Deux entreprises, le géant mondial de la comptabilité KPMG et Booz & Company, une multinationale de l'expertise-conseil, ont mis en place plusieurs mesures d'horaires souples à l'intention de leurs employés au cours des derniers mois.En janvier 2009, KPMG a dévoilé son programme Flexible Futures, destiné à ses 11 000 employés en Grande-Bretagne. Il offre la semaine de quatre jours assortie d'une réduction salariale de 20 %, un congé sabbatique de 4 à 12 semaines avec 30 % du salaire de base, une combinaison de ces deux options ou le maintien des conditions antérieures.
L'entreprise propose d'ailleurs des mesures semblables à l'intention de son personnel au Canada.
Décrit par l'entreprise comme un instrument de " solidarité " en période de crise, Flexible Futures est considéré comme une formule gagnante. " Nous tentions de nous adapter à la réalité, mais aussi d'offrir à nos employés une certaine maîtrise de leur destinée ", dit Rachel Campbell, directrice des ressources humaines de KPMG Europe.
Le choix le plus populaire est la troisième option, qui prévoit à la fois une semaine de travail écourtée et un congé sabbatique - ce qui donne une idée du manque de temps chez les professionnels ces jours-ci. Selon Mme Campbell, l'entreprise croit que les économies au chapitre de la masse salariale pourraient être de l'ordre de 15 %.
Réduire les dépenses
Le nouveau programme Partial-Pay Sabbatical de Booz & Company vise autant à accroître l'engagement du personnel qu'à réduire les dépenses. La multinationale de l'expertise-conseil proposait déjà un programme de congé sabbatique sans solde, mais elle offre pour la première fois cette année, sous réserve d'approbation, des congés sabbatiques payés assortis d'une sécurité d'emploi à l'ensemble de ses 4 000 employés - et pas seulement à ses consultants.
La durée du congé sabbatique varie d'un mois à une année; au cours de cette période, l'employé touche 20 % de son salaire de base et a droit à une couverture santé complète. Pour rendre le programme encore plus alléchant, Booz offre une " transition salariale en douceur ", de sorte qu'un employé candidat à un congé sabbatique peut opter pour une déduction salariale provisoire de 20 % avant son congé plutôt que de recevoir par la suite des chèques de paie substantiellement amputés.
L'entreprise encourage ses employés à profiter de cette pause pour passer du temps en famille, faire du bénévolat auprès d'organismes caritatifs ou même à se trouver un autre emploi à temps partiel à la condition que ce ne soit pas dans une société rivale.
Plusieurs femmes ont accolé leur congé sabbatique à leurs six semaines de congé de maternité. " Il sera intéressant de rencontrer les employés à leur retour et de les entendre raconter les bénéfices qu'ils ont tirés de leur congé ", dit Michelle Koss, directrice des ressources humaines de Booz & Company aux États-Unis.
La valorisation du temps comme mode de rémunération sera encore un moyen efficace de recruter des employés lorsque pointera la reprise économique. Selon une récente enquête du Center for Work-Life Policy menée auprès de travailleurs issus du baby-boom et de la génération Y, un fort pourcentage des deux sexes dans les deux groupes d'âge valorisent les horaires de travail flexibles : 87 % des baby-boomers et 89 % des membres de la génération Y affirment que la flexibilité des horaires est un facteur déterminant dans le choix d'un employeur. N'est-il pas temps que davantage d'entreprises accordent plus de temps de repos à leurs employés ?