"C'est une période propice pour revoir les façons de faire"

Publié le 21/03/2009 à 00:00

"C'est une période propice pour revoir les façons de faire"

Publié le 21/03/2009 à 00:00

Par Alain Duhamel

Bien qu'ils soient encore assez épargnés par la récession, les transformateurs alimentaires auraient tort de rester les bras croisés.

Jacques Légaré, pdg du Conseil de la transformation agroalimentaire et des produits de consommation (CTAC), les invite au contraire à repenser leur développement. Selon lui, ils ont tout intérêt à innover dans leurs procédés et leurs produits et à trouver des façons de pendre de l'expansion ici à l'étranger. Jacques Légaré répond à nos questions.

Journal Les Affaires - Le thème du congrès du CTAC, qui a lieu du 20 au 22 mars à Québec, est "Zone de turbulence en vue, soyez créatifs". Pourquoi avoir choisi ce thème ?

Jacques Légaré - Nous faisons référence à la crise économique qui touche presque tous les secteurs, la transformation mais aussi les services alimentaires et la restauration. Il y aura certainement des répercussions sur l'ensemble du secteur. Pour assurer leur rentabilité, pour affronter la concurrence sur nos marchés, nos industriels doivent être à l'affût de tout changement et y faire face de façon créative.

JLA - En période de crise, les industriels ne seront-ils pas tentés de reporter leurs investissements ?

J.L. - Pour l'instant, dans le secteur de la transformation, nous ne ressentons pas encore les effets de la crise, sauf par l'augmentation du coût des intrants. Les secteurs de la restauration et des services alimentaires la subissent davantage. Ce n'est pas le temps transformation alimentaire dossiers

de ralentir l'investissement, bien au contraire. Les industriels doivent profiter des programmes gouvernementaux pour mettre à niveau leur entreprise, revoir l'infrastructure de transformation. C'est une période propice pour innover, repenser nos façons de faire et nos modèles d'entreprise.

JLA - Qu'entendez-vous par revoir les modèles ?

J.L. - Nous avons un tissu industriel composé de petites entreprises (90 % de nos entreprises ont moins de 100 employés). Elles se trouvent dans de beaux créneaux, mais la montée de la concurrence et la mondialisation des marchés font en sorte qu'elles devront envisager d'autres moyens de grandir. Elles doivent envisager de s'étendre à l'étranger, donc repenser leur modèle d'entreprise afin d'être en mesure de saisir la croissance de la demande dans le monde.

JLA - Allons-nous vivre une période d'acquisitions, d'alliances et de fusions ?

J.L. - C'est inévitable. Nous avons des modèles comme Saputo, qui s'étend à l'étranger, et Bonduelle, qui vient de s'implanter ici et qui, tout en maintenant des emplois au Québec, nous apporte une vision internationale de l'entreprise. On verra de plus en plus de fusions et d'alliances de cette nature chez les entreprises qui aspirent à avoir une présence à l'étranger. Nous avons dépassé l'exportation de produits; nous sommes à l'ère de l'exportation du savoir.

JLA - Nos entreprises sont petites. Deviennent-elles des proies faciles ?

J.L. - On a beaucoup de demandes d'investisseurs qui souhaitent venir sur nos marchés. Effectivement, il y a de belles entreprises familiales qui se préoccupent de leur relève. Je ne dirais pas qu'elles deviennent des proies, mais elles sont des occasions d'affaires intéressantes qui peuvent continuer de croître et de créer de l'emploi ici. Ce sont des occasions, c'est une réalité que nous ne pouvons ignorer et on le sent. Même à l'intérieur du Canada, nos entreprises ont réalisé beaucoup d'acquisitions et se sont agrandies en installant des usines dans d'autres provinces.

JLA - Avons-nous assez de ressources en capital de risque pour faire cela ?

J.L. - Le capital de risque est présent sous plusieurs formes. Ce qui demeure difficile dans le secteur alimentaire, ce sont les conditions d'accès à ces capitaux. Les marges en transformation alimentaire ne sont pas les mêmes qu'en aéronautique ou que dans d'autres secteurs, non plus que la capacité de payer.

Si les entreprises qui détiennent du capital peuvent offrir des produits de financement intéressants à nos industriels, il est certain qu'il y aura des transactions intéressantes qui se réaliseront. Oui, il y a du capital de risque disponible malgré la crise économique; nos partenaires nous le disent toutes les semaines.

JLA - Vous avez déjà déploré que, dans les milieux financiers, la transformation alimentaire subissait une certaine forme de discrimination de la part des institutions financières. Est-ce encore le cas ?

J.L. - Cela s'est atténué parce qu'il y a de beaux projets qui se mettent en place. Le secteur de la transformation alimentaire est un secteur sûr et en croissance constante. Alors, les prêteurs peuvent accepter des taux de rendements moins gourmands parce qu'il y a des garanties plus intéressantes.

alain.duhamel@transcontinental.ca

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