Des repères dans la jungle boursière

Publié le 08/10/2011 à 00:00

Des repères dans la jungle boursière

Publié le 08/10/2011 à 00:00

Par Carl Simard

En période de turbulences boursières, nombreux sont les investisseurs qui aimeraient tout vendre. Face à une telle situation, le pire serait de paniquer. La solution passe par la mise sur pied de repères qui nous assurent de la qualité des entreprises composant un portefeuille. C'est ce que j'appelle les piliers de l'investissement. Voyons par un exemple concret les fondements de ces principes.

L'exemple d'IBM

L'époque où IBM se spécialisait dans le matériel informatique est bel et bien révolue. Aujourd'hui, c'est surtout la division des logiciels qui génère les plus importantes marges bénéficiaires. Cette société en est un bon exemple, car elle demeure en tout point conforme à nos quatre piliers.

Notre premier pilier vise une performance économique exemplaire. Dans le cas d'IBM, son rendement du capital a été en moyenne de 29 % au cours des cinq dernières années, un chiffre exceptionnel dans un contexte où la plupart des entreprises peinent à réaliser 10 %. Ce qui est plus impressionnant, c'est la stabilité avec laquelle l'entreprise a atteint ce chiffre. En fait, le rendement du capital d'IBM n'a jamais baissé sous les 21 % depuis 2006.

Comme le passé n'est pas garant du futur, nous analysons la nature des avantages concurrentiels de l'entreprise, ce qui en fait notre second pilier. Le plus important avantage d'IBM représente sa culture d'entreprise axée sur un service à la clientèle inégalé. Ses relations d'affaires avec les clients sont à la source d'importants revenus annuels récurrents et fait en sorte qu'IBM demeure indélogeable aux yeux de plusieurs grandes sociétés.

Notre troisième pilier est celui de l'évaluation. Dans le meilleur des mondes, nous voulons acheter une société sous-évaluée. Cependant, les entreprises extraordinaires se négocient rarement à prix d'aubaine. Voilà pourquoi nous sommes plus enclins à acheter des sociétés extraordinaires à prix ordinaire plutôt que l'inverse. IBM colle à cette réalité. Malgré un ratio cours/bénéfice de près de 15, il est facile de voir l'entreprise réaliser d'énormes profits, vu les assises solides de son modèle et le rythme de croissance soutenu de ses opérations. L'évolution rapide des besoins technologiques combinée à une croissance annuelle des flux de trésorerie de 12,5 % nous laisse miroiter un rendement supérieur.

Ce rendement supérieur sera encore plus apprécié s'il permet de récompenser les actionnaires. Notre quatrième pilier vise donc une gestion du capital qui comprendra les rachats d'actions et de dividendes. Une fois ces deux caractéristiques cumulées, les calculs montrent qu'IBM retourne plus de 9 % de sa capitalisation boursière annuellement. IBM doit cette rentabilité supérieure non seulement à la qualité de sa direction, mais également à son bilan financier impeccable. Avec un endettement correspondant à moins de deux années de profits nets, les probabilités que les choses tournent mal demeurent très faibles.

Revenir à la base

En période de crise, lorsque les principes de base de l'investissement sont respectés, il est plus facile de dormir sur ses deux oreilles. Respecter les quatre piliers de l'investissement vous permettra d'acheter des sociétés exemplaires économiquement, à prix raisonnable et dont la prévisibilité des profits est supérieure. Ce sont ces sociétés qui améliorent leurs parts de marchés et jouissent d'une stabilité déconcertante. Suivant ces principes, vos rendements supérieurs ne seront que le reflet de la qualité de vos décisions.

CV

Nom : Carl Simard

Titre : Président

Entreprise : MEDICI Gestion de portefeuille stratégique

LES QUATRE PILIERS DE L'INVESTISSEMENT

Performance économique supérieure

Évaluation à un cours raisonnable

Gestion du capital soutenable

Présence d'avantages concurrentiels

Soumettez vos questions à carl.simard@gpsmedici.ca. Notre chroniqueur y répondra dans les prochains articles.

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