Énergie : le Québec est bon élève

Publié le 10/09/2011 à 00:00, mis à jour le 08/09/2011 à 09:18

Énergie : le Québec est bon élève

Publié le 10/09/2011 à 00:00, mis à jour le 08/09/2011 à 09:18

Grâce à ses centrales hydroélectriques, Québec maintient un prix très bas pour ses consommateurs d'électricité. Mais contrairement à une croyance répandue, la province reste malgré tout un leader de l'efficacité énergétique au Canada.

En fait, les immeubles ontariens (1,02 gigajoules/m2) et québécois (1,11 gigajoules/m2) affichent les taux d'intensité énergétiques les plus faibles du pays, selon l'Office de l'efficacité énergétique (OEE) du Canada. Le Canada compte 469 000 immeubles commerciaux et institutionnels, consommant 866 millions de gigajoules (GJ) par an, soit l'équivalent de la consommation de 8 millions de ménages.

Les données sont également positives pour la consommation d'énergie dans le secteur résidentiel. Un rapport du même organisme fédéral datant de 2007 place le Québec bon premier dans ce secteur, avec une consommation annuelle moyenne de 95 GJ/ménage, alors que la moyenne canadienne est de 106 GJ/ménage. Et selon des statistiques du ministère des Ressources naturelles et de la Faune, le Québec a connu une croissance annuelle de sa consommation énergétique de 0,84 % entre 1984 et 2009, soit un taux inférieur à celui de l'accroissement de son PIB.

Situation enviable

"Avec ses faibles coûts en matière d'énergie, le Québec est en situation enviable et on pourrait penser que la province n'a pas avantage à pousser les économies d'énergie, mais ce n'est pas le cas. On est en avance par rapport aux autres provinces", signale Éric Le Couédic, directeur de la démarche d'accompagnement industriel en efficacité énergétique de l'Association québécoise pour la maîtrise de l'énergie.

L'ingénieur de formation ajoute que le défi est encore plus grand ici, puisque la rentabilité des projets est souvent difficile à atteindre. "En Europe, par exemple, il est plus facile de faire des profits avec l'énergie solaire, parce que le coût de l'électricité est très élevé. L'efficacité est indéniablement plus payante quand l'énergie coûte plus cher."

Le responsable du Fonds en efficacité énergétique pour les 175 000 clients de Gaz Métro est, lui aussi, plutôt optimiste. "On surveille ce qui se fait dans les autres provinces et ailleurs dans le monde, et le Québec est la province qui se démarque le plus. C'est une fausse impression de croire qu'on est en retard. Il n'y a rien de parfait, mais on fait des progrès", confirme Sylvain Clermont, directeur général de cet organisme créé en 2000 sous l'impulsion de la Régie de l'énergie. L'entreprise gazière y verse 15 millions de dollars par an.

Prudence

Tout en vantant le côté innovateur de ses politiques et programmes, le Bureau de l'efficacité et de l'innovation énergétiques reste prudent. "Il est difficile de faire une comparaison entre le niveau d'efficacité énergétique du Québec et celui des autres provinces ou par rapport à celui observé dans d'autres pays, puisque plusieurs conditions socioéconomiques et climatiques viennent influencer les pratiques de construction et les coûts énergétiques", a indiqué dans un courriel le service des communications de cet organisme lié au ministère des Ressources naturelles.

Mais les progrès sont là. De 2002 à 2006, le nombre de maisons neuves écoénergétiques - soit des maisons qui consomment de 25 à 30 % moins d'énergie que des habitations standard au Canada - a quadruplé, indique un rapport du Conseil des ministres de l'Énergie du Canada. Ce progrès a été possible notamment grâce à des programmes comme Novoclimat, qui subventionne la construction de près de 3 000 maisons écoénergétiques par an au Québec.

"Même si la dernière année montre une nette accélération, cela peut sembler peu pour un programme créé en 1989, alors que 26 000 maisons sont mises en chantier chaque année au Québec. Seulement 1154 entrepreneurs sur les 5000 licenciés y sont formés", note cependant le magazine de l'Ordre des architectes du Québec, Esquisses, dans son édition d'hiver 2010-2011.

"Le nerf de la guerre est de bonifier l'aide financière. C'est la bougie d'allumage pour permettre l'installation à plus grande échelle de technologies innovatrices comme les murs solaires, les panneaux solaires sur les toits ou les récupérateurs de chaleur des eaux de drainage", admet Sylvain Clermont, du fonds de Gaz Métro.

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