de leur proximité géographique. Pour lui, le métier de consultant offre flexibilité, indépendance et variété des mandats. " Avant, je devais satisfaire à la fois les clients et mon employeur. Maintenant je satisfais mes clients, et je le fais à ma façon. Et je rencontre un tas de gens ", ajoute-t-il.

Qualités exigées

Pour se lancer en solo, il faut d'abord être tenace et discipliné, prévient Claude Bourdon. Dans votre quête de mandats, vous devrez adopter les mêmes comportements que lorsque vous cherchez un emploi : étudier le marché, connaître vos forces, soigner vos relations publiques.

" Ce qu'il y a de différent, par contre, c'est qu'étant à la tête de votre boîte, vous devrez aussi occuper des fonctions qui, en entreprise, sont remplies par d'autres : administration, comptabilité, développement des affaires, offres de service, secrétariat, etc., dit M. Bourdon. Vous êtes à la fois président et concierge. Du coup, vous augmentez d'au moins 25 % votre charge de travail. "

Selon M. Bourdon, celui qui travaille à son compte devrait avoir mis de côté de quoi survivre pendant au moins six mois. Car le premier contrat peut tarder. D'autant plus qu'en période de récession, les clients ont eux-mêmes des budgets resserrés et sont plus frileux : il est moins risqué pour eux de donner un mandat à une firme de consultation établie qu'à un nouveau venu sur le marché.

Et même lorsque vous avez des contrats, vous faire payer peut être long. Si votre client est le gouvernement, comptez pas moins de 60 jours, voire 90 pour recevoir votre chèque. Sans parler de l'insécurité qu'il faut savoir surmonter : Aurai-je assez de mandats ? À ce sujet, M. Bourdon signale que plusieurs ont tendance à se surcharger de travail et à saboter leurs vacances de peur de manquer de travail. " Je conseille de ne jamais déplacer les vacances, car c'est un jeu dangereux ", dit-il.

Aimer être en relation avec les autres

Au-delà de ces considérations financières non négligeables, M. Bourdon estime que celui qui oeuvre en solo doit être à la fois capable de travailler dans la grande solitude - soudainement, vous vous ennuyez du clown bruyant qui était assis à côté de vous au bureau - et de s'adapter à des milieux et à des personnalités diverses. Un client déstabilisé parce que sa société est en réorganisation ne doit pas être traité de la même façon qu'un autre, stressé parce qu'elle est en pleine croissance. " Il vous faudra un sens de l'adaptation supérieur à la moyenne ", estime Claude Bourdon.

Paradoxalement, celui qui travaille seul doit aimer être en relation avec les autres, résume-t-il.

Par ailleurs, que vous soyez à la recherche d'un emploi ou en quête d'un mandat de consultation, la même approche s'impose : vous devez résumer votre offre de service sur une page, pas plus. " Les gens n'ont pas le temps d'en lire davantage ", dit-il. En quelques phrases, vous devez les convaincre que vous faites partie de la solution.

suzanne.dansereau@transcontinental.ca

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