10 choses à savoir jeudi

Publié le 15/09/2016 à 08:06, mis à jour le 15/09/2016 à 10:24

10 choses à savoir jeudi

Publié le 15/09/2016 à 08:06, mis à jour le 15/09/2016 à 10:24

Par Yannick Clérouin, Alain McKenna et Julien Abadie

Point 4: Un haut dirigeant d’entreprise sur cinq serait...un psychopathe.

Bon jeudi! Voici 10 informations qui méritent votre attention en ce jeudi 15 septembre.

1-Vous avez l'impression d'être toujours débordé au bureau et à la maison? Vous vous bercez d’illusions! Oliver Burkeman, de la radio BBC, remet les pendules à l’heure au sujet de ce qui apparaît aux yeux de nombreuses personnes vivant dans les pays industrialisés comme un des plus grands enjeux de leur vie moderne: on court après notre queue. D’après son analyse, la charge de travail que l’on abat n’est pas plus élevée aujourd’hui qu’elle ne l’était il y a plusieurs décennies. La nature du travail, elle, en revanche, a grandement évolué. Les femmes effectuent davantage de travail rémunéré qu’auparavant, et les hommes, l’inverse (ils participent davantage aux tâches ménagères). Les parents qui estiment ne pas passer suffisamment de temps avec leurs enfants se trompent aussi: ils passent nettement plus de moments avec leur progéniture que leurs parents ou grands-parents le faisaient. Comment expliquer cette impression de toujours surnager qui vous assaille? Le revenu des travailleurs ayant augmenté au fil des décennies, le temps est devenu la ressource la plus précieuse. Chaque heure de la journée revêt plus de valeur et on veut les rendre les plus productives possible. Bref, on vit une pression sociale d’être un «superhéros de l’accomplissement». Si autrefois l’argent et le pouvoir étaient les baromètres du statut social, aujourd’hui, c’est le fait d’être débordé. Méditez donc sur ceci: si vous croire débordé vous fait sentir important aux yeux de vos collègues et de vos proches, il est temps d'ajuster votre philosophie de vie. Un article à lire, si vous n'êtez pas trop... Busy.


2-«Quelqu’un est en train d’apprendre à détruire Internet». C’est en ces termes sans nuance que le grand expert de la cybersécurité Bruce Schneier introduit son dernier article de blogue. Il rappelle d'abord que le meilleur moyen de «faire tomber» un site reste la bonne vieille attaque en déni de service, autrement dit bombarder un site de milliers de requêtes simultanées pour saturer ses serveurs. Seulement, explique-t-il, le profil de certaines de ces attaques laisse à penser que quelque chose de plus vaste se trame: elles sont plus larges, plus sophistiquées, elles s'infiltrent par plusieurs points d'entrées à la fois et elles s'étendent dans le temps, comme si elles essayaient de cartographier les mécanismes de défense de sites névralgiques, de les pousser dans leurs retranchements. L'entreprise Verisign qui gère tous les noms de domaine en .com et .net rapporte ainsi des actions coordonnées destinées visiblement à tester et comprendre leurs réactions à une attaque massive. Or, si Verisign tombait, c'est évidemment une portion considérable de l'Internet qui s'effondrerait. Reste LA question: qui est derrière cette cyber-guerre? Qui pourrait vouloir «détruire Internet», pour reprendre les mots de cet expert? Si ce dernier se garde bien de répondre avec certitude, il estime que l'ampleur de ces attaques désigne forcément un État. Et que les données à sa disposition pointent vers... la Chine.

3-C'est un scandale d'une ampleur considérable que vient de révéler l'ONG Public Eye. Dans son enquête intitulée «Diesel sale», elle dévoile les stratagèmes utilisés par les négociateurs pétroliers suisses pour distribuer du pétrole toxique en Afrique. Comme le rapporte Le Monde, «les résultats de cette enquête publiée jeudi 15 septembre sont sans appel: les carburants écoulés en Afrique ont une teneur en soufre entre 200 et 1000 fois plus élevée qu’en Europe». Des taux de souffre de 1500 à 3700 ppm ont ainsi été mesurés dans différentes stations services d'Afrique. À titre de comparaison, la limite légale en Europe, Amérique du Nord et bientôt en Chine est de... 10 ppm! Pour optimiser leurs bénéfices, les négociants en matières premières mélangent en fait le pétrole avec des produits toxiques dangereux pour la santé et l'environnement. Une opération opaque effectuée loin des regards–à quai ou en pleine mer– et qui profite des législations permissives d'Afrique de l'Ouest en matière de taux de souffre pour entrer sur le continent. Dans le jargon de ces traders, on parle de «qualité africaine». Mais on pourrait dire aussi "empoisonnement"...

4-Un haut dirigeant d’entreprise sur cinq serait...un psychopathe. Il s’agit d’une proportion similaire à celle que l’on retrouve en prison, selon une nouvelle étude relayée par The Independant. L’étude réalisée par le psychologue Nathan Brooks de l’Université Bond, en Angleterre, affirme que 21 des 261 dirigeants professionnels étudiés ont des traits cliniquement significatifs de psychopathie. Incapacité d’être empathique, superficiel et absence de sincérité figurent parmi les traits associés à la psychopathie. Voilà qui est intéressant: avec de tels résultats, le docteur Brooks soutient que les entreprises devraient sélectionner les employés non pas seulement en fonction de leurs compétences, mais de leurs traits psychologiques. Ce conseil n’est pas à prendre à la légère, car une personne ayant de tels traits pourrait être encline à agir de façon illégale, contraire à l’éthique ou en vue de résultats à court terme. L’impact dans les hauts rangs d’une organisation est donc critique. Cesdites personnes psychopathes seraient surreprésentées dans certaines fonctions: politique, monde des affaires, et sports extrêmes. Cette étude mérite d’être contrevérifiée, mais elle fait réfléchir!

