«Ce qui est dangereux, c'est le futur !»

Publié le 20/04/2013 à 00:00

«Ce qui est dangereux, c'est le futur !»

Publié le 20/04/2013 à 00:00

Par S.D.

La mine souterraine Goldex, près de Val-d'Or, survivra aux problèmes de tassement de sol ayant forcé sa fermeture en octobre 2011. Son propriétaire Agnico-Eagle a approuvé l'été dernier des dépenses de 100 M$ pour retaper la mine, dont la production devrait reprendre en 2014. Mais le directeur de la mine, Marc Moffette, le dit d'entrée de jeu : «si un régime de redevances établi à 5 % de la valeur brute avait été en vigueur à ce moment-là, la direction aurait abandonné le projet».

C'est que Agnico-Eagle ne fait plus de projet dont le taux de rendement interne après impôt est inférieur à 15 %. Avec le régime de redevances actuellement en vigueur au Québec et l'or à plus de 1 600 $ US l'once, Goldex se qualifiait de justesse. Les coûts comptants (en incluant la production et le capital, mais en excluant l'exploration et les impôts) s'élèvent à 1 200 $ l'once. Mais elle ne se serait pas qualifiée si la proposition initiale du Parti québécois avait été en vigueur. Et tant qu'on n'aura pas la proposition finale du gouvernement Marois, on n'est sûr de rien. La récente chute du cours de l'or, sous les 1 400 $ US l'once, jette de l'ombre sur les projets aurifères.

«Nous n'abandonnerons pas le projet maintenant, assure Marc Moffette, lors d'une entrevue sur le site. Nous nous sommes engagés envers nos travailleurs et avons entrepris les travaux. Mais ce qui est dangereux, c'est le futur.»

Lors de sa fermeture, Goldex comptait plus de 1,5 million d'onces d'or en réserves prouvées et probables, de même que 472 000 onces de ressources indiquées et 1,4 M d'onces présumées. On la considérait comme l'une des mines ayant le plus faible coût de production. On estimait sa durée de vie à 10 ans.

Mais la zone effondrée ne peut plus être minée. Trop dangereux. Et les deux nouvelles zones sur lesquelles la société mise maintenant ne contiennent que 300 000 onces de réserves - soit 80 % de moins qu'avant la suspension de la mine, pour une durée de vie réduite à trois ans et demi.

Goldex a prévu explorer d'autres zones qui pourraient allonger cette durée de vie. Elle entend publier une étude de préfaisabilité sur ces zones d'ici fin 2013. «Mais nos prochains calculs devront être établis en fonction du nouveau régime», explique M. Moffette. Et ils devront offrir un taux de rendement interne (TRI) après impôt de 15 %.

Citant des chiffres fournis par Agnico-Eagle, M. Moffette mentionne qu'en vertu du régime actuel, un TRI de 15 % peut être obtenu au Québec si une mine réalise un TRI avant impôts de 30 %. Mais un futur régime établissant des redevances de 5 % exigerait un TRI avant impôts de 40 % plutôt que de 30 %.

Comparativement à d'autres juridictions où Agnico-Eagle est présent, soit l'Ontario, la Finlande et le Mexique, cet objectif est deux fois plus difficile à atteindre. En effet, dans ces autres juridictions, il ne faut que 20 % de TRI avant impôts pour arriver à un TRI après impôts de 15 %.

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