Être administrateur, une lourde responsabilité


Édition du 10 Mai 2014

Être administrateur, une lourde responsabilité


Édition du 10 Mai 2014

Rôle de conseiller

Au-delà de la surveillance, les administrateurs jouent aussi un rôle de conseiller. Ils aident l'entreprise à développer sa stratégie d'affaires et à atteindre ses objectifs de rendement. «Avant d'accepter de faire partie d'un conseil, il faut se demander quelle contribution on peut apporter à l'organisation», souligne Michel Rouleau, un administrateur de sociétés certifié (ASC), membre des conseils du Groupe Filgo et de Congébec. Nos forces et notre expérience peuvent-elles lui être utiles compte tenu de ses enjeux ? Sinon, il vaut mieux passer notre tour.

Par ailleurs, la reconnaissance des risques, qui relève aussi du conseil, est liée à la responsabilité de celui-ci envers la stratégie. L'entreprise gère-t-elle bien les risques liés à l'environnement, à sa réputation, à l'acceptabilité sociale, à la pénurie de main-d'oeuvre, à la protection des données ? A-t-elle un plan de continuité en cas de catastrophe ? «Les administrateurs doivent garder l'oeil ouvert et faire un suivi des risques associés aux changements, que ce soit une acquisition, le lancement ou l'abandon d'un produit, ou l'arrivée d'un concurrent», indique Michel Rouleau.

Sans compter que chaque décision ou presque comporte des risques. Michel Verreault, ASC et comptable professionnel agréé (CPA), peut en témoigner, lui qui était aux premières loges quand le CEFRIO, dont il préside le conseil, a perdu d'un coup le quart de ses subventions l'an dernier. «Avec la direction, d'autres membres du conseil et moi avons participé à la réflexion sur la stratégie à adopter et analysé différents scénarios de contingence. Nous avons soupesé les risques de chaque choix possible. Quelle est la valeur ajoutée de tel ou tel service ? Si on y met fin, quel sera l'impact sur les ressources humaines, la mission de l'organisation, son expertise ?»

À l'issue de sa réflexion, l'organisme spécialisé dans la recherche sur l'utilisation du numérique a entre autres cessé certaines activités de veille stratégique qui lui conféraient moins de valeur, comme celle concernant le portefeuille électronique, car plusieurs entreprises s'en occupent elles-mêmes. «Désormais, nous nous concentrons là où nous nous démarquons, la vigie sur l'usage du numérique par exemple», indique Michel Verreault, qui fait aussi partie du conseil de la Fondation de l'Ordre des CPA du Québec.

Il reste que la gestion des risques n'est pas chose facile. À preuve : l'affaire SNC-Lavalin. Son conseil aurait-il pu prévenir les fraudes de certains des hauts dirigeants ? Difficile à dire. Mais les conseils en tireront sans doute des leçons. Ils devront être encore plus vigilants et chercher davantage à valider les informations transmises par la direction. «Le travail des conseils doit de plus en plus se faire en amont, et cela, dans toute la chaîne de valeurs de l'entreprise», estime Michel Verreault.

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