5-Le Mexique, bientôt plus grand fabricant d'automobiles que le Canada. Voilà le scénario qui se dessine tandis que Ford(NY., F) dit vouloir y assembler toutes ses futures petites voitures. Le PDG du constructeur, Mark Fields, a révélé à des investisseurs en fin de journée mercredi son intention de déplacer l'ensemble de la production des petites voitures de sa gamme au Mexique, ce qui aura pour bénéfice de simplifier la production, et d'en réduire les coûts. «D'ici deux ou trois ans, toute notre production de petites voitures se fera au Mexique, et à l'extérieur des États-Unis», a-t-il résumé. Bilan: le Mexique deviendra numéro deux sur le continent, devant le Canada. Ford n'est évidemment pas le seul groupe à s'installer au Mexique. Fiat Chrysler a également annoncé plus tôt cette année qu'il quitterait les États-Unis afin de produire des modèles plus abordables. Le nombre d'emplois dans l'automobile au Mexique a ainsi connu un bond de 40% depuis la crise de 2008, révèle le Detroit Free Press, qui cite la faible demande pour ces modèles plus compacts chez l'Oncle Sam comme cause de ce phénomène.

6-Gains en vue à Wall Street, avant une séance riche en indicateurs économiques qui aideront les investisseurs à jauger la probabilité d’une hausse des taux d’intérêt. La réunion de la Réserve fédérale la semaine prochaine reste dans la mire des marchés. Les indices S&P 500, Dow Jones et Nasdaq avancent de respectivement 0,26%, 0,27% et 0,30% selon les négociations sur les contrats à terme précédant l’ouverture officielle. Le baril de pétrole Brent, la référence au Québec, prend 0,79% à 46,21$US. Lisez notre revue de marché complète.

7-La Pomme n'est plus triste. Les solides précommandes du iPhone 7 auprès des fournisseurs américains de services sans fil ont redonné confiance aux investisseurs vis-à-vis l'action d'Apple (NASDAQ, AAPL), qui a atteint un sommet pour 2016, mercredi, à 113,03 $US, avant de clôturer à 111,17 $US. Cela confère à la société de Cupertino une valeur totale de 616 milliards de dollars américains. La valeur d'Apple en Bourse a touché un creux de deux ans en juillet, en pente douce depuis le sommet du printemps 2015. Reuters mentionne la mise en vente des nouveaux modèles d'iPhone 7 à temps pour la lucrative période des Fêtes, et une bonne demande anticipée pour les deux versions de l'Apple Watch, les Series 1 et Series 2, pour expliquer cet optimisme chez les investisseurs, qui pourrait s'étirer sur les prochains mois.

8-Parlant de montres connectées, ça va mal du côté d'Android Wear. Une faible demande dans le marché des montres connectées a convaincu Huawei, LG et Lenovo/Motorola de prendre une pause dans la mise en marché de montres à système Android Wear. Ça laisse le champ libre aux plus gros acteurs déjà en place: Fitbit, Garmin, Samsung et Apple. C'est du moins ce qui ressort des dévoilements à l'IFA Berlin, une importante foire automnale pour l'industrie de l'électronique. Aucune nouveauté majeure dans ce créneau cette année, tandis qu'on en avait vu plusieurs, l'an dernier. L'explication? Selon le site spécialisé CNET, les consommateurs ne veulent pas d'un ordinateur de poche sur leur poignet. Ils préfèrent des appareils aux fonctions précises et bien définies, comme un bracelet d'entraînement.

 9-À l'agenda, Alexandre Taillefer, associé principal chez XPND Capital, fait une annonce dans le secteur de la culture et du divertissement, en compagnie de trois dirigeants d'entreprises culturelles montréalaises(9h30, observatoire de la place Ville Marie). Marc Miller, député de Ville-Marie–Le Sud-Ouest–Ile-des-Sœurs, annonce ce matin un financement dans l’infrastructure de recherche par l’entremise du plus récent concours de l’Initiative sur la cyberinfrastructure de la Fondation canadienne pour l’innovation (FCI) ainsi que l’octroi d’un montant au Fonds d'exploitation des infrastructures. Cet investissement soutiendra sept projets dans six universités du pays. L'annonce a lieu à l’Université McGill, qui recevra du financement pour CBRAIN, l’une des plateformes de calcul les plus évoluées au monde vouées à la recherche sur le cerveau.  Alain Deneault, auteur d'Une escroquerie légalisée intervient en Commission des finances publiques du Québec. Il présentera aux parlementaires les solutions pour lutter contre l'évasion fiscale.

10-Après les voitures et les trains autonomes, bientôt le panier d’épicerie qui se conduit seul? Wal-Mart(NY., WMT) a déposé une demande de brevet auprès de la US Patent and Trademark Office pour un petit dispositif qui permettrait de faire avancer les chariots à provisions sans même que l'on ait à lever le petit doigt (voir ci-dessous). Le dispositif motorisé serait attaché sous le panier et obéirait aux commandes des consommateurs à l’aide de leur téléphone intelligent. De là, le chariot serait contrôlé par un ordinateur centralisé et naviguerait dans les allées des magasins pour faciliter la quête des produits recherchés, explique Quartz. Voilà qui contribuerait à améliorer l’expérience des clients du détaillant, particulièrement si les employés sont trop occupés pour leur venir en aide. Rien ne garantit que Wal-Mart ira de l’avant avec cette idée, mais le seul fait qu’elle y ait pensé montre que le vénérable géant du détail est toujours en mode innovation.

Sources: Les Affaires, communiqués, Le Monde, PC, Detroit Free Press, CNET, Reuters, BBC, Quartz,

 

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