Relève. La crise du leadership est partout, dit un universitaire.
Un trop grand nombre de dirigeants s'attendent à ce que le dossier du développement du leadership soit pris en charge par les services des ressources humaines, déplore Alex Vincent, conseiller principal de Knightsbridge, en commentant les résultats du sondage CROP-Les Affaires-Knightsbridge.
Or, c'est exactement ce qu'il faut éviter, dit-il. « C'est le genre de dossier que les gestionnaires doivent absolument s'approprier. Les RH viennent en appui, mais ne sont que des partenaires de la démarche, pas leur moteur. »
Selon le titulaire de la Chaire de leadership Pierre-Péladeau à HEC Montréal, Laurent Lapierre, la réalité est probablement moins catastrophique qu'elle ne le paraît. Mais, dit-il, la crise du leadership n'est pas le lot que des organisations. « La crise se vit dit-il, dans les familles, dans les écoles, partout. »
Manque de recul
Alain Giguère, de CROP, estime que le contexte amène les organisations à être trop centrées sur le court terme et à oublier le long terme. Par exemple, seulement 18 % des répondants disent « tenir compte des besoins des employés pour élaborer des plans de relève ». « Ce résultat est déprimant. Lorsqu'on connaît le fossé de valeurs qui sépare les générations de dirigeants et d'employés, ce constat est abominable », affirme-t-il.
« Les gens savent qu'ils doivent agir. Mais ils ne savent par où commencer, ajoute M. Vincent. Il suffit parfois d'un investissement d'une heure ou deux par semaine pour enclencher la démarche, poursuit-il. Finalement, cela ne coûte souvent pas plus cher d'entreprendre une démarche systématique, réfléchie et délibérée que de laisser les événements dicter nos actions. »