La vague de suicides qui secoue la France devrait sonner l'alarme au Québec

Publié le 17/09/2009 à 17:10

La vague de suicides qui secoue la France devrait sonner l'alarme au Québec

Publié le 17/09/2009 à 17:10

Par lesaffaires.com
Détresse professionnelle. Vingt-trois employés de France Télécom se sont enlevé la vie depuis février 2008.

La crise économique a fait son lot de vicitmes dans l'Hexagone. Renault, Électricité de France, PSA Peugeot Citroën, banques... Les suicides se multiplient dans ces grandes entreprises françaises. À France Télécom seulement, 23 employés se sont enlevé la vie depuis février 2008.Pire : au début du mois, trois tentatives de suicide ont eu lieu en une semaine dans les locaux mêmes du géant des télécommunications, dont une s'est soldée par la mort de l'employé en détresse. Le 13 juillet, à Marseille, un cadre a expliqué dans une lettre que " le travail est la seule cause " de son suicide avant de mettre fin à ses jours.

Mises à pied massives, relocalisations, mauvaises relations avec les patrons... L'ambiance est tellement mauvaise chez France Télécom que le ministre du Travail a rencontré le pdg de l'entreprise, Didier Lombard. Ce dernier s'est engagé à adopter des méthodes de gestion " plus humaines " pour enrayer la " spirale des suicides ", rapportait la presse française.

Pas de statistiques fiables au Québec

En ces temps de crise économique, les grandes entreprises québécoises sont-elles susceptibles vivre de tels drames ? Difficile à dire si on se fie aux statistiques, car les seuls chiffres disponibles sont ceux de l'Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail, qui ne dénombre que quatre cas de suicides en milieu de travail entre 1998 et 2005. Encore là, il est difficile de les lier uniquement à la détresse professionnelle.

" On peut décider de se suicider au travail pour toutes sortes de raisons ", dit Nicolas Chevrier, psychologue du travail à Montréal.

Les difficultés professionnelles peuvent aussi être la goutte qui fait déborder le vase. C'est ce qui est arrivé à un client de Carolina Castro, conseillère en relations humaines chez Vézina Nadeau Labre. " J'ai passé cinq heures avec cette personne parce qu'il y avait un risque élevé qu'elle se suicide après sa mise à pied ", dit-elle.

Son congédiement s'ajoutait à plusieurs autres problèmes. Avant de quitter son client, Mme Castro lui a fait promettre de l'appeler avant de passer à l'acte. " Je lui ai donné toutes mes coordonnées. " Ses efforts ont été récompensés car son ancien client est en vie.

Les entreprises doivent reconnaître ces cas particuliers et intervenir auprès des personnes, dit-elle. " Les personnes qui viennent de perdre un proche, de vivre un divorce ou une maladie sont plus à risque. "

En outre, la crise économique semble avoir multiplié les cas de détresse professionnelle. M. Chevrier a eu beaucoup plus de consultations l'automne dernier. " Des gens qui perdaient leur emploi, mais aussi des travailleurs de la finance, qui ne se voyaient pas gérer des pertes aussi importantes ", dit-il.

La crise apporte son lot de situations difficiles, auxquelles les employés doivent s'adapter, ajoute M. Chevrier. " Pour les gens qui n'y parviennent pas, il y a un risque accru de problèmes de santé mentale, qui peuvent mener au suicide. "

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