Bien préparer sa relève

Publié le 20/08/2009 à 12:47

Bien préparer sa relève

Publié le 20/08/2009 à 12:47

Par lesaffaires.com

 

" Ma relève est rendue trop âgée, on a déjà commencé à préparer la génération suivante ". Paul Jalbert, l'ancien président de Krispy Kernels.


M. Jalbert, qui fut également président de Croustilles Yum Yum et qui vient de fêter son 90e anniversaire, est réaliste. Une qualité essentiel pour un bon leader.

Son fils, Denis, président d'Aliments Krispy Kernels, de Québec, et de Croustilles Yum Yum, de Warwick, est âgé de 63 ans. C'est pourquoi les deux filles de ce dernier, Valérie, 35 ans, et Renée- Maude, 32 ans, qui travaillent au bureau et à l'entrepôt de Boucherville, sont prêtes à prendre le relais lorsque leur père sentira le moment venu, dans quelques années.

À son âge vénérable, Paul Jalbert se rend encore à son bureau de Sainte-Foy deux ou trois fois par semaine.

Passionné de la Bourse

En 1984, il a commencé à vendre des actions à son fils Denis. Cette passation graduelle de la propriété lui a laissé plus de temps pour gérer lui-même son portefeuille de placements, une activité qui le tient encore bien occupé. " Je fais affaire avec quatre courtiers en valeurs mobilières. Je suis les marchés boursiers presque tous les jours sur mon ordinateur, dit M. Jalbert. Je me demande même si ça n'a pas été plus payant que Krispy Kernels ! "

Une règle du placement veut que, plus un investisseur approche de la retraite, plus il doit réduire son risque en diminuant la proportion d'actions en portefeuille par rapport aux obligations. Ce à quoi M. Jalbert répond en riant : " Il est trop tard pour moi, je n'ai que des actions et des fonds d'actions. "

Se rendre régulièrement au bureau, même si c'est son fils Denis qui est aux commandes, crée un climat de continuité qui est bon pour l'entreprise, estime M. Jalbert. " Je n'ai jamais été sportif et je ne vais quand même pas passer mes journées à me bercer sur le balcon. Ici, je rencontre du monde. Il y a des employés que je connais depuis 30 ou 40 ans et j'aime leur parler. "

Paul Jalbert admet qu'il n'aurait pu faire la même carrière si sa femme, Monique Robitaille, n'avait pas autant pris en charge l'éducation de leurs neuf enfants. " J'aurais peut-être dû vivre un peu plus en dehors du travail, mais d'un autre côté, je n'aurais pas eu la carrière que j'ai eue. "

56 métiers

Depuis son premier emploi, à l'âge de 18 ans, M. Jalbert a brassé bien des affaires. Après avoir été commis de bureau pendant six ans chez Manulife, il acquiert de son beau-père une petite agence de distribution de livres à Trois-Rivières. " J'ai eu des ennuis avec l'Église catholique parce que j'avais distribué le magazine américain Life qui contenait des photos de femmes en maillot de bain. Heureusement, le maire de Trois-Rivières était intervenu pour moi auprès du premier ministre Duplessis. "

Mais c'est dans le domaine des noix et des croustilles que M. Jalbert fera sa marque. Un jour, on lui propose de distribuer des noix transformées à Detroit. Il obtient l'exclusivité pour 15 territoires au Québec, mais son partenaire américain ne respecte pas cette clause d'exclusivité et M. Jalbert met fin à leur association. En voyage à New York pour chercher un produit similaire à distribuer, il remarque un comptoir de noix Krispy Kernels dans un magasin. Il contacte la direction du fabricant et obtient le contrat de distribution pour le Canada. C'était en 1946. Il fait construire une usine à Québec et, en 1951, achète Krispy Kernels, qui devient entièrement canadienne. En 1959, il acquiert Croustilles Yum Yum.

Parallèlement, M. Jalbert détiendra les concessions de BMW à Montréal et à Québec pendant 33 ans, jusqu'en juin 2008. Il a aussi été l'un des plus importants distributeurs de stylos Bic au Canada et a possédé une petite entreprise de vente et d'installation de caméras de surveillance et de détecteurs de fumée dans les commerces.

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