Taiga a généré des revenus de 1,7 M$ au premier trimestre, comparativement à 141 000 $ à la même période l’an dernier. (Photo: 123RF)
Moteurs Taiga envoie les premiers signes d’une accélération «progressive» de sa production. La direction du fabricant de motoneiges et de motomarines électriques estime qu’elle sera en mesure d’atteindre la cadence prévue d’ici la fin de l’année, un élément crucial à sa stratégie.
L’entreprise montréalaise a livré 59 véhicules au premier trimestre et en a produit 96, selon les résultats trimestriels dévoilés lundi. Depuis le début de l’année, elle en a produit 222, en date du 12 mai.
Après avoir annoncé, en mars, l’obtention d’une aide d’urgence d’Investissement Québec et Northern Private Capital de plus de 40 millions de dollars (M$), Taiga doit maintenant démontrer aux investisseurs que sa stratégie est viable à long terme en augmentant progressivement sa cadence de production.
La société prévoit livrer 1700 à 1900 véhicules en 2023, selon ses prévisions révisées en mars. Elle prévoyait auparavant en livrer 2500 à 3000.
Le président et chef de la direction et cofondateur, Samuel Bruneau, a réitéré ces objectifs lors d’une conférence téléphonique avec les analystes financiers. «Nous sommes confiants compte tenu de l’accélération récente de notre cadence de production. Nous avons fait un grand bond dans les derniers mois, en passant d’une production unitaire à un nombre plus important aux alentours d’une centaine par mois.»
Samuel Bruneau s’attend à ce que la production augmente chaque trimestre de l’année 2023. L’entreprise prévoit alterner entre la production de motoneiges et motomarines afin de suivre la demande saisonnière.
Taiga progresse sur la chaîne de production, mais il faudra une avancée significative au deuxième semestre pour atteindre les objectifs de l’année, croit l’analyste Cameron Doerksen, de Financière Banque Nationale. «Nous préférons rester prudents avec nos prévisions avec 1454 véhicules livrés en 2023.»
Situation financière
Taiga estime avoir suffisamment de liquidités pour exécuter son plan d’entreprise en 2023. En plus de l’aide d’urgence, annoncée en mars, elle a obtenu un financement additionnel de 6,6 millions $, à la fin avril, de la part des mêmes partenaires, soit d’Investissement Québec et Northern Private Capital.
Au 31 mars, la société disposait d’une trésorerie de 40,5 M$. La valeur de ses stocks avait augmenté à 24,3 M$, comparativement à 20,8 M$ au 31 décembre.
Questionné sur le sujet, le chef des finances, Éric Bussière, prévoit que la société aura suffisamment de liquidité sur un horizon de 12 à 18 mois. «Nous prévoyons générer des revenus au cours de l’année, et ce n’est pas un montant insignifiant qui va rentrer. Ça va augmenter nos liquidités en transformant nos stocks en argent. Nous savons que nous avons beaucoup de stocks pour notre volume de production. Nous allons optimiser nos stocks en 2023 et au début de l’année 2024.»
Cameron Doerksen croit que la production ne sera pas suffisante pour autofinancer les activités et que l’entreprise devra trouver de nouvelles sources de financement en 2024. «Taiga devra augmenter sa production bien au-delà des seuils de 2023 pour atteindre une marge bénéficiaire brute positive. Notons que sa capacité de production est estimée à 8000 unités par année.»
Les précommandes de l’entreprise atteignent 3185 unités au premier trimestre, contre 3222 trois mois plus tôt.
Taiga a généré des revenus de 1,7 M$ au premier trimestre, comparativement à 141 000 $ à la même période l’an dernier.
La société a toutefois enregistré une perte nette de 14 M$ par rapport à une perte de 9,2 M$ à la même période l’an dernier.
L’action de Taiga gagnait 5 cents, ou 4,35%, à 1,20 $ à la Bourse de Toronto en après-midi.
