Chaque employé a perdu 48 jours de productivité en 2022

Publié le 17/04/2023 à 07:30

Chaque employé a perdu 48 jours de productivité en 2022

Publié le 17/04/2023 à 07:30

Par Catherine Charron

L’absentéisme et le présentéisme ont donc coûté aux entreprises participantes au sondage pas moins de 645 millions de dollars l’an dernier. (Photo: Magnet me pour Unsplash)

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RHÉVEIL-MATIN. Pour une deuxième année consécutive, on rapporte davantage de présentéisme et d’absentéisme chez les travailleurs canadiens, d’après le Rapport Mieux-Être 2022 de Manuvie.

Entre 2021 et 2022, le bilan du nombre de jours «perdus» s’est alourdi, passant de 41 à 48 selon les résultats diffusés le 11 avril 2023. Chez les meilleurs élèves parmi les entreprises sondées, ce chiffre atteint 39 jours.

Ces données démontrent que les Canadiens souffrent encore des conséquences de la pandémie de COVID-19, malgré la diminution des restrictions sanitaires. D’après Manuvie, ils peinent toujours à prendre soin de leur santé mentale, ce qui ultimement nuit à leur productivité au travail.

L’organisation s’inquiète surtout de l’état général des travailleurs âgés de 18 à 24 ans. Autant en matière de santé mentale, de santé physique ou que de santé financière, leurs résultats sont plus faibles que les autres groupes d’âge. Ce faisant, ce serait chez eux qu’on observerait la plus importante perte de productivité.

Comme de nombreux autres coups de sonde, les résultats de l’étude de Manuvie démontrent que la pandémie a sapé de façon «disproportionnelle» le moral des jeunes, souligne sa cheffe psychologue et experte en santé mentale, Georgia Pomaki, et «ils en ressentent encore grandement les effets aujourd’hui».

D’après elle, les organisations doivent reconnaître dans un premier temps ce mal qui ronge leurs jeunes recrues si elles souhaitent les aider.

L’experte rappelle qu’en 2022, plus de 50% des personnes âgées de 18 à 29 ans qui ont tenté d’avoir accès à des soins en santé mentale n’ont pas réussi à combler leur besoin. Des avantages sociaux flexibles «peuvent jouer un rôle important pour tenter de diminuer cet écart», écrit-elle.

Les entreprises doivent notamment créer des milieux de travail où les problèmes de santé mentale sont déstigmatisés, où les patrons ont les outils pour épauler leurs jeunes collègues, et où il est possible de bosser d’où bon il leur semble.

 

Une facture de 645 millions de dollars

Dans l’ensemble, c’est près de la moitié des employés qui «présentent au moins un facteur de risque professionnel pour la santé mentale. Le principal [… est] la perturbation de l’équilibre» entre travail et vie personnelle. Ça fait d’ailleurs trois ans que celui-ci est en tête de peloton.

«Ces facteurs — il en existe 13 au total d’après la Commission de la santé mentale du Canada — sont basés sur des choses sur lesquelles les employeurs peuvent avoir un impact direct», précise Alexis Gerbeau, Chef Manuvie, Québec.

L’absentéisme et le présentéisme ont donc coûté aux entreprises participantes au sondage pas moins de 645 millions de dollars l’an dernier. En 2021, ce chiffre avait atteint 748 M$. «Il s’agit d’une estimation fondée sur les réponses des employés qui ont répondu au sondage et indiqué leur revenu, [qui ont] déclaré eux-mêmes leurs absences et divulgué leur présentéisme au cours de la semaine précédant le sondage», nuance-t-il.

La clé pour réduire l’absentéisme et le présentéisme d’après Alexis Gerbeau, c’est de créer «une culture de travail qui valorise et appuie de saines habitudes de vie», ce qui, ultimement, aura «une incidence positive sur la productivité.

Mais pour y arriver, les hauts dirigeants doivent aussi y adhérer, prévient-il. Et ce n’est pas gagné d’avance. En moyenne, 52% des répondants disent adopter «un mode de vie qui favorise la santé mentale». Or, chez les organisations où il y a le moins de perte de productivité, près du trois quarts des répondants sont d’accord.

La formation des gestionnaires en santé mentale serait aussi essentielle. Elle les «aide […] à répondre aux préoccupations mentales dès le départ et à fournir un soutien dès que possible.»

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