Bourse : les 10 étoiles québécoises de la décennie

Publié le 25/06/2011 à 00:00

Bourse : les 10 étoiles québécoises de la décennie

Publié le 25/06/2011 à 00:00

Par Dominique Beauchamp

Elles s'appellent Osisko, Metro, SNC ou encore Reitmans. À priori, rien ne les réunit. Pourtant ces entreprises ont toutes un point en commun: elles ont rapporté beaucoup aux investisseurs au cours de la dernière décennie.

Dix entreprises québécoises membres de l'indice S&P/TSX ont procuré de généreux rendements financiers à leurs actionnaires, au cours des 10 dernières années.

Inscrite à la Bourse de Toronto depuis novembre 2007, la société minière Corporation minière Osisko remporte même la palme de la meilleure performance de toutes les entreprises canadiennes de l'indice torontois, avec un rendement époustouflant de 27 840 %. Non loin derrière, la québécoise Semafo, qui produit de l'or au Burkina Faso, a affiché un rendement de 1 832 %.

Ces deux sociétés ont profité au maximum de la puissante poussée des prix de l'or, qui a amorcé un long mouvement haussier après l'implosion de la bulle techno en 2001. Son cours a explosé de 264 à 1 526 $ US l'once depuis janvier 2001.

" Il n'y a aucun doute que la flambée de l'or a donné une valeur économique au gisement Canadian Malartic d'Osisko, malgré sa faible teneur en or. Ni Barrick Gold, ni Mines McWatters n'avaient pu le mettre en valeur avant. McWatters a fait faillite en 2004 ", se souvient Stéphane Gagnon, gestionnaire de portefeuille au Fonds des professionnels.

Quant à Semafo, dont toutes les mines d'or sont établies en Afrique, son action a retrouvé le cours qu'elle avait en 1996, rappelle Christian Godin, gestionnaire de portefeuille chez Placements Montrusco Bolton.

Les autres championnes du rendement figurant au palmarès ont réussi à se démarquer sans profiter d'un vent aussi favorable. Leur rendement élevé provient en grande partie de la réalisation de leur stratégie dans des industries très concurrentielles ou arrivées à maturité, nous ont tous dit sept financiers consultés.

" Les dirigeants sont les responsables de la valeur ajoutée. Leur réussite ne provient pas du tout d'une vague montante. Leur dénominateur commun est la bonne exécution. C'est beau d'avoir une vision. Encore faut-il la mettre en oeuvre ", fait remarquer Pierre Bernard, gestionnaire de portefeuille indépendant.

" J'ajouterais que, dans l'ensemble, les têtes dirigeantes de ces entreprises ont gagné le respect des investisseurs, au fil du temps, à force de ténacité et de discipline ", soutient M. Godin.

La capacité de ces entreprises à réaliser des acquisitions et à bien intégrer les sociétés acquises pour améliorer leur rentabilité a aussi beaucoup à voir avec leur performance en Bourse, dit en outre Marc L'Ecuyer, gestionnaire chez Cote 100.

" SNC-Lavalin, Canadien National, Groupe Saputo et Vêtements de sport Gildan ont ceci en commun. Ce sont de bons répartiteurs de capital qui complètent leur croissance interne par des acquisitions ciblées quand l'occasion se présente. SNC, CN et Saputo ont aussi offert des dividendes croissants à leurs actionnaires, alors que Gildan vient d'en instaurer un. Il y a dans leur constance une recette gagnante ", dit Mark Pugsley, vice-président, gestion de portefeuille d'actions, chez Investissements Standard Life.

Plusieurs entreprises du palmarès ont réalisé des transactions charnières qui ont propulsé la croissance de leurs revenus, tout en améliorant leurs marges.

Ainsi, Reitmans a acquis Modes Shirmax, Alimentation Couche-Tard a mis la main sur l'américaine Circle K et Metro a absorbé l'ontarienne A & P Canada, énumère Marie-Ève Savard, gestionnaire de portefeuille chez Investissements Standard Life.

" Ces trois entreprises ont aussi fait preuve de rigueur dans leurs acquisitions et leur exploitation courante. Elle ont su bâtir sur de bonnes fondations ", dit-elle.

Douzième transformateur laitier du monde, Groupe Saputo a conclu au moins 17 acquisitions depuis 2000. En 10 ans, Saputo s'est hissé au premier rang canadien de son industrie et a percé les marchés argentins, européens et américains.

Depuis 1998, le camionneur TransForce a pour sa part diversifié ses marchés et la nature de ses activités grâce à 120 acquisitions. Aujourd'hui, il offre ses services de camionnage, de transport de colis et de courrier ainsi que de logistique partout en Amérique du Nord.

Si on étend le classement à toutes les entreprises de la Bourse de Toronto et non pas seulement à l'indice S&P/TSX, quatre autres québécoises brillent par leur rendement. En effet, le restaurateur Groupe MTY, le fabricant de traverses de bois Stella-Jones, le détaillant de meubles Groupe BMTC et la chaîne de magasins de vêtements pour femmes Le Château ont tous procuré un rendement total de 1 000 % et plus, pour les 10 années terminées le 14 juin.

Si on inclut les fiducies de revenu au classement, le Fonds immobilier Cominar se démarque avec un rendement total de 333 %.

dominique.beauchamp@transcontinental.ca

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