Point 1: Le successeur du Concorde?

Bon  mercredi! Voici 10 informations qui méritent votre attention en ce mercredi 16 novembre.

1-Un nouvel avion supersonique vient officiellement de voir le jour. Et comme on pouvait s’en douter, Richard Branson était de l’événement. Le fondateur du groupe Virgin s’est associé avec la société Boom, qui planche sur un avion supersonique depuis quelques années. Son avion fait renaître le rêve du Concorde, en promettant d'effectuer la liaison New York-Londres en trois heures et demie, à Mach 2.2, pour la modique somme de 5000$US par passager. Le premier prototype baptisé Baby-Boom (échelle 1/3 du résultat final) est visible dans la première image ci-dessous. «J’ai toujours été un partisan de l’innovation et des vols commerciaux à haute vitesse», a expliqué Sir Branson au Guardian. Une passion qui devra s’accompagner de patience: on prévoit un premier départ commercial en 2023, 20 ans après le retrait du Concorde. Le PDG de Virgin Galactic a également d'ores et déjà annoncé son intention d'acheter les 10 premiers exemplaires du Boom à 200 millions $ pièce. Découvrez plus bas à quoi ce bel oiseau ressemblera...

Making investors proud, @bscholl & team at @boomaero today! https://t.co/1OllDW4vxj pic.twitter.com/QmV3sgyjzI

— Josh McFarland (@crazyfoo) 15 novembre 2016

2-Ding Dong, voilà la bière que vous avez commandée. Le marché de la livraison à domicile de biens, de nourriture et de boissons par des coursiers ne cesse se développer et donne lieu à des associations inédites entre les marques. La dernière en lice? Le géant de la bière Heineken a noué un partenariat avec la société de livraison Deliveroo afin de créer une nouvelle marque, Brew House, qui permettra aux consommateurs britanniques de se faire livrer bière et cidre directement à leur domicile. Les consommateurs pourront recevoir leur bière en 20 minutes. Se basant sur le boom de la livraison de mets préparés à domicile, Heineken entrevoit un fort potentiel de croissance pour le marché des boissons alcoolisées, selon un haut dirigeant de la marque néerlandaise. Le Québec n’est pas en reste dans ce créneau, puisqu’une start-up de la capitale, Bières sans limite, a lancé un tel service dans la dernière année. Une question nous vient en tête: de tels services représentent-ils une menace pour les épiciers et les dépanneurs de ce monde à long terme?

3-Imaginez des stations-service d’Alimentation Couche-Tard(Tor., ATD.B) dotées de panneaux solaires. Improbable? Pourtant, c’est ce que va faire le géant français de l’énergie Total: d’ici cinq ans, il va équiper 5000 de ses stations-service avec des panneaux photovoltaïques pour la consommation des stations elles-mêmes, rapporte Le Figaro. Il ne s’agit pas d’un quelconque marketing vert, mais d’une initiative qui vise dégager un vrai profit économique tout en l’incrivant au coeur d’une démarche environnementale, fait valoir l’entreprise. Total avait mis la main il y a cinq ans sur le spécialiste des panneaux solaires SunPower. Ce projet devrait permettre à Total de réduire ses émissions de CO2 d’environ 100000 tonnes par an, tout en réduisant sa facture d’électricité de 40M$US annuellement. Les stations-service devront être situées à des endroits où le niveau d’ensoleillement est bon. Une initiative intéressante que devrait suivre de près la chaîne québécoise de dépanneurs.

4-Une trentaine de compagnies chinoises sont aujourd'hui valorisées à plus de 1 milliard $US, mais il y a un gros problème. «Combien de ces 30 licornes valent réellement un milliard?, s'interroge Duncan Clark, fondateur de la firme de consultation BDA China. Peu probablement. Le problème c'est que quand les gens donne l'impression de réussir, tout le monde commence à sortir du bois pour les soutenir. Ça arrive aux États-Unis, mais le phénomène est beaucoup plus extrême en Chine.» À vrai dire, le rythme de création de ces licornes dépasse l'entendement en Chine selon un article passionnant de Bloomberg. Alors qu'entre 2010 et 2013, les investisseurs avaient valorisé une société par an à plus d'un milliard, ils en ont couronné une par mois en 2016! Une cadence qui en laisse beaucoup sceptiques. Si le centre de gravité de l'industrie technologique est bel et bien en train de se déplacer de la Silicon Valley vers Pékin, les investisseurs et les acteurs de l'industrie restent sur la réserve quant au potentiel réel de ces entreprises chinoises survalorisées. «Une licorne de papier reste une licorne de papier, explique Jenny Lee, consultant pour la firme de Shangai GGV Capital. Elle ne vaut rien tant qu'elle n'a pas démontré la valeur qu'elle apporte et tant que les consommateurs ne sont pas prêts à payer pour cette valeur.» Faut-il s'attendre à l'explosion de cette bulle? «C'est impossible que toutes ces entreprises maintiennent ce niveau de valorisation, conclut en tout cas Gary Rieschel, consultant chez Qiming Venture Partners. La gravité va les faire retomber.»

5-Le vent favorable qui a soufflé en Bourse depuis l'élection de Donald Trump semble s'essoufler. Wall Street pourrait mettre fin à sa séquence haussière des huit dernières séances mercredi. Les indices S&P 500, Dow Jones et Nasdaq reculent de respectivement 0,33%, 0,28% et de 0,36% dans les négociations précédant l’ouverture officielle. Le baril de pétrole Brent, la référence au Québec, laisse tomber 1% à 46,48$US. Lisez notre revue de marché complète.

