Urgences-santé en mode d'urgence formation

Publié le 22/06/2009 à 19:54

Urgences-santé en mode d'urgence formation

Publié le 22/06/2009 à 19:54

Par lesaffaires.com

Le milieu des services ambulanciers de la métropole n'échappe pas aux grands changements démographiques qui bouleversent le Québec.


D'ici cinq à sept ans, Urgences-santé, responsable de l'ensemble des soins préhospitaliers et interétablissements des territoires de Laval et de l'île de Montréal, s'attend à ce qu'entre 30 à 40 % des gestionnaires partent à la retraite.

Ce refrain est connu au Québec. À la différence, par contre, que le choc démographique survient à un moment où la profession d'ambulancier connaît une transformation profonde, explique Pierre Lemarier, directeur des ressources humaines d'Urgences-santé.

Au nombre de ces transformations, les ambulanciers devront dorénavant décrocher un diplôme collégial à la suite d'études de trois ans avant de pratiquer leur métier.

Autrefois, pour devenir ambulancier, il suffisait d'une formation de 150 à 850 heures. C'est fort de ce bagage que la majorité du personnel de première ligne d'Urgences-santé a été engagé lors des deux dernières grandes vagues d'embauche, en 1984 et 1991.

Chocs des cultures et des générations

En moyenne, ces techniciens-ambulanciers cumulent une expérience de travail de 27 ans et sont âgés de 49 ans. L'organisation traîne, de plus, un passé de relations patronalessyndicales marquées par la confrontation.

C'est dans ce contexte particulier que les cohortes de nouveaux diplômés du collégial, mieux formés à tous les niveaux, feront leur entrée sur le marché du travail cet été. Ce qui n'ira pas, craint-on, sans provoquer un changement de culture, si ce n'est des frictions au sein de l'organisation. « Les gestionnaires devront jongler en même temps avec les demandes de congés parentaux et les départs à la retraite ! dit M. Lemarier. Ce sont là des problèmes que nous n'avions presque jamais à gérer auparavant. »

Autre difficulté : comment la direction conciliera-t-elle les requêtes des plus jeunes demandant des horaires favorisant la conciliation travail-famille, avec les demandes des plus expérimentés, désireux de tirer avantage de leur ancienneté ?

Microprogramme universitaire pour outiller les gestionnaires

Pour toutes ces raisons, la direction a jugé urgent de se préparer tout de suite au départ à la retraite d'un nombre important de gestionnaires, en formant la relève. Au même moment, elle a voulu mieux outiller les gestionnaires aux nouveaux problèmes auxquels l'organisation sera confrontée.

Avec ces deux objectifs en tête, Urgencessanté s'est tournée vers l'Université Laval, qui a adapté un microprogramme universitaire de 18 crédits conçu à l'intention des cadres du réseau de la santé.

Ce cours donné sur les lieux de travail, à raison de deux jours de formation par mois, pendant 22 mois, est assorti du soutien d'un coach et de séjours de remplacement (à l'occasion de vacances ou d'absence prolongée) dans des postes de gestion.

Deux cohortes ont déjà vécu l'expérience, qui se révèle une réussite, selon M. Lemarier. En 2007-2008, 21 travailleurs ont suivi la formation. L'année suivante, le nombre de candidats a été réduit à 13. « Les employés apprécient qu'on se soucie de leur développement. Nous n'avons eu que des commentaires positifs jusqu'à maintenant », dit-il.

Le programme à l'intention des travailleurs occupant déjà un poste de gestion a également été conçu par la direction générale de la formation continue de l'Université Laval. Plus court, ce programme les occupera deux journées par mois, pendant huit mois, à compter de septembre.

Urgences-santé espère y intéresser une quinzaine de ses cadres actuels.« On ne voulait pas donner l'impression aux gestionnaires en place qu'on cherchait à les remplacer. Ces gens-là, on ne veut pas s'en départir; on veut les aider à se développer le mieux possible pour faire face aux nouveaux défis qui les attendent. »

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