États-Unis : 15 ans de croissance au ralenti

Publié le 08/12/2012 à 00:00

États-Unis : 15 ans de croissance au ralenti

Publié le 08/12/2012 à 00:00

Nos exportateurs devront s'habituer à une croissance aux États-Unis bien inférieure à 3,3 %, son taux annuel moyen des 60 dernières années. D'ici 2025, le PIB réel n'y augmentera que de 2,5 % par en en moyenne en raison du ralentissement de la croissance du bassin de main-d'oeuvre, selon le Conference Board du Canada.

Dans une étude, le groupe de réflexion attribue la raréfaction des travailleurs aux États-Unis à trois facteurs : le déclin du taux d'activité des femmes, la diminution du nombre d'emplois occupés par les adolescents et le vieillissement de la population, un phénomène qui touche tous les pays industrialisés.

Ces trois facteurs feront passer le taux d'activité global aux États-Unis de 64 %, en 2011, à 60,3 %, en 2035. Les gains de productivité atténueront cet impact, mais ils ne seront pas suffisants. C'est pourquoi le taux de croissance du PIB réel calera à une vitesse de croisière de 2,5 % par an, de 2015 à 2025, prévoit le Conference Board.

Le Mouvement Desjardins partage cette analyse. «Dans les trois à cinq prochaines années, nous croyons que le PIB réel peut augmenter de plus de 2,5 %, mais à long terme, il devrait effectivement se stabiliser à ce niveau», précise l'économiste principal, Francis Généreux.

Sans contredire les prévisions du Conference Board, les Manufacturiers et Exportateurs du Canada nuancent toutefois leur impact sur nos exportations aux États-Unis. «Les entreprises qui vendent des produits finis sur le marché américain seront touchées par la baisse de la demande américaine. En revanche, les manufacturiers qui sont des fournisseurs d'exportateurs américains qui vendent en Asie seront beaucoup moins à risque», dit le vice-président, Jean-Michel Laurin.

Beaucoup d'Américaines à la retraite

Kip Beckman, économiste principal au Conference Board, affirme que le déclin du taux d'activité des Américaines tient essentiellement «au départ à la retraite des femmes nées entre 1948 et 1967». Au début des années 2000, leur taux d'activité avait atteint un sommet à environ 60 %. Aujourd'hui, il est de 57,8 %.

Par ailleurs, le recul du nombre d'adolescents de 16 à 19 ans sur le marché du travail s'explique par le fait qu'ils demeurent plus longtemps sur les bancs d'école. «Les nouveaux emplois requièrent un niveau d'éducation plus élevé», souligne Kip Beckman. Avant la récession de 2008-2009, leur taux d'activité s'élevait à 40 %, comparativement à 34-35 % aujourd'hui.

Quant au vieillissement de la population, le départ à la retraite de l'ensemble des baby-boomers réduit aussi le bassin de main-d'oeuvre. Une étude du Bureau of Labor Statistics donne une idée de l'ampleur du phénomène à venir. En 1990, les 55 ans et plus représentaient 11,9 % de la population active aux États-Unis. En 2020, ce taux sera de 25,2 %.

Malgré une croissance économique plus faible, les exportations canadiennes continueront d'augmenter aux États-Unis, mais leur part relative diminuera, en raison de la diversification de nos marchés, surtout en Asie. En 2025, nos expéditions sur le marché américain représenteront 68 % des exportations totales du Canada, selon Conference Board. En 2010, elles s'établissaient à 74 %.

LinkedIn : http ://ow.ly/eydGl

@la_monde @francoisnormand

À la une

Bourse: Wall Street termine en hausse, le Nasdaq à un record

Mis à jour à 16:51 | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de Toronto a quant à elle terminé dans le rouge.

Bourse: les gagnants et les perdants du 14 mai

Mis à jour à 17:32 | LesAffaires.com et La Presse Canadienne

Voici les titres d'entreprises qui ont le plus marqué l'indice S&P/TSX aujourd'hui.

À surveiller: Premium Brands Holding, Wesdome et GDI

Mis à jour à 11:14 | Catherine Charron

Que faire avec les titres de Premium Brands Holding, Wesdome et GDI? Voici des recommandations d'analystes.