Des brèches technos dans la barrière des langues


Édition du 28 Février 2015

Des brèches technos dans la barrière des langues


Édition du 28 Février 2015

Vasco Pedro, pdg d’Unbabel.

Détenteur d'un doctorat en technologies linguistiques de Carnegie Mellon, l'entrepreneur d'origine portugaise a vite constaté les limites de la traduction automatique. Ainsi, Unbabel retient les services d'environ 16 000 traducteurs, pour la plupart sans expérience, qui gagnent entre 8 et 18 $ de l'heure pour réviser des traductions automatiques à partir de leur téléphone.

Unbabel permet ainsi à quiconque de faire traduire un texte, peu importe sa longueur, pour aussi peu que 3 cents par mot. Grâce à de tels tarifs, Vasco Pedro espère convaincre les PME de commencer à offrir un service à la clientèle multilingue. Entre autres initiatives, Unbabel offre maintenant un module pour l'application de service à la clientèle Zendesk, de manière à permettre à ses utilisateurs de servir leurs clients dans plusieurs langues. «Un courriel de 80 mots mettra environ 10 minutes à être traduit sur Unbabel», fait valoir Vasco Pedro.

Une barrière à la croissance et à l'innovation

La barrière des langues agit comme un frein économique majeur. C'est du moins la conclusion à laquelle est parvenu le chercheur britannique James Foreman-Peck, de la Cardiff Business School. Selon le professeur d'économie, le manque de connaissances linguistiques des exportateurs anglais coûterait au Royaume-Uni quelque 92 milliards de dollars par année.

Pour l'Ontarien Anthony Lee, pdg du service en ligne de traduction d'articles scientifiques MyKnowtions.com, la barrière des langues ne fait pas que freiner la circulation des produits et des services. En empêchant les articles scientifiques de circuler d'un groupe linguistique à l'autre, elle freine aussi la circulation des idées, et, de ce fait, retarde littéralement le progrès technologique. «Les investissements en R-D annuels en Asie dépassent ceux de l'Ouest depuis 2009, et les publications asiatiques sont loin d'être toutes traduites, fait valoir Anthony Lee. Et c'est sans parler des brevets.»

Créée en 2013, la plateforme MyKnowtions.com ne recourt pas à la traduction automatique, mais permet aux humains qui effectuent le travail de collaborer en ligne plus efficacement.

Sur MyKnowtions.com, chaque mandat est ainsi attribué à six chercheurs, qui sont la plupart du temps des étudiants bilingues au doctorat. «Présentement, et au moins pour les 10 prochaines années, je pense que les humains vont être au centre des processus de traduction, soutient Anthony Lee. Le rôle du logiciel, selon moi, sera avant tout de permettre aux traducteurs de faire leur travail plus rapidement.»

37: La taille du marché des services et des technologies linguistiques aurait atteint 37 milliards de dollars américains en 2014. Source : CSA Research

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