Bernard Landry prêche pour la productivité

Publié le 01/12/2012 à 00:00

Bernard Landry prêche pour la productivité

Publié le 01/12/2012 à 00:00

L'ancien premier ministre et ministre des Finances, Bernard Landry, est formel, la productivité «doit nous sauver». «Ça ne va pas assez vite, c'est l'heure du réveil», clame-t-il.

M. Landry a clairement fait part de son intérêt pour la question de la productivité il y a quelques semaines, devant le Conseil interprofessionnel du Québec. Il a alors lancé que «le culte de la productivité au Québec doit égaler l'intérêt que suscitait l'Église catholique en 1925».

«C'est une image forte, et je l'ai utilisée parce que je crois profondément que la productivité, qui nous a sauvés dans les 50 dernières années, doit nous sauver dans les années qui viennent», explique-t-il en entrevue quelques jours plus tard.

Le déclin démographique mènera inévitablement à des pénuries de main-d'oeuvre, rappelle celui qui est actuellement professeur à l'École des sciences de la gestion de l'UQAM.

«Les baby-boomers s'en vont, et ceux qui les remplacent ne sont pas aussi nombreux. Comment faire pour maintenir notre niveau de vie ? pour maintenir notre produit national brut ? Tout simplement en valorisant davantage chaque heure travaillée. Il faut que chaque heure de présence au travail produise une valeur ajoutée qui permette de payer de hauts salaires, de maintenir notre niveau de vie et de garder le Québec prospère.»

Il donne un exemple simple à comprendre.

«Le travailleur du textile qui gagnait 12,50 $ l'heure, on l'a perdu, en général, à cause de la concurrence de la Chine et tout ce que vous voudrez. Mais si son fils est dans l'aérospatiale, à 40 $ l'heure, ça veut dire qu'un fils gagne plus que quatre pères.»

«Pas 50 heures par semaine»

Pour M. Landry, il n'est pas question, lorsqu'on parle de productivité, de travailler plus fort ou plus longtemps.

«Il ne s'agit pas de travailler 50 heures par semaine. Autrefois, on parlait de productivité, et les syndicats disaient : "Ils veulent nous conduire au burnout." Ce n'est pas ça du tout.

«Les heures hautement valorisées sont souvent plus faciles pour les travailleurs, parce que c'est avec des équipements sophistiqués très coûteux, et c'est avec une formation en fonction de ces équipements complexes. Tout ça ne rend pas le sort des employés plus pénible, au contraire.»

Comme ministre des Finances, en 1997, M. Landry avait joué un rôle important dans l'arrivée d'Ubisoft au Québec. Quinze ans plus tard, il aime citer l'entreprise en exemple. «Travailler chez Ubisoft, allez voir, c'est très amusant.»

Un devoir pour les entrepreneurs

C'est d'ailleurs aux entrepreneurs, plus qu'aux employés, qu'incombe la tâche d'augmenter la productivité québécoise, selon l'ancien premier ministre.

«Un entrepreneur a le devoir d'avoir les meilleurs équipements possible et de chercher la meilleure productivité possible. Les entreprises doivent acheter des équipements de pointe. Qu'on les invente ici, fantastique ; qu'on les achète en Allemagne, peu importe. Il faut qu'ils soient aux mains des travailleurs.

«D'autant plus qu'actuellement, notre dollar est fort par rapport au dollar américain. Qu'on aille acheter de l'équipement aux États-Unis ! Même l'euro a un peu vacillé, alors on peut aussi aller l'acheter en Allemagne.»

M. Landry note que deux des pays les plus productifs du monde sont les États-Unis, «nos voisins du Sud», et la France, «nos voisins culturels».

«Qu'on pige dans l'expérience américaine et l'expérience française, qui sont à notre portée toutes les deux, et qu'on monte notre productivité.»

Notre vidéo sur productivite202020.com

Les Québécois doivent devenir plus productifs... pour des journées de travail moins essoufflantes, explique Bernard Landry dans une entrevue à la caméra.

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