IA : à la recherche d'effets positifs


Édition du 08 Octobre 2016

IA : à la recherche d'effets positifs


Édition du 08 Octobre 2016

Par Alain McKenna

[Photo : 123RF/faithie]

Montréal, une Silicon Valley «socialement responsable» ? Ça compte beaucoup aux yeux de Yoshua Bengio, le chercheur de l'Université de Montréal souvent perçu comme le cerveau derrière l'intelligence artificielle (IA) à Montréal. «On désire orienter la recherche vers des applications qui seront bénéfiques à la société, qui ne serviront pas seulement à générer des profits ou à éliminer des emplois, dit-il. Car on sait que ça aura un impact en ce sens.»

Au début de septembre, Wal-Mart a supprimé 7 000 postes administratifs aux Etats-Unis pour les remplacer par des systèmes automatisés. Uber, qui teste des véhicules autonomes à Pittsburgh, compte remplacer ses chauffeurs par des robots aussi rapidement que dans cinq ans. Dans le secteur du transport seulement, selon les chiffres du U.S. Bureau of Labor Statistics, ce sont 4,1 millions d'emplois qui pourraient disparaître d'ici 10 ans si la voiture autonome voyait le jour.

Ça a du bon : la firme Gartner estime que, d'ici 2024, 10 % de tous les emplois dangereux seront automatisés. Mais quand même : rendre cela «socialement positif» sera tout un défi... «Il y a des enjeux éthiques. Les emplois perdus seront ceux qui se situent au bas de l'échelle. Est-ce que le revenu minimum garanti serait une solution ? On en discute beaucoup entre chercheurs.»

Cela dit, les découvertes menant à l'automatisation des tâches somme toute répétitives peuvent servir dans différents contextes. Les systèmes qui remplacent le conducteur d'une voiture sont les mêmes que ceux utilisés par Joëlle Pineau, directrice du laboratoire Reasoning and Learning de l'Université McGill, dans la création d'un fauteuil roulant entièrement autonome.

En conférence à l'Université de Montréal, au début de l'automne, la spécialiste de l'apprentissage machine expliquait, aux côtés de Yoshua Bengio et de Yann LeCun, la façon dont la technologie peut avoir des débouchés bénéfiques : les robots qui prennent d'assaut des entrepôts et des chaînes de distribution peuvent devenir des robots compagnons transportant les effets d'humains en déplacement. Les algorithmes reconnaissant personnes et objets sur des photos dans Facebook expliqueront ces mêmes photos aux gens souffrant d'une déficience visuelle.

«En finance, dans le jeu vidéo et en médecine aussi, on voit les bénéfices de l'IA : on a développé des systèmes capables de s'adapter à l'évolution de la maladie, patient par patient, qui peuvent ainsi offrir des traitements personnalisés plus efficaces», concluait Joëlle Pineau.

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