Cette usine montréalaise croule sous les CV

Publié le 05/04/2023 à 07:30

Cette usine montréalaise croule sous les CV

Publié le 05/04/2023 à 07:30

Par Catherine Charron

Le PDG d'Industries Gould tient tellement à ses employés qu'il préfère manger des «toasts au beurre de peanut pendant quelques mois» plutôt que de les virer lors de période d'incertitude. (Photo: courtoisie)

RHéveil-matin est une rubrique quotidienne où l’on présente aux gestionnaires et à leurs employés des solutions inspirantes pour bien commencer leur journée. En sirotant votre breuvage préféré, découvrez des astuces inédites pour rendre vos 9@5 productifs et stimulants.


RHÉVEIL-MATIN. La pénurie de main-d’œuvre? Industries Gould n’en fait pas les frais.

Au contraire, une pile de CV y est déposée chaque semaine par des travailleurs de Montréal qui espèrent pouvoir se joindre à son équipe d’Anjou.

Or, l’attraction de tous ces candidats n’est pas le fruit d’une campagne de marketing RH bien ficelé, ou d’une affiche «Nous embauchons» savamment placé au bord de la route. Au contraire, son patron, Frederico Panetta, ne dépense pas un rond en la matière.

Dans le bien-être de ses employés cependant, c’est une tout autre histoire.

Assurances et fonds de pension, gym et aires communes pour le bien-être, investissements dans la formation, accompagnement dans les demandes de résidence permanente, contribution dans cinq REEE, 100 000$ dans une fresque qui recouvre la devanture du bâtiment… le dirigeant ne lésine pas depuis qu’il a repris en 2014 les rênes de la PME fondée en 1954.

Celui qui a au cours des vingt dernières années lancé une boisson énergisante et une maison de disque s’assure que tous ses employés trouvent leur compte chez Industries Gould, qu’ils y bossent depuis six ou quarante ans.

«La clé [pour fidéliser], c’est d’être impliqué, d’avoir une approche personnalisée selon les besoins de chacun, pour qu’ils aient l’impression de ne pas juste avoir un emploi, mais bien d’avoir une carrière, peu importe leur niveau de scolarité ou de vie», constate-t-il.

 

Travail de longue haleine

Industries Gould n’a pas connu que des jours heureux, raconte au bout du fil son actuel PDG.

L’organisation «roulait de peine et de misère» depuis huit ans lorsqu’il a commencé à s’y impliquer. L’usine ne comptait plus que sept employés, et activait sa machinerie que de huit à seize heures par semaine, se remémore-t-il.

Aujourd’hui, elle emploie 88 personnes, et fait rouler ses installations 24 heures sur 24, sept jours sur sept pour fabriquer autant des cosmétiques que des sacs de poubelle pour les marques privées des gros joueurs du commerce de détail comme Metro et Jean Coutu.

Frederico Panetta estime qu’il a fallu deux ans avant que les investissements faits pour nourrir le bien-être de ses employés génèrent un tel pouvoir d’attraction grâce au bouche-à-oreille.

«Plus j’investis dans mes employés, plus ça nous revient à la longue. [Le recrutement] se fait naturellement, ce qui est la meilleure stratégie à mon avis. Les gens qui viennent ici veulent travailler avec nous», constate-t-il.

 

Une communauté soudée

Tout ne repose pas que sur les fonds que le PDG réserve au bien-être de ses employés. Frederico Panetta veut créer un environnement de travail où les salariés font partie d’une communauté, où ils s’y sentent en sécurité.

Et ce souci transcende l’organisation, peu importe le niveau hiérarchique, estime le patron.

Ainsi, pour aider à intégrer des collègues récemment immigrés, des employés ont par exemple organisé une dégustation de poutine au boulot. «C’est beau ce que ça peut provoquer».

S’apprêtant à ouvrir une usine en banlieue de Toronto, il compte même y envoyer des travailleurs de Montréal pour que ces ambassadeurs imprègnent sa nouvelle équipe de cette culture d’entreprise.

Cette communauté qu’il a créée, pas question de la dilapider malgré les difficultés ou les incertitudes macroéconomiques. «Je préfère manger juste des toasts au beurre de peanut pendant quelques mois [et garder] deux ou trois autres employés [de plus] dans la compagnie qui seront compétents et qui vont nous permettre de nous en sortir. Et si j’en ai trop, je leur donnerai la chance de se former.»

 

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