L’entreprise québécoise de camionnage TFI pourrait profiter de la faillite de Yellow

Publié le 01/08/2023 à 12:33

L’entreprise québécoise de camionnage TFI pourrait profiter de la faillite de Yellow

Publié le 01/08/2023 à 12:33

Par La Presse Canadienne

Yellow a cessé ses opérations, dimanche, et s’est placée sous la protection des tribunaux tandis qu’elle n’est pas parvenue à refinancer une dette de 1 milliard de dollars américains. (Photo: Photo: 123RF)

Montréal — En pleine «récession du camionnage», les malheurs de l’entreprise américaine Yellow Corp font le bonheur de la société québécoise TFI International, qui croit qu’elle profitera financièrement de la faillite de son concurrent. 

Yellow a cessé ses opérations, dimanche, et s’est placée sous la protection des tribunaux tandis qu’elle n’est pas parvenue à refinancer une dette de 1 milliard de dollars américains (G$US) et qu’elle a des relations tendues avec ses employés syndiqués. L’entreprise est le troisième plus important transporteur de lots brisés aux États−Unis.

Ces déboires vont «grandement bénéficier» à l’industrie du camionnage aux États−Unis, où TFI est présente. «Leurs prix étaient plus bas que le marché, souligne le président et chef de la direction, Alain Bédard, lors d’une conférence téléphonique visant à discuter des résultats du deuxième trimestre. Maintenant qu’ils sont partis, ça va aider l’industrie dans son ensemble.»

Les répercussions de cette débâcle sont déjà visibles, selon M. Bédard. «On faisait environ 23 000 livraisons quotidiennes depuis janvier, raconte-t-il. Et puis, ce chiffre est monté à 26 000 dernièrement.» Il ajoute que la «qualité des revenus» s’est également améliorée dans les dernières semaines de juillet.

TFI pourrait acquérir des actifs de Yellow. M. Bédard confirme que la société s’intéresse au processus de faillite. «C’est sûr que nous allons avoir des conversations avec eux, mais de dire qu’il en sortira quelque chose de gros du côté des employés, de l’immobilier ou de l’équipement, je ne crois pas.»

 

La paix syndicale

Au moment où Yellow et ses employés syndiqués se renvoient le blâme quant aux déboires de l’entreprise, TFI a annoncé que ses employés syndiqués aux États−Unis ont ratifié une nouvelle convention collective de cinq ans.

Le contrat de travail amènera une augmentation des coûts de la masse salariale d’environ 3% par année, a précisé M. Bédard.

Questionné par un analyste si la présence d’un syndicat pouvait ralentir la croissance de TFI, son grand patron a dit que la perception négative des milieux d’affaires américains ne reflétait pas nécessairement la réalité sur le terrain. «La présence d’un syndicat peut être une excuse pour justifier une mauvaise gestion», lance-t-il dans une pointe à peine voilée à Yellow.

«Au Canada, nous sommes dans un milieu de travail syndiqué et nous faisons bien parce que nous avons des gestionnaires qui portent une attention aux coûts et à la qualité du service. Aux États−Unis, il y a la perception qu’un milieu de travail syndiqué est défavorable. On veut changer cette perception.»

Il reconnaît que les coûts de la masse salariale sont plus élevés dans un milieu de travail syndiqué, notamment en raison des avantages sociaux comme les régimes de retraite. «C’est sûr que si nous sommes en concurrence avec une entreprise qui n’a pas de régime de retraite, c’est un désavantage. En revanche, notre taux de roulement est moins élevé. Nos gars savent qu’ils ont de bonnes conditions.»

 

Une industrie en récession

TFI a dévoilé un bénéfice net en baisse de moitié de 276,8 millions de dollars américains (M$US) à 128,2 M$US, la veille après la fermeture des marchés. Le bénéfice par action s’établit à 1,59 $US. Les revenus, pour leur part, fondent de près d’un quart pour s’établir à 1,8 G$US.

Avant la publication des résultats, les analystes anticipaient un bénéfice par action de 1,77 $US et des revenus de 1,9 G$US, selon la firme de données financières Refinitiv.

Les conditions du marché étaient «terribles», défend M. Bédard. «L’année 2022, c’était la fête. L’année 2023, c’est le lendemain de veille.»

Avec la fin du confinement, les consommateurs ont soif d’expérience comme les voyages et les sorties. Ils ont moins d’appétit pour les biens de consommation. Les détaillants se sont ainsi retrouvés avec trop de stocks, ce qui a ralenti la demande pour les services de livraison par camionnage.

«Nous croyons que l’année 2023 va continuer d’être difficile, mais ça commence à se replacer pour les stocks excédentaires, dit M. Bédard. Nous avons un meilleur sentiment par rapport à 2024. La Réserve fédérale dit que le risque de la récession s’amenuise aux États−Unis. La confiance des consommateurs est correcte.»

L’action gagne 4,56 $, ou 2,69%, à 173,81 $ à la Bourse de Toronto en fin d’avant−midi.

 

 

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