Avec la pérennité de l'entreprise comme objectif ultime, les repreneurs décident même de fusionner leurs trois sociétés de gestion. L'opération leur permet de décider par consensus, alors que les entités précédentes favorisaient l'obstruction.
«Nous sommes complémentaires, et on veut brasser la cage, souligne-t-elle. Quand on a ouvert un magasin à Mirabel, les trois frères nous on dit : "Ça ne marchera jamais". Non ? Eh bien, six mois plus tard, on était rentable, et ça nous a permis de doubler le chiffre d'affaires.»
Avec le recul
Si le Groupe Contant est en santé, les chicanes familiales qui ont plombé la croissance ne sont pas encore totalement disparues.
«Je me souviens d'un party qui a mal fini, durant lequel les couteaux volaient bas, raconte la présidente. Il faut laisser le travail en dehors, ne pas l'amener dans les réunions de famille. Et nos conjoints nous surveillent !»
Instaurer une «muraille de Chine» donc, mais régler les problèmes avant que la situation ne s'envenime. «Nous n'avons pas encore de conseil de famille, comme celui que les Chalifoux [de la laiterie éponyme] ont mis sur pied, mais c'est un objectif d'en créer un, à plus ou moins long terme», souligne la présidente.
Autre impératif, s'entourer d'experts externes : avocats, notaires et coachs, afin de faciliter la transition. Un conseil qui s'applique également à l'interne. «Nous avons une équipe loyale, soutient Chantal Contant. Des directeurs [extérieurs à la famille] qui sont capables de nous parler dans le blanc des yeux, s'il le faut.»
Malgré tout, le jeu en a-t-il valu la chandelle ? «Pendant le processus de transfert, j'aurais dit "non". Mais aujourd'hui, avec le recul, oui, tout ça a valu la peine.
«Et aujourd'hui, il y a des outils qui existent pour faciliter le transfert que nous n'avions pas à l'époque», conclut Chantal Contant.