Steve Jobs, lors du lancement du service iCloud en juin dernier. Photo : Bloomberg
La démission du président et chef de la direction d'Apple, Steve Jobs, ne crée pas d'inquiétudes chez les analystes.
Cepandant, les analystes de Crédit Suisse ont quand même émis certaines réserves quant à la capacité d'innovation chez Apple à long terme – le côté opérationnel n'est pas remis en cause par Crédit Suisse – et BMO Marchés des capitaux a revu à la baisse son cours cible.
« Même si la nouvelle peut plomber l'action à court terme, nous pensons que le modèle d'affaires de la compagnie est fait pour durer », a affirmé Mark Moskowitz chez J.P. Morgan, qui recommande toujours de surpondérer le titre. Comme d'autres, il pense que la valeur actuelle de l'action anticipait déjà un changement de direction chez Apple.
« Steve Jobs a souffert de problèmes de santé importants et a été en congé de maladie depuis janvier. En conséquence, sa démission n'est pas complètement une surprise, et nous croyons qu'Apple a un plan de transition en place », a souligné pour sa part T. Michael Walkley, de Cannacord Genuity. Il conserve sa recommandation d'achat et maintient Apple sur sa liste de choix.
La nomination de Tim Cook en tant que président et chef de la direction est aussi très bien perçue. En plus du fait qu'il a occupé l'intérim à plus d'une reprise lors des départs de Steve Jobs, M. Cook est un vétéran dans l'entreprise, tout comme la plupart de l'équipe de direction qui va l'entourer, soulignent Crédit Suisse et Canaccord, sans oublier qu'il est un expert en matière de chaîne d'approvisionnement.
Malgré tout, Keith Bachman chez BMO Marchés des capitaux voit un impact négatif au départ de Steve Jobs, même si d'une part, ce dernier a institutionnalisé un processus de création de produits optimisé et bien compris à l'interne, en plus d'attirer de brillants esprits dans l'entreprise. Ce dernier ne change même pas ses prévisions quant au bénéfice jusqu'en 2012, mais croit que l'action se négociera à un ratio coût/bénéfice plus faible (entre 13 et 14 fois les bénéfices à l'avenir, contre 14 à 15 fois les bénéfices auparavant). Il a baissé son cours-cible de 465 à 445 $ US.
De leur côté, l'équipe d'analystes dirigée par Kulbinder Garcha chez Crédit Suisse pense que le véritable risque vient du fait que pour maintenir sa croissance actuelle, Apple a besoin de constamment innover. « À ce chapitre, l'influence de Steve Jobs ne peut être sous-estimée », ont-ils commenté. Cependant, les produits en place permettent de maintenir les succès actuels jusqu'en 2013-2014, pensent-ils, et ils entrevoient une croissance des revenus de 49 % et des bénéfices de 53 % pour les deux prochaines années.
Les recommandations des analystes consultés :
Crédit Suisse : Surperformance, avec un cours-cible de 500 $ US (inchangé).
Canaccord Genuity : Acheter, avec un cours cible de 515 $ US (inchangé).
BMO Marchés des capitaux : Surperformance, avec un cours cible de 445 $ US (auparavant surperformance, avec un cours cible de 465 $ US).
J.P Morgan : Surpondérer, avec un cours-cible de 525 $ US (inchangé).
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