Quelles sont les attitudes et les gestes les plus susceptibles d'aider un successeur éventuel à bien préparer le terrain ?
1- Faites connaître votre intérêt et vos intentions
Vous convoitez un poste de direction ? Faites-le savoir à qui de droit et intéressez-vous à tous les aspects de l'entreprise. Il faut faire valoir ses bons coups et faire preuve de leadership en y intégrant les collègues qui nous entourent, résume Claudio Gardonio, conseiller principal chez Mercer Canada.
Mais attention : cela suppose d'y mettre les efforts, et les heures nécessaires. "Une personne qui se limite au 9 à 5 aura de la difficulté à faire cela", dit-il.
2- Innovez, optimisez, osez
Toujours pour se démarquer, les candidats à la relève doivent démontrer qu'ils n'ont pas peur du changement, ajoute M. Gardonio.
"Il est intéressant de proposer d'autres façons de faire et d'améliorer les méthodes de travail. L'optimisation est toujours un élément gagnant dans les PME. Cela aide vraiment les gens à se démarquer du groupe", enchaîne-t-il.
3- Développez une vision globale de l'entreprise
Le successeur pressenti a intérêt à s'intéresser à tout ce qui concerne l'entreprise, affirme Michel Bundock, directeur général du Groupement des chefs d'entreprise. Il ne doit pas hésiter à ratisser large.
"Pour avoir une vision de chaque service d'une entreprise, il est bon d'en avoir dirigé quelques-uns, de connaître les clients, les fournisseurs et le banquier, indique-t-il. Il faut absolument faire sienne la vision et la culture de l'entreprise, sinon il y aura tôt ou tard une brisure."
4- Respectez le rythme du vendeur
En tout temps, le successeur doit être à l'écoute des craintes et des préoccupations de l'entrepreneur qui se départit de son entreprise et faire preuve de patience, ajoute Nicolas Marcoux, associé et directeur général de PricewaterhouseCoopers. "La relève doit aller à la vitesse de celui qui cède et non à la vitesse de celui qui veut acquérir", suggère-t-il. Cette attitude favorisera, selon lui, l'instauration de conditions gagnantes. "La bonne communication et la transparence feront en sorte qu'un climat de confiance s'installera progressivement entre les deux, puis avec tous les autres intervenants : employés, banquiers, clients et fournisseurs", explique M. Marcoux.
5- Mesurez votre motivation
En affaires, il arrive que les rêves se transforment en cauchemars. Pour éviter que cela devienne le cas, le successeur doit s'interroger sur son niveau de motivation à prendre les commandes de l'entreprise et sur ses capacités à le faire, note Brahim Allali, professeur en management à HEC Montréal. Le successeur doit aussi évaluer quelles seront les répercussions sur sa famille et sur ses loisirs. Car les journées n'ont que 24 heures, même pour les patrons.