Peut-on tirer profit d'une collection?

Publié le 21/02/2015 à 09:00

Peut-on tirer profit d'une collection?

Publié le 21/02/2015 à 09:00

Par Nafi Alibert

Une carte du joueur de baseball Honus Wagner a été vendue aux enchères 2,8 millions $ il y a quelques années. Un record. Pour certains collectionneurs, la passion n’a pas de prix. Mais peut-on réellement faire de l’argent en revendant les « vieilleries » amassées au cours d’une vie?

Le prix du désir

« C’est la popularité et la rareté d’un objet couplées au désir du collectionneur de se l’approprier qui va directement faire grimper sa valeur. » Léandre Normand est promoteur des salons de l'International des collectionneurs. Son truc à lui, ce sont les modèles réduits de voitures de course et les oursons en peluche auxquels il donne à tous un petit nom.

C’est lorsqu’il fait évaluer la valeur de Mononcle, le tout premier toutou de sa collection de 113 peluches, qu’il réalise que l’objet, acheté pas plus de 2 $ dans sa plus tendre enfance, en vaut maintenant 100 fois plus.

« Faire de l’argent avec ce type de collection, ça dépend, dit-il. Obtenir une plus-value, c’est certain. J’ai aussi une casquette qui a été autographiée par Jacques Villeneuve dans les années 1990. On m’a encore contacté pour l’acheter il y a deux semaines, mais sa valeur est loin d’être monétaire pour moi. »

Marc Léger est quant à lui propriétaire du bar le Laundromat, à Moncton, qu’il fait vibrer au son de ses quelque 30 000 vinyles. Il partage la position de M. Normand. « Je sais que j’ai des disques qui valent 1 000 $, mais je suis collectionneur par obsession de découvrir de la musique plutôt que de faire de l’argent. »

Tomber sur une aubaine

Ventes de sous-sol d’église, de garage, dans les sous-sols, M. Léger écume depuis son adolescence les endroits où il pourra mettre la main sur un nouveau disque. « Si un vinyle n’est pas dans mes goûts, mais que son prix est bas, alors je vais prendre le risque de l’acheter », partage-t-il.

Eh oui, même si ce n’est pas l’attrait pécuniaire qui attire d’abord les collectionneurs, ils ont conscience qu’ils peuvent parfois acquérir des pièces dont ils pourront tirer gros. M. Léger se souvient d’un de ses « investissements » les plus juteux : un jour, il achète à 1 $ le 45 tours Sons Of The Sea du groupe Borealis… Un disque qu’il revendra un peu plus tard à 500 $. « Pour le reste, je n’ai aucune idée de la valeur réelle de ma collection, mais si je décidais de la vendre en lot, c’est sûr que je n’en tirerais pas plus de 15 % de sa valeur », soutient M. Léger, qui souligne que l’intérêt est de chercher et de constituer sa collection pièce par pièce.

Les cartes de hockey : la collection dans une autre ligue

Une carte des années 1933-34 représentant Bert Corbeau : 20 000 $. Celle de Georges Vezin, 10 000 $

Les cartes sportives sont celles qui rapportent le plus. Et Patrick Brisson, propriétaire du magasin Collect-Edition et fondateur d’Anti-expo, un événement qui a rassemblé pas moins de 3 000 collectionneurs l’an dernier à Montréal, en sait quelque chose.

« C’est vraiment comme la Bourse, il y a des personnes qui spéculent sur ces cartes! Comme elles sont éditées en quantité limitée, il est très facile d’en acheter plusieurs pour générer des surenchères », raconte-t-il.

Sa Bible : le guide Beckett, qui établit le prix de ces petits morceaux de cartons imagés, comme d’autres fixent le cours du prix des matières premières. « Ils étudient littéralement le marché et dressent des statistiques. Ça m’aide à me tenir informé », concède celui qui agit comme un investisseur cherchant à miser sur le bon cheval.

Son coup de maître : l’achat d’une collection de cartes éditées entre 1910 et 1912. Achetée 8 000 $, il réussit à en tirer plus de 12 000 $. Selon M. Brisson, « en s’y prenant bien », il est possible de monter une « belle collection » et d’en tirer un « bon profit » en juste une année.

Mais alors peut-on vivre d’une collection ? « Je mets tout en place pour essayer de vivre de cela, mais c’est clair que tout le monde ne fera pas fortune avec sa collection », reconnaît M. Brisson, qui est pour l’instant contraint de partager son temps entre sa passion, sa famille et le poste qu’il occupe au département électronique de Costco.

 

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