Entrevue n°227: John Hope Bryant, fondateur, Operation HOPE


Édition du 22 Novembre 2014

Entrevue n°227: John Hope Bryant, fondateur, Operation HOPE


Édition du 22 Novembre 2014

Par Diane Bérard
D.B. - Personne ne rêve d'acheter des produits financiers, encore moins de se les faire expliquer...

J.H.B. - En effet. Avez-vous des amis qui rêvent d'avoir une hypothèque ou un prêt-auto ? Pas moi. Mais tout le monde rêve d'un chez-soi. Où l'on élève sa famille. Où l'on reçoit ses amis le samedi soir. Et nombreux sont ceux qui aspirent à conduire une auto cool. Pourtant, on ennuie les gens en leur parlant des moyens d'atteindre la prospérité au lieu de se concentrer sur la prospérité elle-même. Apple a réussi un tel coup de maître. Apple ne vend pas de produit, mais un univers, un style de vie. Il faut faire de même avec l'univers financier.

D.B. - Vous siégez au President's Advisory Council on Financial Capability des États-Unis. Racontez-nous ce qui vous y a mené.

J.H.B. - Cela remonte à l'époque de George Bush fils. J'ai insisté et persisté pour qu'on crée un organisme consacré au développement des capacités financières des citoyens et des communautés. Le président a finalement créé le President's Advisory Council on Financial Literacy. Il m'a nommé vice-président et m'a donné un an pour en démontrer la pertinence et les besoins. Je n'ai pas fait de sondages sur le niveau de littératie financière des gens. J'ai plutôt consacré cette année-là à sillonner les États-Unis à la rencontre du vrai monde. J'ai vu des citoyens, des représentants des villes et des États. Nous avons parlé d'endettement étudiant. De reprises de maisons. J'ai voulu aller au-delà de la question de la littératie financière pour comprendre ce qui se passe avec l'économie des États-Unis et lier les deux.

D.B. - Comment avez-vous convaincu le président Obama de faire de l'éducation financière une priorité ?

J.H.B. - Au retour de mon année sur la route, j'ai raconté ce que j'ai vu. J'ai expliqué comment l'appauvrissement des Américains ruine et affaiblit le pays. Moins de taxes, moins de revenus. Sans compter le coût social. L'appauvrissement des citoyens a une incidence sur leur santé. La reprise de l'économie américaine repose, en partie, sur l'adoption de nouveaux comportements financiers. J'ai aussi parlé du désengagement et de la désillusion des Américains face à leur gouvernement et à la politique en général. Obama, désormais président, a écouté. Et il a créé le President's Advisory Council on Financial Capability pour aller au-delà de la littératie financière.

D.B. - Donnez-nous un exemple d'action concrète d'Operation HOPE.

J.H.B. - Le programme Banking on Our Future (BOOF). Il s'agit de cours gratuits donnés dans les écoles et les communautés. On y explique comment prendre le contrôle de sa destinée financière. Nos formateurs bénévoles parlent de responsabilisation et d'autonomisation. Ils injectent de l'espoir dans la vie des étudiants. Plus de 20 000 bénévoles ont rejoint 770 000 citoyens dans 700 écoles et d'autres lieux communautaires. Nous avons développé une version pour les étudiants universitaires. En moyenne, un étudiant américain obtient un diplôme avec un prêt étudiant de 29 400 $ et une dette de carte de crédit de 3 173 $. BOOF aide ces étudiants à faire des choix positifs concernant les dépenses et l'endettement pour ne pas handicaper le début de leur vie adulte et compromettre leur futur financier.

À la une

Table éditoriale avec le PDG de Northvolt: des batteries «made in Québec» avec du contenu d'ailleurs

En table éditoriale avec «Les Affaires», Paolo Cerruti affirme qu'il faudra être patient.

Pierre Fitzgibbon: «Dans la filière batterie, on est rendu trop loin pour reculer»

Édition du 08 Mai 2024 | Les Affaires

Le superministre a rencontré «Les Affaires» en table éditoriale afin de préciser sa vision de la filière batterie.

Filière batterie: le beau (gros) risque

Édition du 08 Mai 2024 | Dominique Talbot

Avec l’arrivée des géants de la batterie, Bécancour est au cœur du plus grand projet économique au Québec.