Ce qui inquiète tant chez Bombardier

Publié le 10/03/2012 à 00:00

Ce qui inquiète tant chez Bombardier

Publié le 10/03/2012 à 00:00

Les marchés ont sanctionné sévèrement le titre de Bombardier (Tor., BBD.B) la semaine dernière, à la suite de résultats jugés décevants. Le titre a d'ailleurs reculé de près de 10 % en une seule séance à la Bourse de Toronto.

Le lendemain (2 mars), les principales sociétés de courtage abaissaient leur recommandation aux investisseurs et réduisaient leur cours cible sur 12 mois, souvent de plus de 15 %.

Voici les principaux éléments qui préoccupent les analystes suivant le titre de l'avionneur québécois.

1 Des commandes insuffisantes

Avec la vente de seulement 23 turbopropulseurs (Q-400) et d'un seul avion régional (CRJ) au cours des 12 derniers mois, Bombardier se retrouve avec carnet de commandes d'un niveau «très inconfortable», estime Steve Hansen, de Raymond James, à Vancouver.

Tandis que les jets d'affaires - surtout dans le segment le plus luxueux - continuent de profiter d'une forte demande (le carnet de commandes du Global jouit d'un carnet de 34 mois), la plupart des autres modèles traînent la patte.

C'est le cas notamment du Learjet, dont le carnet de commandes ne lui laisse plus espérer que deux mois de production. Il en va de même des avions de modèle Q400, qui ont actuellement un carnet équivalant à cinq mois de production, et des CRJ, d'un carnet de 13 mois.

Cette situation suggère que les réductions de production des derniers mois seront maintenues plus longtemps qu'on ne l'avait prévu et que, malgré l'optimisme exprimé par la direction, d'autres réductions pourraient survenir, croit M. Hansen.

2 La CSeries se fait attendre

En plus de son carnet de commandes qui reste modeste par rapport à ce que la direction souhaiterait, la capacité de Bombardier de respecter l'échéancier qu'elle s'est fixé pour la CSeries est source d'inquiétude. Cameron Doerksen, de la Financière Banque Nationale, est d'avis que cette inquiétude pourrait commencer à se dissiper si Bombardier parvient en 2012 à réaliser des étapes importantes de ce programme, comme l'assemblage des premiers avions d'essai.

3 Une encaisse qui manque de tonus

Bombardier n'a pas réussi en 2011 à accroître son niveau d'encaisse. Au contraire. L'entreprise devra changer la situation, croit M. Doerksen, afin de convaincre les investisseurs de sa capacité de continuer de financer ses nombreuses nouvelles plateformes.

4 Des marges bénéficiaires trop faibles

Bombardier aura laissé plusieurs analystes perplexes en annonçant, lors de sa conférence téléphonique du 1er mars dernier, une marge bénéficiaire de sa division aéronautique de seulement 5 % en 2012.

Non seulement ce taux est inférieur à celui qu'elle a obtenu pendant son année financière 2011 (5,8 %), mais il est également bien inférieur aux prévisions de la grande majorité des analystes. Hilda Maraachlian, de UBS Securities, s'attendait à une marge bénéficiaire de 8,3 %.

Une explication a été avancée par l'analyste David Tyerman, de Canaccord Genuity : l'impact des coûts de fonctionnement (fixes) sur une année qui s'annonce faible en production.

5 Vents contraires

D'autres vents contraires inquiètent. Par exemple, le risque d'une baisse de production des jets régionaux, un nouveau renforcement du huard et une croissance des dépenses attribuables aux régimes de retraite.

Tandis que les jets d'affaires continuent de profiter d'une forte demande, la plupart des autres modèles traînent la patte.

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