La leader qui rassemble les autres leaders

Publié le 25/11/2011 à 00:00, mis à jour le 01/12/2011 à 13:53

La leader qui rassemble les autres leaders

Publié le 25/11/2011 à 00:00, mis à jour le 01/12/2011 à 13:53

«JE NE DEMANDE JAMAIS QUELQUE CHOSE À QUELQU'UN QUI POURRAIT ME DIRE NON»

- Michèle Thibodeau-DeGuire, présidente de Centraide du Grand Montréal

Impossible de refuser quelque chose à Michèle Thibodeau-DeGuire : c'est la marque de commerce de cet infatigable sherpa qui entraîne dans son sillage l'élite du monde des affaires.

R.V. - Comment réussissez-vous à convaincre les piliers de la communauté d'affaires de contribuer à votre cause ?

M.T.D. - Je ne les appelle jamais directement. Je passe toujours par un intermédiaire, habituellement leurs adjointes. Je sais très bien le rôle qu'elles jouent auprès de leur patron. Elles connaissent le bon moment pour les aborder. J'ai toujours fonctionné ainsi. Et c'est un peu une blague à Montréal quand on dit : «Michèle... elle est fatigante parce qu'on ne peut jamais lui dire non...» Car jamais je ne demande quelque chose à quelqu'un si je pense qu'il pourrait me dire non. Dans le fond, j'offre à quelqu'un l'occasion de se joindre à quelque chose de beaucoup plus grand que lui, où ses capacités et son réseau seront mis à contribution. Et je sais que ce sera gagnant-gagnant.

R.V. - Est-ce que vous estimez avoir de l'influence dans le milieu des affaires ?

M.T.D. - C'est un grand mot, influence... qui me fait même un peu peur. Quelqu'un m'a déjà dit un jour qu'on était comme des sherpas. Je préfère ce terme. Les gens d'affaires ne comprennent pas toujours très bien ce qui se passe dans le monde des organismes sans but lucratif. Ils se fient à ce que nous leur disons. Ils se sentent sécurisés parce que nous sommes là.

R.V. - Comment définiriez-vous votre style de leadership ?

M.T.D. - Je dirais que je suis une rassembleuse de leaders. Et ce sont les leaders qui font arriver les choses.

R.V. - Au cours de votre carrière, quelles sont les personnes qui vous ont particulièrement marquée ou impressionnée ?

M.T.D. - Je dois dire qu'il n'y a pas beaucoup de personnes avec qui j'ai été en contact qui ne m'ont pas impressionnée d'une façon ou d'une autre. Mon père a joué un rôle important dans ma vie en me poussant à faire des études en génie. Mon mari, Pierre-André DeGuire, a eu aussi une influence significative. Je n'avais pas de formation en administration, alors que lui était diplômé de l'École des hautes études commerciales. Il m'a guidée et, surtout, il m'a donné confiance en moi, en me disant : «Tu es capable. Vas-y, fonce !» Parfois, c'est ce dont on a besoin, surtout quand on doute de soi.

R.V. - Comment avez-vous décidé de devenir ingénieure ?

M.T.D. - Je venais de commencer à étudier en sciences, car j'étais en amour avec un garçon qui étudiait dans ce domaine... Mon père, qui était architecte, m'a dit : «Je ne te vois pas travailler dans un laboratoire toute ta vie. Tu n'as pas pensé devenir ingénieure ?» Je n'avais aucune idée de ce que c'était. Il me dit d'attendre une minute, il prend le téléphone et appelle sur-le-champ son vieux copain du Collège de Montréal qui était registraire à Polytechnique. Il lui dit : «Ma fille pourrait faire des études en génie, j'en suis certain.» Son ami répond : «Envoie-la-moi tout de suite.» Je suis partie de chez nous, à Ville de Mont-Royal, et je suis allée à Polytechnique. On venait juste d'ouvrir la nouvelle école sur la montagne. Il regarde mon bulletin et me dit : «Mademoiselle, présentez-vous demain matin à 8 h 20, au local B-308». C'est ainsi qu'en une demi-heure, j'ai décidé de devenir ingénieure.

R.V. - Aujourd'hui, que pensez-vous de la nouvelle génération ?

M.T.D. - Je suis très optimiste quant à l'avenir. Les jeunes sont extraordinaires. Ils sont beaucoup plus créatifs que nous à leur âge, et ils ont beaucoup plus confiance en eux. Ils ont un accès immédiat à toute l'information. Et cela leur donne une liberté extraordinaire. Ils ont des outils que nous n'avions pas. Ils arrivent avec une curiosité sans bornes. Ils ne se préoccupent pas seulement de leur petit monde comme nous le faisions, ils pensent à la planète.

R.V. - On dit qu'ils ne sont pas faciles à gérer... Êtes-vous d'accord ?

M.T.D. - C'est cela, justement, qui est extraordinaire ! Des leaders, ce n'est pas facile à gérer. Je ne suis pas facile à gérer, je vous assure. Demandez à mon mari et aux gens qui travaillent avec moi...

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