Lock-out : le port de Montréal complètement paralysé

Publié le 19/07/2010 à 14:49

Lock-out : le port de Montréal complètement paralysé

Publié le 19/07/2010 à 14:49

Par La Presse Canadienne

Photo : Bloomberg

Un conflit de travail majeur perturbe le fonctionnement du port de Montréal où les activités commerciales sont paralysées depuis lundi matin en raison d'un lock-out décrété à l'endroit des quelques 850 débardeurs.

L'Association des employeurs maritimes (AEM) explique n'avoir guère eu le choix de procéder avec son lock-out qui a commencé à 8h00, lundi matin. Le porte-parole Gilles Corriveau a justifié cette mesure en raison des moyens de pression exercés par les syndiqués.

Parmi ces actions, qualifiées de "préjudiciables", figurent un refus d'effectuer du temps supplémentaire, un ralentissement des opérations et des absences non motivées qui perturbaient le "bon fonctionnement du port".

Le conseiller syndical Michel Murray a balayé du revers de la main cet argument de l'employeur, en indiquant que les syndiqués étaient d'accord pour cesser les moyens de pression avec la reprise des négociations. De l'avis de M. Murray, le lock-out est donc incompréhensible, puisque les échanges progressaient.

Le syndicat a répété que ce lock-out est inutile et qu'une rencontre était prévue à la fin de cette semaine. Dimanche soir, les syndiqués étaient réunis en assemblée générale pour annuler de nouveaux moyens de pression puisque les négociations allaient bon train.

La partie patronale offre une autre lecture. Selon l'AEM, l'impasse des négociations se situe principalement sur les questions liées à la sécurité d'emploi et du revenu. L'association soutient que la partie syndicale jouit d'une garantie de salaire qui n'a plus sa raison d'être, telle qu'elle est rédigée dans la convention collective échue depuis le 31 décembre 2008.

L'employeur maintient que les syndiqués affichaient une attitude de fermeture sur la question des garanties de salaires. Gilles Corriveau a bien précisé que les employés ne voulaient pas renoncer au programme voulant qu'en présence ou non de bateaux, ils touchent leur paie.

"C'est le seul endroit au monde où les gens sont payés sans nécessairement travailler, parce qu'ils ont une garantie de travail et de revenu", a soutenu M. Corriveau, avançant que la réalité du marché ne nécessite plus autant de personnes profitant de telles assurances.

Le syndicat a répliqué de manière cinglante, en martelant que ces conditions ont été accordées en échange d'une disponibilité complète des débardeurs.

"Les revenus de sécurité d'emploi ne sont pas qu'au bénéfice des travailleurs, mais profitent aussi à l'Association. En écoutant l'employeur on dirait que c'est épouvantable d'avoir une sécurité d'emploi en 2010, mais les débardeurs sont disponibles 24 heures sur 24, sept jours sur sept et 365 jours par année", a lancé M. Murray.

"Ce type de situation n'est vraiment pas souhaitable. Nous espérons pouvoir résoudre tout ça le plus rapidement possible", a exprimé M. Corriveau.

Cette déclaration a soulevé l'ire du syndicat. Le conseiller Michel Murray n'avait pas de mots tendres ni de sympathie pour l'employeur, l'accusant d'avoir lancé une série d'inexactitudes sur les différends à la table de négociation.

"L'employeur a mis les cadenas dans les portes du port en disant qu'il espère que ça ne durera pas longtemps. Il a foutu le feu à la maison et vient dire aujourd'hui j'espère que la maison ne brûlera pas!", s'est exclamé M. Murray.

Le syndicat rapporte que le 27 juin, l'employeur aurait aussi modifié les conditions de travail des 169 débardeurs avec le moins d'ancienneté. Les débardeurs ont réagi en cessant d'effectuer des heures supplémentaires depuis le 9 juillet. M. Murray a souligné que si l'entreprise a besoin de moins de main-d'oeuvre, il est illogique de demander du temps supplémentaire à ses employés.

 

À la une

Minéraux critiques et stratégiques: pas vraiment maîtres chez nous

Édition du 08 Mai 2024 | François Normand

Le Québec exerce peu d'influence sur le développement de la filière des minéraux critiques et stratégiques.

Le Québec peut difficilement accroître son influence dans les MCS

Édition du 08 Mai 2024 | François Normand

Quelques solutions existent pour accroitre notre influence sur le secteur des minéraux critiques et stratégiques.

Mesurer l’influence du Québec dans les MCS: méthodologie et tableaux

Édition du 08 Mai 2024 | François Normand

FILIÈRE BATTERIE. Pour chacune des mines et des projets, nous nous sommes posé quatre questions importantes.