6- Apple publie des livres comme il vend des iPhone : en deux formats. Conçus depuis 20 ans par Apple(Nasdaq, AAPL) en Californie. Voilà le thème d’un duo de bouquins créés à l’interne par Apple afin de rendre hommage au design de ses produits et à son évolution depuis le premier iMac, en 1998, jusqu’à l’Apple Pencil, le stylet équipant les tablettes iPad Pro. Au total, 450 photos ont été mises en page afin d’illustrer la façon dont les ingénieurs d’Apple conçoivent leurs produits. Jonathan Ive, le designer en chef à Cupertino, explique en avant-propos que «ce livre n’est pas à propos des designers, du processus de création ou du développement des produits. C’est une représentation objective de notre boulot qui, ironiquement, nous définit.» Créé en l’honneur de Steve Jobs, le bouquin est proposé en deux formats, comme l’iPhone : 10,2 po. x 12,75 po., et 13 po. x 16,25 po. Comme l’iPhone, il est aussi hors de prix: 200 $US pour le petit, 300 $US pour le grand.

7-Votre sans-fil Android de marque chinoise vous espionne probablement. C’est ce qu’a découvert l’agence de sécurité américaine Kryptowire, dans une nouvelle rapportée par le New York Times: des téléphones bas de gamme à système Android de marque Huawei et ZTE, notamment, sont équipés d’un logiciel en apparence malveillant qui espionne le comportement de leur utilisateur et transmet l’information en un format texte facile à filtrer à des serveurs situés en Chine, une fois toutes les 72 heures. Au total, plus de 700 millions d’appareils pourraient être dotés de ce logiciel, créé par la société Shanghai Adups Technology. Pour le moment, personne ne sait à quoi servent ces données: publicité ciblée? Espionnage? Mystère. Chose certaine, comme l’expliquait hier le président de Kryptowire au site The Verge, «ce n’est pas un défaut. C’est une fonction» volontairement installée par les fabricants. Reste à savoir à quelles fins.

2-Salaire d’un dollar: est-ce que le président Trump cache quelque chose? On ne sait pas grand-chose de ses finances personnelles, sinon qu’il semble être allergique aux impôts. Et si sa volonté de ne tirer qu’un dollar par an en salaire pour son rôle de président des États-Unis (au lieu des 400 000 $US habituels) semble s’inspirer de Herbert Hoover et John F. Kennedy (ou même Steve Jobs et de Mark Zuckerberg), la réalité est peut-être plus brutale: ça lui évitera de payer des impôts. Ne s'est-il pas vanté durant la campagne d'avoir été un génie pour avoir réalisé d'importantes économies fiscales? On sait qu'un salaire est probablement la forme de revenu la plus lourdement imposée (39,6 % dans le cas du salaire du président des États-Unis). Comme l'explique le Business Daily Africa dans un article sur la paie symbolique des PDG, Trump évite ainsi de payer une somme importante au fisc, et pourra toujours se verser dividendes et autres gains en capital, dont le taux d'imposition, chez nos voisins du sud, peut descendre sous la barre des 15 % jusqu'à être totalement libre d'impôt.

9-À l’agenda mercredi, le Cercle finance et placement du Québec reçoit Alexandre Taillefer, associé principal chez XPND Capital, pour un déjeuner conférence(12h, Hôtel Sheraton). Le président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Michel Leblanc, invite les représentants des médias à assister à une conférence au cours de laquelle le président et éditeur de La Presse, Guy Crevier, expliquera sa vision et sa stratégie(12h30, Centre Sheraton). L'ambassadeur du Canada aux États-Unis, David MacNaughton, prononce une allocution à la tribune du Conseil des relations internationales de Montréal(12h, Westin Montréal). Pour Centraide, des athlètes professionnels se mesureront à 500 employés d'entreprises qui tenteront de battre un record: gravir dans une épreuve de relais les 1000 marches menant au sommet de la Place Ville-Marie en moins de 2 minutes 38 secondes(11h30, 1, Place Ville Marie). À Waterloo, en Ontario, le sous-gouverneur de la Banque du Canada Timothy Lane prononce un discours devant le Centre pour l'innovation dans la gouvernance internationale, à Waterloo(12h).

10-Vous rêvez de vivre plus de 100 ans, de courir plus vite que Usain Bolt et de surmonter les autres limites physiques du corps humain? Faites comme ces personnes qui se font implanter des objets dans leur corps aussi banalement que d’autres se font tatouer. Bienvenue dans le monde encore marginal du biohacking. Mais les promoteurs de l’implantation de dispositifs technologiques sous la peau ont de grandes ambitions: ils sont convaincus qu’ils vont pouvoir créer une rupture dans l’industrie des soins de santé en s’alliant à des scientifiques pour trouver des solutions à des problèmes physiques, comme l’un d’eux le mentionne dans le reportage ci-bas. Le plus grand défi de ces partisans des implants sera d’obtenir l’approbation des autorités réglementaires de la santé. Il va s’en dire, l’homme bionique est à nos portes.

Sources: Les Affaires, communiqués, Le Figaro, Guardian, New York Times, The Verge, Bloomberg News, BBC...