La nouvelle Grappe métropolitaine de la logistique et du transport de Montréal permettra aux entreprises d'être plus productives, et rendra du coup l'économie montréalaise plus dynamique et attrayante, affirme la pdg de l'Administration portuaire de Montréal, Sylvie Vachon.
«En augmentant la fluidité dans les transports de marchandises, nous pensons pouvoir attirer des centres de logistique et de distribution», dit la patronne du Port de Montréal, qui a piloté l'élaboration de la grappe. Annoncée au début de 2011, celle-ci sera pleinement opérationnelle à l'été 2013, et c'est Mathieu Charbonneau, ancien directeur général adjoint de l'Association québécoise des Transports, qui la dirigera.
Sylvie Vachon donne l'exemple de Target, le géant américain du commerce de détail, qui vient d'annoncer l'ouverture d'un centre de distribution à Cornwall, en Ontario. Selon elle, Montréal pourrait attirer davantage de projets de cette nature grâce à la nouvelle grappe, qui comprend une trentaine de membres, dont le Canadien National, Transport Robert et le Port de Montréal.
Une meilleure fluidité pourrait aussi inciter des entreprises européennes à passer par le port de Montréal plutôt que par celui de New York pour importer ou exporter des marchandises dans la région de Chicago, par exemple.
Comment faciliter le transport à Montréal ? D'abord en réduisant les délais et en optimisant les déplacements des différents acteurs de l'industrie. Sylvie Vachon donne l'exemple de la collaboration entre le Port de Montréal (qui a son propre réseau ferroviaire) et le CN, qui travaillent davantage ensemble depuis quelques années.
Auparavant, les deux partenaires se parlaient peu. De ce fait, si le CN avait un goulot d'étranglement sur son réseau sillonnant le port, cela pouvait retarder les activités de l'administration portuaire, et vice-versa. Aujourd'hui, les deux partenaires s'aident mutuellement en cas de problème, chacun offrant à l'autre d'utiliser son propre réseau.
«Nous pouvons augmenter la fluidité dans les transports en élargissant ce genre de collaboration à l'ensemble des modes de transport dans la région de Montréal», dit Sylvie Vachon.
Partage de l'information
Jean-Robert Lessard, vice-président marketing et relations publiques chez Transport Robert, souligne qu'un meilleur partage de l'information entre les entreprises de camionnage, le Port de Montréal et les compagnies maritimes pourrait aussi faciliter le transport de marchandises.
«Nous pourrions optimiser nos déplacements sur le site du port si nous savions, par exemple, quand arrive la cargaison par bateau d'un client en provenance de l'étranger, sur quel quai et à quelle heure elle sera déchargée», dit-il.
Sylvie Vachon entrevoit deux autres moyens d'améliorer le transit de marchandises. D'une part, la création de voies réservées aux camions sur certaines routes de la région de Montréal. D'autre part, l'ouverture du dernier tronçon de l'autoroute 30, qui permettra de contourner l'île de Montréal par le sud.
De son côté, le CN pourrait faire des gains de productivité en réduisant les transports inutiles, dit François Hébert, vice-président stratégies réseau. «Si nous transportons par exemple de la marchandise à Chicago, mais que nous revenons avec des conteneurs vides à Montréal, ce n'est pas efficace», dit-il.
Selon lui, la grappe pourrait permettre d'arrimer les besoins en transport de marchandises des utilisateurs du Port de Montréal. Dans son exemple, les conteneurs rapportés à Montréal par le CN pourraient être utilisés, par exemple, par un exportateur américain voulant expédier une cargaison en Europe via le port de Montréal.
Contrer la pénurie de main-d'oeuvre
Les gains de productivité des entreprises du secteur ne se limitent pas à l'optimisation des déplacements. Selon Sylvie Vachon, les différents acteurs pourraient aussi partager leur main-d'oeuvre, cette industrie faisant face à une pénurie de personnel qualifié.
«La création de la grappe pourrait nous amener à partager nos ressources humaines, car nous faisons tous face à la même problématique.» Les entreprises en transport et logistique qui manquent de main-d'oeuvre peinent à offrir leurs services de manière efficace.
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